La varicelle est une maladie causée par un virus: le VZV (Varicella Zoster Virus) = virus de la varicelle et du zona (famille des herpesviridae). La varicelle est une maladie virale très contagieuse mais le plus souvent bénigne. Elle fait partie des maladies infantiles (50% des enfants sont contaminés avant l’âge de 5 ans, 90% des enfants contaminés avant 12 ans).
Les complications sont parfois graves chez l’adulte ou le sujet immunodéprimé.
Le pic d’incidence de la maladie se situe chaque année au printemps ou en début d’été. 700 000 cas de varicelle dénombrés chaque année en France Environ 95% de la population est immunisée (primo infection contractée dans l’enfance = Varicelle).
Après la primo-infection, le virus reste latent dans les ganglions sensitifs. Sa réactivation provoque l’éruption de zona ; maladie cutanéomuqueuse. L’âge, le stress, un traumatisme, toute diminution des défenses immunitaires peut augmenter le risque de réactivation du virus. Après contamination, le virus rejoint les ganglions lymphatiques pour s’y multiplier puis se dissémine après une période d’incubation de 14 jours en moyenne. Enfin le virus varicelle-zona gagne les ganglions sensitifs où il reste latent.
La réactivation de ce virus se manifeste cliniquement par un zona
La varicelle est contagieuse par voie aérienne et par contact cutané (contact direct avec les sécrétions respiratoires ou les lésions cutanéomuqueuses du malade, mais aussi indirect par les objets ou les vêtements contaminés). La transmission transplacentaire, bien que possible, reste exceptionnelle. La période de contagiosité est de 5 à 7 jours, depuis 2 jours avant l’éruption jusqu’à la fin des vésicules.
On estime qu’il y a un risque de transmission après avoir séjourné plus d’une heure dans la même pièce qu’un cas de varicelle contagieux. Si la durée du contact a été inférieure à 1 heure mais que le contact a été très étroit (proximité à moins d’1 mètre, ou contact cutané), le risque de transmission existe.
Au stade de croutes, la personne n’est plus contagieuse.
Maladie virale très contagieuse touchant principalement les enfants entre 2 et 10 ans dans 91% des cas (âge médian 4 ans). Après une incubation de 2 semaines, la phase d’invasion est souvent discrète, marquée parfois par un état de malaise ou de fièvre modérée (38°C), quelques heures avant la phase éruptive. Des céphalées et des douleurs abdominales peuvent s’y associer.
La phase éruptive cutanéomuqueuse est faite de macules qui se transforment en quelques heures en vésicules dites en « gouttes de rosée » qui n’épargnent aucune zone. Elles contiennent un liquide limpide qui se trouble en 24-48 heures et se recouvrent d’une croute qui tombe en 8 à 10 jours. La température est normale ou légèrement élevée. Le prurit est quasi constant, entraine des lésions de grattage, responsables de surinfections et de cicatrices indélébiles.
Très rarement, une deuxième varicelle peut être observée chez un sujet immunodéprimé (transplantation, VIH, cancers…). Sinon le virus reste latent dans les ganglions nerveux à proximité de la moelle osseuse et, à l’occasion d’une baisse de l’immunité se réactiver et provoquer un zona.
En général, les croutes disparaissent sans laisser trop de cicatrices en 15 jours. Les complications les plus graves sont rares, mais toujours possibles, en particulier chez l’adulte (4% des varicelles). La gravité de la varicelle a tendance à augmenter avec l’âge.
En France, la varicelle est responsable d’une vingtaine de décès par an.
Facteurs de risque de varicelle grave ou compliquée
l’âge (enfant de moins de 1 an et adolescent ont un risque élevé).
Contamination intrafamiliale (les cas secondaires sont plus graves que les cas primaires en matière de nombre de lésions et d’intensité des symptômes)
Pathologies sous jacentes (eczéma, asthme)
Prise de médicaments (corticothérapie orale, AINS…)
Manifestations cliniques des complications
Surinfection: complication la plus fréquente chez l’enfant. En cas de grattage important, les lésions peuvent se surinfecter par une bactérie (en général un Staphylocoque) provoquant un impétigo. Un grattage excessif favorise l’apparition de cicatrices parfois définitives.
Ataxie (Troubles de la coordination des mouvements):complication neurologique la plus fréquente, elle se produit lorsque le virus atteint le cervelet. Elle apparait entre le 8ème et le 10ème jour de l’éruption. Cela se rencontre parfois chez l’enfant (1 cas sur 4000 environ). L’évolution est bénigne en une quinzaine de jours.
Pneumopathie varicelleuse: complication la plus fréquente chez l’adulte, l’enfant de moins de 6 mois et chez l’immunodéprimé. Elle débute vers le 3ème ou 4ème jour de l’éruption par: Toux avec crachats quelquefois sanglants, fièvre élevée, gêne respiratoire, cyanose. Elle est parfois grave, voire mortelle.
Méningo-encéphalite Elle survient entre le 2ème jour et le 5ème jour de l’éruption. Céphalées, troubles de la conscience, crises convulsives. C’est la complication neurologique la plus grave et la plus mortelle.
