En cas de remontées acides, le traitement repose avant tout sur le respect des mesures hygiéno-diététiques. Si elles ne suffisent pas, un traitement peut-être envisagé sous surveillance médicale.
Les points clé du traitement anti-acide | SelectAfficher> |
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Le traitement repose avant tout sur le respect des mesures hygiéno-diététiques. Si elles sont insuffisantes, on utilise en première intention les topiques digestifs qui ont une efficacité limitée et ne peuvent constituer qu’un appoint temporaire. Les antiacides interfèrent avec l’absorption de nombreux médicament; respecter un intervalle de 2h avec les autres médicaments. En cas d’inefficacité de ces derniers, et en cas de gêne persistante liée au reflux, votre médecin instaurera un traitement anti sécrétoire. En cas de reflux chez la femme enceinte, les mesures hygiéno-diététiques sont à privilégier. En cas d’inefficacité de ces dernières, un topique anti-acide pourra être proposé. En dernier recours, seul l’oméprazole pourra être délivré en raison de données insuffisantes concernant les autres molécules. Un usage prolongé de ces traitements n’est pas recommandé en automédication.
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Topiques digestifs
Généralités sur les topiques | SelectAfficher> |
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Les topiques sont des médicaments qui agissent localement sur l’estomac. Ils sont composés de 3 grandes familles de médicaments:
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Quelles molécules faut-il préférer? | SelectAfficher> | ||
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En cas de symptômes espacés (moins de 1 fois par semaine), Les antiacides sont à privilégier car ils soulagent rapidement. Contre indications: insuffisance rénale sévère. L’association alginate + antiacide, administré à la demande sur 6 mois, permet un contrôle de l’œsophagite de faible grade chez la majorité des patients. Le bicarbonate de sodium a l’inconvénient de provoquer des ballonnements. En cas de symptômes fréquents (>une fois par semaine) associer un IPP à un antiacide et un alginate les premiers jours, le temps que l’anti sécrétoire fasse effet.
En cas de symptômes espacés (moins de 1 fois par semaine), Les antiacides sont à privilégier car ils soulagent rapidement. Contre indications: insuffisance rénale sévère. L’association alginate + antiacide, administré à la demande sur 6 mois, permet un contrôle de l’œsophagite de faible grade chez la majorité des patients. Le bicarbonate de sodium a l’inconvénient de provoquer des ballonnements. En cas de symptômes fréquents (>une fois par semaine) associer un IPP à un antiacide et un alginate les premiers jours, le temps que l’anti sécrétoire fasse effet.
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Antiacides | SelectAfficher> | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Les antiacides d’action locale permettent de diminuer ou de neutraliser l’acidité du suc gastrique déjà sécrété. Les antiacides sont parfois associés aux alginates, des substances formant un gel visqueux qui surnage dans l’estomac. Leur effet est rapide, mais parfois de courte durée, en moyenne entre 30 et 60 minutes. Ils doivent être pris au moment des troubles, ou dans les situations pouvant favoriser les brûlures d’estomac (repas copieux, etc.). En raison du risque d’interactions médicamenteuses, respecter un intervalle de 2h avec les autres médicaments.
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Alginates, Acide alginique | SelectAfficher> | ||
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L’acide alginique forme un gel surnageant à la surface du liquide gastrique à fort pouvoir couvrant. Soulagement rapide en 6 à 14 minutes et pendant 2 à 4 heures. Précautions d’emploiEn usage prolongé, risque de déplétion phosphorée en raison de la présence d’hydroxyde d’aluminium. BENEGAST REDUFLUX, Gaviscon®, Gavisconell®, Topalkan®, Topaal®, Marga®..
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Sucralfate | SelectAfficher> |
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Le sucralfate est une substance agissant localement . Au contact d’un pH acide (pH<4), il réagit avec l’acide chlorhydrique dans l’estomac pour former un gel visqueux agissant comme un tampon pendant 6 à 8 heures après une dose unique. De plus, le sucralfate stimule la sécrétion de prostaglandines endogènes cytoprotectrices, de mucus gastrique et de bicarbonate. Précautions d’emploiA prendre une heure avant les repas et/ou au coucher, environ 2 heures après le dîner. Il peut être associé à un pansement antiacide à condition de l’administrer au moins 30 minutes après celui-ci. Effets indésirablesPossibilité de constipation, nausées, sécheresse buccale, rash cutanés et vertiges.
