Antagonistes sérotoninergiques ou sétrons
Les antagonistes sérotoninergiques ou sétrons = anti 5-HT3 (antisérotonine) Zophren®, Setofilm® (Ondansetron),Kytril® (Granisétron), Anzémet® (Dolasétron), Navoban® (Tropisétron) agissent en combattant la sécrétion accrue de sérotonine induite par les médicaments anticancéreux, les vomissements étant le plus souvent liés à cette augmentation:
Zophren® (Ondansetron): les lyophilisats peuvent se prendre sans eau (ils se dissolvent en quelques secondes dans la bouche). Posologie 8mg toutes les 12 heures pendant 2 à 5 jours. il n’est pas nécessaire de poursuivre le traitement au delà car la sérotonine n’est plus responsable des nausées au delà de 48 heures.
Setofilm® est un ondansetron en film orodispersible. Il se désintègre en quelques secondes dans la salive qui peut ensuite être avalée.
Effets indésirables: douleurs thoraciques, pulmonaires, syncopes, toux, fièvre, dyspnée, constipation.
Antagonistes de la substance P
Antagonistes NK1 de la neurokinine = substance P Aprépitant : (Emend®)
Antiémétique puissant empêchant la substance P libérée sous l’influence du cytotoxique d’activer les récepteurs commercialisé dans l’indication prévention des nausées et des vomissements provoqués par une chimiothérapie émétisante.
L’aprépitant : Emend® s’administre par voie orale, il est commercialisé sous forme de gélules à 80 et 125 mg. La gélule est avalée entière à la dose initiale 125mg par prise à J1 1heure avant la chimiothérapie, avec une posologie d’entretien à 80mg/j à J2 et J3. Il peut être pris pendant ou en dehors des repas. Il est administré en association avec un corticoïde (dexaméthasone) et un antagoniste des récepteurs 5-HT3.
Effets indésirables: asthénie, céphalées, hoquet, vertiges, diarrhées. Par son effet inducteur enzymatique des cytochromes, l’aprépitant comporte de nombreuses interactions médicamenteuses car il modifie la vitesse d’élimination de nombreux médicaments.
Précautions d’emploi: afin d’éviter la destruction accélérée du médicament par induction enzymatique, il est déconseillé de consommer du jus de pamplemousse, des caramboles et des oranges de Séville pendant toute la durée du traitement
Contre indications: hypersensibilité au produit, médicament inhibiteur enzymatique
Corticoïdes
Dexamethasone, méthylprednisolone, prednisolone
Les corticoïdes peuvent être utilisés seuls dans les chimiothérapies peu émétisantes. Ils sont souvent associés aux sétrons. La posologie varie de 8mg à 20mg de dexamethasone selon le type de chimiothérapie.
Effets indésirables métaboliques : adopter un régime pauvre en sodium et en lipides, riche en potassium (bananes, brocolis, choux…), en protides et en calcium.
Antagonistes dopaminergiques
Alizapride : Plitican®, Halopéridol: Haldol®, Métoclopramide: Primpéran®, Métopimazine: Vogalène®
Les antagonistes dopaminergiques bloquent de façon spécifique et variable les récepteurs dopaminergiques D2 de l’area post-rema et à forte posologie, les récepteurs sérotoninergiques 5-HT3. Leur activité antiémétique est inférieure aux sétrons. Ils exposent tous à unrisque de sédation voire de somnolence ainsi qu’à des effets neurovégétatifs(hypotension orthostatique, sécheresse buccale, constipation, troubles de l’accommodation, rétention urinaire).
Effets indésirables: L’halopéridol franchit la barrière hémato encéphalique et peut être à l’origine d’effets indésirables centraux moteurs (dose dépendant) avec parfois akinésie, rigidité musculaire et dystonies aiguës et syndrome malin. Des effets endocriniens à type d’élévation de la prolactinémie, avec gynécomastie, galactorrhée ou troubles des règles sont décrits lors de traitements par la métopimazine ou l’alizapride.
Attention à la survenue d’un syndrome malin aux neuroleptiques (forte fièvre, rigidité musculaire, troubles de la conscience…), rare mais mortel.
Anxiolytiques
Lorazépam (Temesta®), Clorazépate dipotassique (Tranxène®), Alprazolam (Xanax®)
Les benzodiazépines ont une faible activité antiémétique indirecte. Elle est probablement liée à leur action sédative, anxiolytique et amnésiante. Ces molécules potentialisent l’action de certains antiémétiques plus puissants (métoclopramide, corticoïdes).