Dans les pays tempérés, une surmortalité est observée en hiver de l’ordre de 5 à 30% (par thromboses coronaires et cérébrales pour la moitié et par maladies respiratoires pour l’autre moitié).

Thromboses coronaires et cérébrales

Le froid provoque une vasoconstriction cutanée réflexe qui augmente la pression artérielle et entraîne une hémoconcentration, ainsi qu’une augmentation de l’activité cardiaque. Cet ensemble favorise les thromboses artérielles, notamment coronaires et cérébrales. Les population des pays les plus froids sont mieux protégées contre ce phénomène.

Surmortalité par maladies respiratoires

• L’augmentation de la mortalité en hiver est en partie due à la recrudescence des maladies respiratoires, comme la grippe.
• Chez les personnes asthmatiques, l’inhalation d’air glacé et l’humidité sont des facteurs déclenchants de crises d’asthme, ainsi que la pollution hivernale.

L’hypothermie accidentelle est un refroidissement involontaire du corps à une température inférieure à 35°C. Elle survient quand les mécanismes de lutte contre le froid sont dépassés. Elle a pour conséquence une altération des fonctions mentales et musculaires, et parfois une fibrillation ventriculaire, voire un décès.

Signes cliniques

• Les premiers signes cliniques d’une hypothermie légère se manifestent par une sensation de froid suivie de douleur dans les parties exposées, des frissons, une perte de la coordination motrice fine, notamment au niveau des mains.
• Avec la baisse de la température corporelle, les signes cliniques s’aggravent, les frissons deviennent intenses, les mouvements sont lents, la démarche hésitante, une certaine confusion apparaît.

La désorientation et la confusion sont des signes d’alerte d’hypothermie

Urgence médicale

L’hypothermie est une urgence médicale dont le risque vital est cardiaque, lié à la survenue d’une fibrillation ventriculaire, parfois provoquée par la mobilisation et le transport du malade.

Que faire en cas d’hypothermie?

• Alerter les secours
• Les premiers soins aux personnes victimes d’hypothermie visent à éviter toute perte de chaleur supplémentaire en les couvrant totalement dans des couvertures, y compris la tête et le cou, mais après avoir retiré les vêtements mouillés.
• La mobilisation et le réchauffement doivent être effectués en douceur, car ils provoquent parfois une fibrillation ventriculaire . Une mobilisation ou un réchauffement rapide expose à un risque de modification de la répartition des volumes sanguins, ce qui favorise les troubles du rythme cardiaque. Bouillottes et couvertures chauffantes sont à bannir!!! La température corporelle doit s’élever lentement et progressivement. Un contact direct corps à corps est utile pour effectuer ce réchauffement de manière lente.
• Si la personne est consciente, il est utile de lui faire boire des boissons chaudes et sucrées, mais sans alcool.

Les parties du corps humain les plus exposées aux gelures sont les doigts, les orteils, les oreilles et le nez. Aux extrémités, la perte de chaleur est rapide. Un contact fréquent d’une partie du corps avec des surfaces froides favorise également un refroidissement local.

Les personnes souffrant d’un syndrome de Raynaud ou d’acrocyanose sont plus sensibles aux blessures liées au froid.

Engelures

Les engelures sont des blessures bénignes dues au froid. Elles sont dues à une accumulation de sang aux extrémités. Elles se manifestent par une sensation de froid, suivie de douleurs, puis de rougeur, de tuméfaction, de sensation de picotements, parfois elles sont recouvertes de vésicules. Signe révélateur: Prurit à la chaleur

Elles apparaissent lors d’expositions prolongées à de températures situées entre 0°C et 16°C. Les engelures sont favorisées par  la prise de médicaments vasoconstricteurs (attention à la pseudoéphédrine!), par des traumatismes locaux (blessures par des chaussures neuves ou des chaussures de ski).

Les engelures sont réversibles après réchauffement des zones atteintes. En cas d’engelures, éviter de masser trop fort la zone concernée car il y a un risque de nécrose.

Comment éviter les engelures?

