La majorité des médicaments se prennent par voie orale (s’avalent), ce qui expose notre muqueuse œsophagienne directement à des substances capables de provoquer localement des inflammations (œsophagites), mais aussi à des ulcérations, des nécroses, voire des perforations….
D’autres médicaments peuvent aussi attaquer la muqueuse digestive, même s’ils ne sont pas avalés (quelle que soit leur voie d’administration)
Quels sont les médicaments responsables? Par quels mécanisme, les médicaments détruisent-il la muqueuse gastrique? Peut-on l’éviter?
Par quels mécanismes les médicaments peuvent-ils provoquer cet effet indésirable?
Certains médicaments causent des lésions par contact direct sur les parois de l’œsophage. Dans ce cas les lésions sont surtout situées sur la partie haute de l’œsophage.
Les manifestations cliniques à type de douleur soudaine apparaissent quelques heures après la prise du médicament.
Normalement un médicament pris par voie orale (comprimé ou gélule) doit se dissoudre au niveau de l’estomac, mais il arrive que certains facteurs augmentent le temps de contact du médicament avec la muqueuse œsophagienne, augmentant ainsi le risque de nécrose par effet caustique ou par hyperosmolarité.
Ces facteurs sont réunis si votre médicament est:
avalé sans eau ou avec trop peu d’eau
pris juste avant de s’allonger. Il est conseillé d’attendre au moins une demi heure avant d’aller s’allonger
sous forme de gélule (risque de se coller à la paroi œsophagienne)
Broyé ou si les gélules sont ouvertes juste avant de les avaler
Les molécules les plus fréquemment responsables de ce phénomène sont les cyclines (surtout doxycycline), biphosphonates, certains anti-inflammatoires (AINS)
Ce phénomène est réversible à l’arrêt du médicament, mais le délai de guérison dépasse parfois deux semaines.
L’ortie a une action pouvant empêcher cette cascade inflammatoire dans les maladies auto-immunes par inhibition partielle de la 5-lipoxygénase, de la cyclo-oxygénase, une inhibition de la synthèse du leucotriène B4 et des prostaglandines, inhibition des cytokines des lymphocytes T; médiateurs de la douleur et du processus inflammatoire…
De nombreux médicaments causent ou aggravent un reflux gastro-œsophagien.
Ces médicaments causent en général des lésions sur la partie basse de l’œsophage.
Les molécules responsables de ce phénomène sont: les inhibiteurs calciques, les dérivés nitrés, l’exenatide, le liraglutide, les médicaments ayant un effet atropinique, la théophylline, la nicotine, etc…
Ces médicaments ont une action toxique sur l’ensemble des muqueuses dont celle de l’ œsophage, et ce, quelque soient leur voie d’administration.
Parmi les molécules responsables, on retrouve les anticancéreux, l’isotrétinoïne (Roaccutane®) et le nicorandil (adancor®, Ikorel®)… Les anticancéreux comme l’isotrétinoïne, altèrent la capacité des cellules à se diviser; or la muqueuse digestive est une muqueuse à renouvellement rapide. Ils retardent aussi la cicatrisation des lésions.
l’aspirine a une toxicité digestive dose-dépendante. Toutefois même des doses d’aspirine inférieures à 100 mg provoquaient des lésions de la muqueuse gastro-duodénale La toxicité de l’aspirine à faible dose résulte d’au moins trois mécanismes :
a) l’inhibition de la synthèse des prostaglandines dans la muqueuse digestive et ses conséquences néfastes sur les mécanismes de défense,
b) l’effet irritant local lié aux propriétés physico-chimiques de l’aspirine se traduisant par une rupture de la barrière muqueuse et une rétrodiffusion des ions H +,
c) l’effet anti-agrégant plaquettaire favorisant le saignement de lésions préexistantes ou de lésions induites par les mécanismes précédents.
AINS
La toxicité digestive des AINS est particulièrement préoccupante, puisqu’elle place ces médicaments au premier rang de la pathologie iatrogène. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ont une toxicité sur la muqueuse gastrique par inhibition de la synthèse des prostaglandines, mais aussi par effet caustique direct.
Avaler ses médicaments avec une grande quantité d’eau
Ne pas s’allonger dans la demi-heure qui suit la prise de médicament
Respecter les recommandations de prise (avant le repas, en mangeant, juste après un repas…)
Ne pas associer plusieurs molécules toxiques pour l’estomac. Attention à l’automédication.
Mangez du chou: La S méthionine contenue dans le chou (autrefois appelée vitamine U) calme les douleurs gastriques. A utiliser avec modération si vous êtes sous anticoagulant
Agrémentez vos plat avec de la Coriandre(Coriandrum sativum) qui a des propriétés protectrices sur l’estomac
Certains médicaments peuvent protéger votre estomac des effets toxiques des autres molécules.
Du simple pansement gastrique à l’inhibiteur de la pompe à proton, en passant par la prémédication avant chimiothérapie, plusieurs solutions peuvent vous être proposées par votre médecin.
N’hésitez pas à consulter dès les premiers symptômes.