Le SAOS ou SAHOS (syndrome d’apnées/hypopnées obstructives du sommeil) est un trouble fréquent qui touche 5 à 15% des adultes de plus de 40 ans, majoritairement les hommes, et pourtant cette pathologie est encore sous-diagnostiquée, puisque sa prévalence est estimée à 24% chez les hommes d’âge moyen et de 9% chez les femmes d’âge moyen.
Pouvant être à l’origine d’une fatigue diurne et d’un sommeil peu réparateur, ce syndrome doit être diagnostiqué et pris en charge dès l’apparition des premiers signes
Comment se manifeste le syndrome d'apnée du sommeil?
Le SAOS se manifeste par un arrêt du flux aérien considéré comme pathologique lorsqu’il dure plus de 10 secondes. Sa fréquence peut aller jusqu’à une centaine de fois par nuit. La reprise de la respiration est bruyante et s’accompagne de micro réveils brefs avec sensation d’étouffement.
La journée, une somnolence diurne excessive, non réparatrice, survient à n’importe quel moment et de façon imprévisible.
Fatigue, maux de tête au réveil (céphalées matinales), hypotension, manque de concentration et de mémoire, altération de l’humeur avec phases d’irritabilité et de dépression, sueurs nocturnes, nycturie (uriner de façon anormalement élevée la nuit), difficultés sexuelles avec baisse de la libido sont d’autres signes du SAS
Non traité, le syndrome d’apnées du sommeil diminue sensiblement l’espérance de vie. Parlez-en à votre médecin
Chaque nouvelle apnée provoque un stress pour le cœur et le cerveau du malade. En effet, à chacune des apnées, la concentration sanguine en oxygène baisse et le cerveau réagit en élevant la pression artérielle. L’apnée du sommeil provoque donc: hypertension artérielle, infarctus, fibrillations auriculaires, troubles du rythme, Accidents vasculaires cérébraux. Plus d’infos sur: L-Apnee-du-sommeil-brochure
Le SAOS serait un nouveau facteur de risque pour le développement d’un diabète de type II
Le SAS et la surcharge pondérale se nourrissent l’un de l’autre et créent un cercle vicieux. Le SAS est associé à une augmentation de la prévalence du syndrome métabolique.
Risque d’accident de la circulation (par endormissement) triplé en cas de SAS
Risque de mort subite au cours du sommeil et de mortalité de toutes causes.
Diminuer les apports en alcool et les médicaments dépresseurs du système respiratoire (anxiolytiques,somnifères, antitussifs) qui renforcent l’action du sommeil et favorisent le relâchement musculaire.
Attention aussi à certaines drogues comme l’ecstasy qui en plus de provoquer une soif intense, provoque un syndrome d’apnée du sommeil.
Normaliser son poids : L’infiltration graisseuse du pharynx est en partie responsable du SAOS. Une perte de poids sous régime très hypocalorique (600 Kcal/jour pendant 7 semaines), permet d’obtenir une nette diminution de l’index d’apnée-hypopnée (-67%)*
Quel que soit le traitement proposé, il est indissociable des mesures hygiéno-diététiques (normalisation du poids, suppression de l’alcool et des myorelaxants)
Si les apnées sont peu nombreuses, le port d’une orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) ou d’un dispositif à mettre sur le nez pour la nuit peut suffire.
Si les apnées sont positionnelles, on peut essayer des systèmes visant à éviter de dormir sur le dos
Le traitement le plus efficace dans les cas sévères est la PPC
La PPC = Respiration nocturne spontanée en pression positive continue appliquée avec un masque nasal. L’envoi d’air sous pression assure le maintien des voies aériennes supérieures ouvertes; l’air peut ainsi circuler sans obstruction.
Cette technique nécessite le port pendant toute la nuit d’un masque relié à un appareil de pression.
La PPC rétablit un sommeil profond et réparateur, et supprime le ronflement et les micro réveils. Efficace, elle ne nécessite ni médicament, ni chirurgie.
Remboursement
Ce traitement est remboursé par l’Assurance maladie si le patient présente :
une somnolence en journée,
au moins trois des symptômes suivants : ronflements, maux de tête matinaux, perte de la vigilance, troubles de la libido, hypertension artérielle, besoin d’uriner nocturne,
L’apnée du sommeil peut causer des troubles du comportement:
Les enfants ayant des troubles de la respiration au cours de leur sommeil: apnée du sommeil, ronflements, présentent plus de risque de développer à long terme des troubles avec déficit de l’attention (TDAH)
Des chercheurs de la Yeshiva University* viennent en effet de le démontrer.