Syndrome de Reye Cette complication est très grave. Elle atteint préférentiellement les enfants et est favorisée par la prise d’aspirine ou d’anti-inflammatoires lors de la maladie. Il se caractérise par l’association d’une encéphalopathie (troubles de la conscience, convulsions) et d’une hépatite aigue.
Autres complications gravissimes Lésions hémorragiques ou ulcéronécrotiques, atteintes des organes, purpura fulminans. Ces complications rarissimes touchent surtout les personnes à risques pour lesquelles la vaccination est fortement recommandée.
La varicelle chez la femme enceinte reste rare, mais cette infection peut provoquer des complications à la fois chez la mère (pneumopathie varicelleuse) et pour le fœtus qui peut être atteint de malformations des membres, de lésions oculaires ou neurologiques. Les nouveau-nés dont la mère a déclaré la varicelle 5 jours avant la naissance et 2 jours après et les grands prématurés sont particulièrement à risque. On parle de varicelle périnatale si la maladie s’est déclarée chez la mère dans les 5 jours précédant l’accouchement à 2 jours après. Elle se déclare chez le bébé dans les 15 jours suivant la naissance. Il s’agit d’une forme plus grave que chez l’enfant avec broncho-pneumopathie aigue et une évolution souvent mortelle (30% des cas par dissémination de l’infection à tous les organes)
Le zona est une maladie très fréquente, surtout après 50 ans. Le zona atteint 10 à 20% de la population. Son incidence est maximale après 75 ans et la plupart du temps sans gravité.
Attention à la contagion: Le liquide clair présent dans les vésicules de la varicelle contient du virus de la varicelle-zona. Après avoir nettoyé ces vésicules, mieux vaut se laver les mains pour éviter de contaminer une personne qui n’aurait jamais eu la varicelle. Éviter tout contact avec les personnes à faible immunité (atteints de cancer, du VIH, sous corticoïdes au long cours…), les femmes enceintes n’ayant pas encore eu la varicelle chez qui cette maladie peut avoir de graves conséquences. Ne pas mettre l’enfant à la crèche ou à l’école jusqu’à disparition des croutes, soit pendant une quinzaine de jours
Faites une cure de vitamine C afin d’augmenter vos défenses immunitaires naturelles
Ces soins doivent être poursuivis jusqu’à cicatrisation complète des lésions
Éviter les bains qui favorisent la macération des lésions et le ramollissement des croûtes; prendre une douche tiède (jamais chaude) 1 à 2 fois par jour, en choisissant un savon surgras ou un pain sans savon, sans antiseptique, non agressif. Sécher en tamponnant sans frotter. Si besoin utiliser un sèche cheveux pour finir le séchage.
Ne pas partager le linge de toilette.
Désinfection des lésions cutanées après la toilette. On peut aussi utiliser ADERMA Cytelium Lotion ou spray asséchant. Éviter toute lotion alcoolique.
L’utilisation de gel, pommade, crème ou talc est déconseillée car elle augmente le risque de surinfection par macération.
Limiter le risque de surinfection et l’apparition de cicatrices
La varicelle est très contagieuse car le liquide clair contenu dans les vésicules sont riches en particules virales. Il existe donc un risque élevé de transmission de la varicelle à une personne non immunisée ou qui ne l’est plus (enfant, personne âgée ou immunodéprimée).
Ne pas percer les vésicules
Coupez les ongles à ras.
Choisir des vêtements amples. Porter des sous vêtements légers en coton. Si le contact des vêtements est douloureux, appliquer une compresse de préférence non tissée et maintenez la avec une bande extensible. Pas d’adhésif à proximité des lésions.
Ne pas se frotter les yeux au risque d’infecter l’œil.
Ne pas gratter les lésions ou arracher les croûtes mais attendre qu’elles tombent d’elle-même.
Agir sur les démangeaisons (mettre des gants en coton la nuit si l’enfant se gratte beaucoup). L’application sur les lésions de glaçons placés dans un sac en plastique peut calmer momentanément l’envie de se gratter.
Ne pas exposer les traces récentes au soleil
En cas de cicatrices
Attention, ces soins sont à appliquer après la disparition des croutes!
Appliquer localement une pommade cicatrisante afin de réduire les cicatrices 2/jour à l’aide d’un massage léger. Renouveler l’application après une douche, un bain ou une séance de sport (sudation). Plus d’infos sur la fiche conseil:
Des examens biologiques sont nécessaires devant un tableau clinique atypique, dans les formes graves ou en cas de résistance au traitement.
La mise en culture virale du liquide vésiculaire est la méthode de référence, mais cette technique est longue et les résultats ne sont positifs que dans 30 à 60% des échantillons
Immunofluorescence directe: La recherche de l’antigène viral par IF permet en 3 à 6 heures de mettre en évidence les particules virales
La PCR , méthode consistant à amplifier le génome du virus présent dans un échantillon biologique est une méthode sensible pour la détection du VZV
Sérologie VIH: Chez l’adulte jeune de moins de 50 ans, la recherche d’un immunodépression doit être systématique, avec une sérologie VIH.
