La muqueuse de la bouche est très sensible à l’action de la chimiothérapie et de la radiothérapie car les cellules des muqueuses digestives sont parmi celles qui se divisent le plus vite des tissus de l’organisme.
Les mucites représentent une complication fréquente et douloureuse de la chimiothérapie, mais quelques règles de vie, astuces et traitement permettent de limiter ce phénomène….
Une mucite buccale se manifeste par : sensation de bouche sèche, altération ou modification du gout, érythème, ulcérations ou plaques blanches dans la bouche, douleur, difficulté d’alimentation. Le risque de mucite dépend de la chimiothérapie (surtout fluoro-uracile), de la dose et de la durée du traitement. Les mucites apparaissent généralement au cours de la deuxième semaine de traitement.
Elles sont aussi souvent fréquentes après une radiothérapie de la tête et du cou.
Elles peuvent être très douloureuses et gêner l’alimentation.
Prévenir la sécheresse buccale: Se gargariser fréquemment pour garder la bouche propre et exempte de bactéries, boire régulièrement.
Le froid assure un effet antalgique et stimule de plus la salivation. Sucer des glaçons pendant les perfusions de chimiothérapie est susceptible de réduire le risque de mucite (effet vasoconstricteur). Commencer 15mn avant l’administration de la chimiothérapie jusque 30mn après la fin de la cure. Cette prévention est contre indiquée en cas de lésion tumorale située dans la sphère ORL.
Conserver une bonne hygiène bucco-dentaire: Nettoyer ses dents avec une brosse à dents neuve à poils souples. Masser doucement les gencives, ne pas employer de fil dentaire ni de cure dents.
Faire des bains de bouche à base d’eau bicarbonatée à 1,4% après chaque repas
Privilégier des boissons et une alimentation froide, non acides (assaisonnement). Sucer des glaçons ou des glaces pour diminuer l’effet local de la chimiothérapie (par vasoconstriction au niveau de la muqueuse buccale)
Éviter les aliments irritants (température ou texture). Éviter l’alcool et les épices ainsi que les aliments croquants susceptibles de léser la muqueuse (chips, biscottes, céréales)
Coupez la nourriture en petits morceaux ou privilégiez les aliments mous et mixés.
L’utilisation d’une paille permet d’éviter que les boissons n’entrent en contact avec les muqueuses lésées.
Ne pas fumer car le tabac est un facteur d’aggravation des pathologies buccales.
En cas de vomissement, se rincer la bouche à l’eau froide pour limiter l’exposition buccale aux résidus de médicaments ingérés.
Le traitement de la mucite passe par la réalisation pluriquotidienne (au moins toutes les 4 heures si bicarbonate seul), pendant au moins 30 secondes. Eviter de les réaliser juste avant les repas.
Eau bicarbonatée + Hextril® par exemple ou eau bicarbonatée 1,4% + antifongique (la mycostatine est à préférer à la fungizone car elle est stable plus longtemps).
Des bains de bouche à la morphine peuvent être pratiqués en cas de douleurs intenses.
Caphosol® est une solution électrolytique utilisée en bain de bouche disponible à l’hôpital. Ces bains de bouche sont à faire 6/jour du début de la cure de chimiothérapie jusqu’au 15ème jour environ.
Xylocaïne et /ou corticoïdes: il est possible de les ajouter aux bains de bouche en cas de mucite de grade élevé mais la cicatrisation en est ralentie et le risque infectieux augmenté
Comment faire son bain de bouche?
Conserver la solution en bouche 30 secondes avant de recracher. Ne pas s’alimenter ou ne pas boire immédiatement après l’administration afin de permettre aux substances actives d’agir. Conserver les bains de bouche au réfrigérateur car le froid est bénéfique (voir plus haut)
Analgésiques
Paracétamol pour atténuer les douleurs buccales (maximum 4g/j; 1 dose toutes les 6 heures). Si l’antalgique est insuffisant, le recours aux opioïdes est possible.
Xylocaïne visqueuse à appliquer sur les lésions douloureuses avant chaque repas
Certaines souches homéopathiques peuvent aider les patients en cas de mucite. L’idéal est de consulter un médecin homéopathe pour avoir un accompagnement homéopathique spécifique.
Dans tous les cas
Homeoaftyl®: sucer 5 à 6 comprimés par jour
Les différentes souches
Borax en cas d’aphtes brûlants et douloureux dans toute la bouche et sur la langue, y compris à l’intérieur des joues. Sucer5 granules dès les premiers signes 3 fois par jour en 5 CH
Natrum muriaticum à prendre en complément de Borax. Sucer5 granules dès les premiers signes 3 fois par jour en 9 CH
Sulfuricum acidum à prendre si Borax n’agit plus, dans un contexte d’état général très affaibli. Mauvaise haleine, salivation importante. Gorge brûlante et grande difficulté à avaler. Sucer 3 granules 3 fois par jour en 7 CH
Kalium bichromicum : en cas de gros aphtes ulcéré, cerclé de rouge, recouvert d’un enduit blanc jaunâtre. Sucer 3 granules 3 fois par jour en 7 CH
Mercurius solubilis: en cas d’aphtes à liseré blanchâtre, associés à une gingivite. Mauvaise haleine, hypersalivation, goût métallique. La langue est recouverte d’un enduit blanc jaunâtre. Elle garde la trace des dents sur les côtés. Présence de nombreux ganglions sous la mâchoire et dans la région cervicale. Sucer 3 granules 3 fois par jour en 9 CH