• La première mesure de prévention consiste à se protéger du froid.
• Traitement préventif à base de Vitamine D ou de vitamine A à vous faire prescrire par votre médecin
• Dans certains cas, des vasodilatateurs peuvent être prescrits (inhibiteurs calciques)
• Certains traitements sont déconseillés si vous êtes sujets aux engelures (vasoconstricteurs par voie nasale ou orale, bêtabloquants…)

Traitement des engelures

• Réchauffer progressivement l’extrémité atteinte, sans frotter afin de ne pas fragiliser la peau d’avantage. Bassine d’eau tiède (à 35°C) additionnée ou non d’eau oxygénée à 10 volumes (2 cuillères à soupe par litre) pour prévenir les surinfections
• Appliquer 2/jour des pommades grasses à base de vitamine A (Avibon®) et/ou d’enoxolone + Gingko biloba: Akilenjur d’Akiléine®
• Dans les cas extrêmes, votre médecin peut prescrire un inhibiteur calcique ou encore de la colchicine à raison de 1cp/jour pendant 8 jour

Gelures

Les engelures profondes sont appelées gelures et surviennent quand la température des tissus chute au dessous de 0°C ou que la circulation sanguine est bloquée. Les gelures graves surviennent en cas de gel intense (-25°C de température ressentie par le corps).

Elles sont classées en 4 stades selon leur gravité.

• En cas d’exposition au froid et au vent, en l’absence de protection des yeux par des lunettes avec protection latérale, les cornées peuvent geler.
• Les bébés portés avec un porte bébé sur le ventre ou le dos ont un risque accru d’engelures et de gelures des pieds du fait de la diminution de la circulation sanguine dans les membres inférieurs.

 Que faire en cas de gelures?

• Ne pas enlever ses chaussures tant que l’on ne peut pas se mettre à l’abri: risque de ne plus pouvoir les remettre
• Déplacer la personne dans un endroit chaud si possible, ou empêcher que la région atteinte se refroidisse davantage. Le réchauffement des parties atteintes de gelure doit être lent et progressif. Il ne faut surtout pas utiliser d’objets très chauds comme les bouillottes.
• Réchauffer la partie atteinte contre la peau intacte de la victime ou d’une autre personne ou mieux dans un bain à 38°C additionné d’un antiseptique pendant au moins 1 heure; sans frotter la région atteinte car les cristaux de glace présents dans les tissus risquent d’aggraver les lésions
• Enlever les habits ou bijoux susceptibles de gêner la circulation sanguine en cas d’apparition d’œdème.
• Désinfecter et protéger ensuite par un pansement
• Boire abondamment pour se réhydrater et prendre 250mg d’aspirine: l’hyperviscosité sanguine due à la déshydratation aggrave les gelures
• Se rendre le plus rapidement possible à l’hôpital.

Syndrome de raynaud

Accès d’ischémie au niveau des doigts et parfois des orteils, déclenché par le froid. Le phénomène est réversible en quelques minutes. Les doigts deviennent blancs puis bleus puis rouges  au fur et à mesure qu’ils se réchauffent

Acrocyanose

Hypersensibilité au froid permanente. Rougeurs sur les mains et les doigts avec présence fréquente d’hyperhydrose.

Nous ne sommes pas tous égaux face au froid, à certaines périodes de la vie, certaines maladies, certains traitements, certaines conditions, certaines professions sont plus à risque.

Ainsi, il faut protéger d’avantage les nourrissons, les enfants, les personnes âgées ou à mobilité réduite, les personnes dénutries ou souffrant de certaines maladies (thyroïde, maladies des reins, maladie de Parkinson, antécédents d’accidents vasculaires cérébraux…).

Les personnes prenant des médicaments comme les neuroleptiques ou des somnifères sont plus fragiles face au froid.

Action du froid sur les enfants

Les enfants ont une moindre résistance au froid pour plusieurs raisons:

• une faible épaisseur de graisse sous-cutanée;
• de faibles réserves énergétiques;
• un rapport surface corporelle/poids plus élevé;
• un volume céphalique proportionnellement plus important pouvant représenter une source importante de perte de chaleur en l’absence de protection;
• un équipement vestimentaire souvent de moins bonne qualité

Les porte-bébés sont à proscrire par temps froid: d’une part, l’enfant immobile se refroidit très vite et risque une hypothermie et, d’autre part, les compressions artérielles prolongées peuvent avoir des conséquences gravissimes (gelures des membres inférieurs pouvant aller jusqu’à l’amputation).