La désinfection locale est indispensable afin d’éviter tout risque de surinfection. Elle est réalisée à l’aide d’un antiseptique liquide.
Chlorhexidine aqueuse: Biseptine® Bien se laver les mains avant et après l’application des soins. Bien laisser sécher avant de s’habiller. Attention, la présence de chlorure de benzalkonium dans Biseptine® contre-indique son usage sur les parties génitales (risque de balanite ou de vaginite érosive).
En cas de signes de surinfection: votre médecin vous prescrira un antibiotique par voie orale.
Attention, aucun autre topique de type talc, pommade, colorant aqueux, antibiotique ou antiviral ne doit être appliqué car il pourrait, en provoquant une macération, majorer un risque infectieux.
Jamais d’éosine
L’éosine est proscrite car elle est allergisante, photo sensibilisante et empêche le bon examen des lésions
Paracétamol (palier I), Tramadol (palier II) ou morphiniques (palier III) selon l’intensité de la douleur
Corticoïdes. Le recours à la corticothérapie est aussi possible
Attention aux AINS
L’ANSM recommande de ne pas utiliser des AINS (Ibuprofène, Kétoprofène, acide méfénamique, acide niflumique, acide tiaprofénique) dans le traitement de la fièvre et/ou de la douleur chez l’enfant atteint de varicelle en raison du risque de complications infectieuses graves des lésions cutanées (abcès, nécroses, pyodermite gangréneuse…)
Jamais d’aspirine
L’aspirine est contre-indiquée car elle expose au risque de survenue de syndrome de Reye. Cette complication est très grave. Elle atteint préférentiellement les enfants et est favorisée par la prise d’aspirine ou d’anti-inflammatoires lors de la maladie. Il se caractérise par l’association d’une encéphalopathie (troubles de la conscience, convulsions) et d’une hépatite aiguë.
Traitement antihistaminique : Hydroxyzine (Atarax®), Dexchlorphéniramine (Polaramine®), Méquitazine (Primalan®), Desloratadine (Aerius®). Ce traitement limite les lésions de grattage à l’origine des surinfections bactériennes et contribue à restaurer un sommeil de qualité.
Seule la forme grave ou compliquée de varicelle (forme très extensive, hémorragique et/ou ulcéronécrotique) nécessite un traitement antiviral par voie intraveineuse: Aciclovir (Zovirax®). Ce traitement est fait à l’hôpital. Posologie: une infection intraveineuse, toutes les 8 heures pendant 7 à 10 jours.
Ces traitements sont contre-indiqués en cas de grossesse. Les posologies doivent être adaptées en cas d’insuffisance rénale.
Le Vaccin varicelle Varilrix® et Varivax® Le vaccin est constitué de virus vivant atténué. Il est indiqué chez:
Enfant de plus d’un an séronégatifs candidats à une greffe d’organe solide (dans les 6 mois précédent la greffe)
Adultes sans antécédent de varicelle, avec une sérologie négative dans certaines situations (personnes au contact de la petite enfance ou dans les services accueillant des personnes immunodéprimées)
Adolescents de 12 à 18 ans sans antécédent de varicelle (après contrôle sérologique négatif)
Femmes en âge de procréer sans antécédent clinique de varicelle. Ces femmes doivent avoir un test de grossesse négatif et une contraception post vaccinale pendant 3 mois obligatoires.
La vaccination généralisée contre la varicelle à partir de l’âge de 12 mois n’est pas souhaitée; elle risquerait de déplacer l’âge de la maladie chez l’adolescent ou chez l’adulte, où elle est plus grave
Schéma vaccinal:
A partir de 12 mois, 2 doses sont injectées, espacées de 4 à 8 semaines pour Varivax® ou de 6 à 10 semaines pour Varilrix®.Un intervalle de 1 mois doit être respecté entre le vaccin varicelleux et le vaccin rougeole-oreillons-rubéole s’ils ne sont pas injectés simultanément.
Efficacité:
Le vaccin est efficace à 90%, mais l’immunité ne persiste pas dans le temps. Il est indispensable de ne pas oublier les rappels.
Effets indésirables:
réaction au site d’injection, fièvre, éruption de type varicelle en dehors du point d’injection.
Contre indications:
le vaccin est contre-indiqué en cas de grossesse, d’immunodépression, de tuberculose et d’état fébrile sévère. Il est déconseillé chez la femme qui allaite.
Précautions d’emploi: la prise de salicylés doit être évitée pendant les 6 semaines suivant la vaccination. Elle doit être reportée de 3 mois après transfusion sanguine ou plasmatique.
L’oligothérapie peut venir en complément du traitement classique afin de modifier le terrain des personnes faisant des infections à répétition et d’éviter les rechutes
Association cuivre or argent et Oligoélément magnésium. 1 dose de chaque le matin à jeun en sublingual
En raison du risque de syndrome de Raye, les plantes contenant des salicylates (saule, reine des prés…) sont contre indiquées en cas de varicelle et de zona et jusque 6 semaines après guérison
Plantes immunostimulantes
Afin de renforcer votre système immunitaire, une cure de plantes immunostimulantes peut être intéressante