Il est tentant en cas de cancer de vouloir se supplémenter en compléments alimentaire, mais il faut rester très prudent et éviter toute automédication. En effet, à doses supra-physiologiques, certaines substances peuvent avoir une action néfaste à l’échelle cellulaire ou interagir avec les traitements anticancéreux.
Vitamines et oligoéléments à éviter | SelectAfficher> |
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Vitamines qui augmentent la multiplication cellulaire: B12, Oligoéléments qui augmentent la multiplication cellulaire: Fer, Zinc Vitamine Cla vitamine C peut expérimentalement antagoniser les effets cytotoxiques de nombreux médicaments anticancéreux: la doxorubicine, le cisplatine, la vincristine, le méthotrexate et l’imatinib. L’effet n’est pas lié à l’action anti oxydante de la vitamine C, mais à une inhibition de la dépolarisation de la membrane mitochondriale (normalement exercée par ces anticancéreux) jouant un rôle dans la mort cellulaire. Vitamine Eou alphatocophérol: malgré son effet protecteur contre certaines complications (fibroses liées aux rayons) et la potentialisation des certaines chimiothérapies, une étude menée sur les cancers ORL montre que la vitamine E à forte dose majore le risque de rechute Le bêta carotèneLe béta carotène est soupçonné d’augmenter le nombre de cancers pulmonaires chez les fumeurs à dose moyenne comprise entre 20 et 30mg/jour Acide foliqueL’acide folique et son métabolite actif, l’acide folinique, pris parfois en cas d’anémie augmente la toxicité des fluoropyrimidines et serait susceptible d’accélérer la progression de certaines tumeurs coliques.
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Vitamines pouvant être prescrites | SelectAfficher> |
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Vitamine ADes études ont démontré un effet discutable de la vitamine A sur la prévention des récidives des cancers de la peau Vitamine DPlusieurs études épidémiologiques ont établi un lien de corrélation étroit entre supplémentation en vitamine D et réduction de l’incidence et de la mortalité par cancer, tous types de cancer confondus. La Société canadienne du Cancer a d’ailleurs établi des recommandations très claires : 1 000 UI par jour durant l’automne pour la population générale, et 1000 UI par jour toute l’année pour la population à haut risque de déficit (personnes âgées ou dont la pigmentation de peau est foncée). Le métabolite actif de la vitamine D, la 1,25-dihydroxyvitamine D3, a une action anticancéreuse puissante, tant in vitro que sur les modèles animaux in vivo. En influant sur la transcription des gènes impliqués dans l’une des nombreuses cascades de transduction des signaux déréglées dans les cellules cancéreuses, la 1,25(OH)2D3 freine le processus carcinogène.
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Minéraux pouvant être prescrits | SelectAfficher> |
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Cuivre, Magnésium Sélénium = neutralisation des radicaux libres
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Probiotiques | SelectAfficher> |
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Certaines études montrent que l’apport de probiotiques, par un effet de stimulation de cellules immunitaires de l’organisme peut aider le patient cancéreux à mieux lutter contre sa tumeur: https://www.gustaveroussy.fr/fr/la-flore-intestinale-en-renfort-de-limmunotherapie-en-cancerologie Ces études on été réalisées dans des services spécialisés et chez des patients étroitement surveillés. En effet, il ne faut jamais prendre de probiotiques par automédication car il y a un risque chez le patient immunodéprimé: Les probiotiques sont déconseillés chez les patients immunodéprimés (cancer, SIDA, traitement corticoïde au long cours, greffe…). Il a été noté en effet de rares cas de bactériémies à Lactobacillus et fongémies à Saccharomyces boulardii suite à l’administration de probiotiques, exclusivement chez les personnes immunodéprimées. Les probiotiques sont contre indiqués dans certains cancers. En raison de la bactériémie systémique post prandiale (par translocation digestive), les levures et ferments lactiques sont contre-indiqués en cas de pose d’un cathéter central ou en cas de cancers digestifs. De plus, en raison de l’affaiblissement général causé par certaines chimiothérapies, les levures et ferments lactiques sont à manipuler avec précaution car le risque de passage systémique est plus important.
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Cas particuliers de certains cancers | SelectAfficher> |
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Cancer de la prostateL’alimentation jouerait un rôle dans 30 à 40% des cancers. En effet, au moins 3 facteurs agressent directement la prostate: les radicaux libres, les graisses et les polyamines. Vitamine D3: 8 à 10 000UI/jour Un régime alimentaire sans viande rouge, sans produits laitiers, avec un peu de pain, de sucre, de sel va souvent de pair. Tout comme l’exercice physique et la gestion du stress* Cancer du poumonUne équipe de chercheurs du CIRC* (Centre international de recherche sur le cancer) et de l’Imperial College de Londres a mis en évidence dans une étude menée auprès de 520 000 volontaires suivis pendant 5 ans, que des taux sériques élevés de Vitamine B6 et de méthionine protègeraient les individus d’un risque de cancer du poumon aussi bien chez les fumeurs que chez les non fumeurs. La méthionine est un des 8 acides aminés essentiels, jouant un rôle critique dans la reproduction, la survie cellulaire, la méthylation des protéines et de l’ADN. La méthionine est abondante dans les noix, les céréales, le poisson et certaines viandes. * iarc.fr communiqué de presse
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Quand faut-il consulter un médecin? | SelectAfficher> |
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Avant toute prise de complément alimentaire en cas de cancer, il est indispensable de faire le point avec votre médecin et votre oncologue.
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Anne-Sophie DELEPOULLE (Dr en Pharmacie)
Dernière modification le: Sep 20, 2021 @ 15h17