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Chondroïtine sulfate, acide hyaluronique | SelectAfficher> |
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Des dispositifs médicaux associent :
ESOXX® One…
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Traitement antisecrétoire
Antihistaminiques H2 | SelectAfficher> | ||
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Les anti-H2 agissent sélectivement sur la cellule pariétale gastrique. Ils ont un effet anti sécrétoire rapide (quelques dizaines de minutes), bref et d’intensité modérée. Leur effet est transitoire (2 à 4 heures). L’usage de ces molécules a perdu en fréquence au profit des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ranitidine, famotidine (Pepcidac®…), cimétidine, nizatidine Stomédine®… Indication:Ulcères gastriques ou duodénaux. Ces molécules ne sont indiquées qu’en cas de contre indications ou d’intolérance aux IPP. PosologieMaximum 2 prises par jour. Il est recommandé de réduire la posologie des anti-H2 en fonction de la clairance de la créatinine, ainsi qu’en cas d’ insuffisance hépatique. Il est préférable de les prendre le matin. Effets indésirablesCéphalées, constipation, diarrhées, nausées, myalgie, vertiges, élévation des transaminases. Ces molécules peuvent induire une bradycardie (suppression de l’effet chronotrope positif de l’histamine). Chez la personne âgée, risque de syndrome confusionnel et/ou d’effets indésirables endocrinien (gynécomastie, galactorrhée). Association contre indiquéeCarvédiol (Kredex®) Précautions d’emploiEn cas d’insuffisance rénale et/ou hépatique, un ajustement des posologies est nécessaire. Déconseillé en cas de grossesse ou d’allaitement.
Attention aux interactions médicamenteuses avec la cimétidine, inhibitrice des cytochromes P450 pouvant diminuer le métabolisme hépatique de nombreuses molécules dont les AVK , les bêtabloquants, la ciclosporine ou encore les benzodiazépines. Ces interactions sont dose dépendantes et ont une répercussion clinique au delà de 800mg/j. Les anti H2 et les IPP diminuent l’absorption digestive du kétoconazole, de l’itraconazolede l’ulipristal (pilule du lendemain), de l’erlotinib, de l’atazanavir et du nelfinavir.
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Analogue de prostaglandine PGE1 | SelectAfficher> | ||
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Misoprostol (Cytotec®). Effets secondairesGêne abdominale et diarrhée transitoires, pouvant être réduites par un fractionnement des prises. Les antisécrétoires gastriques ne sont pas recommandés pendant la grossesse et l’allaitement
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Traitement complémentaires= Prokinétiques
Mécanisme d'action des prokinétiques | SelectAfficher> |
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Les prokinétiques assurent une meilleure vidange de l’estomac par une augmentation de la motricité gastrique. Ils renforcent le tonus du sphincter inférieur de l’œsophage. Ils n’ont pas d’AMM dans le RGO car leur efficacité n’a jamais été clairement démontrée. Ils sont surtout utilisés dans les manifestations dyspeptiques associées au reflux
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Les molécules | SelectAfficher> |
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DompéridoneMotilium®, Péridys®, Bipéridys® Contre indication: tumeurs hypophysaires à prolactine. MétoclopramidePrimpéran®, Anausin®, Prokinyl® Antiémétique puissant ayant un effet antireflux (action prokinétique par stimulation de la motricité œso-gastro-duodénale), sans propriétés anticholinergiques. CisaprideCisapride Prépulsid® Attention, le cisapride est susceptible d’entraîner des torsades de pointe lorsqu’il est associé aux macrolides, aux antifongiques azolés (fluconazole, kétoconazole, miconazole), aux antiprotéases et aux médicaments augmentant le risque de torsades de ponte (certains antiarythmiques).
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Voies de recherche sur de nouveaux traitements | SelectAfficher> |
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Nouvelles moléculesLes agonistes des récepteurs GABA (dérivés du baclofène) et les antagonistes d’un type de récepteur au glutamate (mGluR5) sont déjà connus pour renforcer l’activité du sphincter œsophagien inférieur. Pour le moment, leurs effets secondaires (confusion, vertiges) nécessitent de tester de nouvelles molécules. Les agonistes des récepteurs histaminiques H3 et les inhibiteurs potassiques compétitifs de la pompe H+,K+-ATPase pourraient à l’avenir concurrencer les IPP.
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Anne-Sophie DELEPOULLE (Dr en Pharmacie)
Dernière modification le: Sep 20, 2021 @ 15h17