En dehors de ces cas exceptionnels, les gelures chez l’enfant entraînent un risque de trouble de croissance et de déformations ultérieures par destruction des épiphyses ou des cartilages de croissance.

Action du froid en cas de grossesse ou d’allaitement

• Les femmes enceintes ne sont pas plus sensibles au froid mais celles travaillant dans le froid semblent être plus à risque de fausses couches que les autres femmes.
• L’exposition au froid augmente la fatigue et la déshydratation, ce qui peut affecter la production de lait maternel.

• Le froid est susceptible de modifier l’absorption de médicaments utilisés par voie sous-cutanée ou transdermique (patch).

• Les médicaments sous forme liquide sont susceptibles de subir des transformations à cause du froid : Mettre l’insuline à l’abri du risque de congélation, qui altère sa stabilité ou sa qualité.

Les vêtements doivent être adaptés à la température extérieure et à la vitesse du vent! Pour une protection maximale, le mieux est de laisser un minimum de peau sans vêtement, bien couvrir la tête, une bonne partie du visage, le cou, les mains et les pieds.

Superposer les couches de vêtement car l’air contenu entre les différentes couches augmente l’isolation vis à vis du froid. Les recouvrir d’une couche imperméable afin de garder les vêtements au sec. Préférer les vêtements chauds, en laine ou en polaire de préférence.

De nouvelles fibres sont apparues sur le marché, elles permettent une véritable climatisation à même la peau, tout en limitant les phénomènes de transpiration.

Les pieds peuvent aussi souffrir, notamment en cas de transpiration excessive dans des chaussures trop étanches, ou à l’inverse lorsque la neige mouille les pieds. Prévoir des semelles en peau d’agneau et de retour chez vous, enfilez des chaussons chauffants.

Pour les aînés qui ont du mal à se réchauffer, offrez-leur des articles chauffants comme une bouillotte électrique, une chancelière chauffante, une cape chauffante,  des coussins chauffants, des couvertures chauffantes ou encore un sur-matelas chauffant.

Notre alimentation est aussi importante pour nous protéger du froid:

• Prendre un petit déjeuner consistant
• Consommer davantage de légumes, fruits et poissons car leurs vitamines, minéraux et acides gras essentiels jouent un rôle dans la lutte contre le dessèchement de la peau.
• Ne zappez pas les graisses en hiver, elles nous servent de réserve de calories. Même si les graisses végétales ont le vent en poupe, ne négligez pas les graisses animales qui nous aident mieux à lutter contre le froid
• Privilégier une alimentation riche en vitamines A, B3 (ou PP) et D
• Boire beaucoup d’eau pour éviter la déshydratation. Attention à l’alcool, qui en dilatant les petits vaisseaux, accélère le refroidissement!

Protégé : Lutter contre le froid par les médecines naturelles

Avec le froid, la peau devient plus sèche au niveau des mains et du visage. Lorsque l’épiderme est déshydraté, il se fendille et nait alors une crevasse.

Certains cosmétiques permettent d’isoler votre peau du froid.

Akileine® Sports Cold Crème anti-froid et humidité

Voie de l’ANP (atrial natriuretic peptide)

Une hormone cardiaque aide à lutter contre le froid

« En cas de froid, nos vaisseaux cutanés se contractent pour limiter la perte de chaleur. Le sang est alors réorienté vers les grands vaisseaux, ce qui contribue à augmenter la pression dans le cœur. L’ANP est alors libérée et réduit cette pression en stimulant la diurèse (la production d’urine) ».

Une équipe de l’INSERM* vient de démontrer que l’ANP « active en parallèle la thermogenèse, pour favoriser le maintien de la température corporelle, explique Cédric Moro. Or cette action directe de l’ANP sur les cellules adipeuses nous intéresse beaucoup. Stimuler la thermogenèse, en particulier au niveau des adipocytes bruns, augmente les dépenses énergétiques et améliore le contrôle de l’obésité et des troubles métaboliques comme la dyslipidémie et le diabète. »

*D Carper et coll. Atrial Natriuretic Peptide Orchestrates a Coordinated Physiological Response to Fuel Non-shivering Thermogenesis. Cell Report, édition en ligne du 25 août 2020. DOI: 10.1016/j.celrep.2020.108075