A chaque hiver, tous les parents de jeunes enfants redoutent cette maladie.
La bronchiolite est une maladie inflammatoire aiguë entraînant une détresse respiratoire.
Elle touche le nourrisson, le plus souvent entre 1 mois et 2 ans avec un pic maximal entre 2 et 8 mois. Comment l’éviter, quels conseils adopter, que faire en cas de bronchiolite?
La bronchiolite est une maladie inflammatoire aiguë touchant de façon prédominante les bronchioles et entraînant une détresse respiratoire.
Elle est causée par un virus respiratoire (le VRS = virus respiratoire syncytial dans 60 à 90% des cas; mais aussi Parainfluenzae et Influenzae, Adénovirus, Métapneumovirus, Bocavirus ou Coronavirus) et touche le nourrisson, le plus souvent entre 1 mois et 2 ans avec un pic maximal entre 2 et 8 mois en raison du faible diamètre des bronchioles à cet âge.
Chaque année, 500 000 nourrissons environ sont atteints (soit près 30% des nouveau-nés touchés).
La bronchiolite débute par un simple rhume qui se complique en 24 à 72 heures; le bébé respire de moins en moins bien, sa respiration est sifflante (« wheezing »), et on remarque un polypnée (respiration accélérée). La toux sèche au début devient grasse rapidement. Parfois des signes de lutte sont associés comme des tirages intercostaux et sus-claviculaires, ainsi que des battements des ailes du nez.
Le nourrisson peut présenter des difficultés à s’alimenter: le bébé a du mal à boire ses biberons, souffre de reflux gastro-œsophagien, et risque de faire des fausses routes.
Troubles du comportement: agitation, sommeil perturbé
La fièvre est modérée souvent inférieure à 38,5°C, voire absente.
L’évolution est spontanément favorable, mais les signes d’obstruction respiratoire durent 8 à 10 jours, avec une toux résiduelle qui peut persister une quinzaine de jours
Formes graves de bronchiolite
Les formes graves de bronchiolites chez les nourrissons sont rares (1 à 2% des bronchiolites). Elles se manifestent par des apnées et des insuffisances respiratoires aiguës avec bronchospasme, justifiant une hospitalisation.
Critères d’hospitalisation
Âge inférieur à 6 semaines,
Difficultés respiratoires (apnées, cyanose, fréquence respiratoire supérieure à 60 inspirations par minute, tirage, battement des ailes du nez
Déshydratation avec perte de poids supérieure à 5%. Difficulté à s’alimenter
Pathologies associées: cardiopathie, pathologie pulmonaire chronique et grave…
Difficultés psychosociales concernant la prise en charge par la famille
La contamination par le VRS se fait après contact direct avec le virus (toux, éternuements) ou indirect (objets contaminés). Le virus résiste 30 minutes sur la peau et 6 à 7 heures sur le linge et les objets (jouets…).
Il est sensible à de nombreux désinfectants (hypochlorite de sodium, éthanol à 70°, glutaraldéhyde à 2%, aux détergents et au chauffage à plus de 55°C.
Incubation
une période d’incubation de 2 à 10 jours est nécessaire pour se développer dans la muqueuse nasale.
Propagation et élimination
Le virus VRS se propage après la période d’incubation jusqu’aux voies respiratoires inférieures, atteint les bronchioles et entraîne leur obstruction. Il sera généralement éliminé spontanément en quelques jours, la guérison complète survenant au bout d’un mois.
L’évolution est le plus souvent spontanément favorable en 8 à 10 jours et une toux résiduelle peut persister 15 à 20 jours. L’élimination du VRS dure 3 à 7 jours mais peut se prolonger jusqu’à 4 semaines, d’où la sensibilité de l’épithélium pulmonaire à d’autres agresseurs (surinfection bronchique possible ou otite….)
Les difficultés respiratoires génèrent des troubles alimentaires (reflux, risque de fausses routes et difficulté pour s’alimenter) pouvant amener à un état de déshydratation et de dénutrition. Une hospitalisation est dans ce cas nécessaire.
Complications: La bronchiolite peut se compliquer d’une surinfection bactérienne associant une fièvre élevée à des sécrétions bronchiques (épaisses, jaunes , verdâtres). On note parfois une otite associée
La récidive d’au moins 3 épisodes de bronchiolite dans les 2 premières années de la vie pose un diagnostic d’ »asthme du nourrisson« , qui n’évolue cependant pas systématiquement en asthme du grand enfant (25% des cas seulement).
VRS et asthme
Après une première infection à VRS, le risque de passage à l’asthme est estimé autour de 30 à 40%. Les rhinovirus interviennent comme cofacteur responsable de l’évolution vers l’asthme. Certains polymorphismes de gènes intervenant dans les réponses immunitaires sont probablement aussi responsables.
Facteurs favorisants
Sexe masculin
Antécédents familiaux, surtout maternels de l’asthme
Antécédents personnels d’allergie (eczéma en particulier)
Tabagisme parental surtout maternel pendant la grossesse
Lavez vous les mains à l’eau et au savon pendant au moins 30 secondes avant de manipuler un nourrisson. Au besoin, utiliser un gel hydro-alcoolique.
Ne pas mettre l’enfant en présence de personnes infectées. En cas de rhume, portez un masque car il y a risque de transmission du virus à l’enfant
N’embrassez pas les nourrissons sur le visage
Ne sortez pas les nourrissons de moins de 2 mois dans des lieux trop fréquentés. En période épidémique, retarder l’entrée en collectivité des nourrissons de moins de 6 mois pour éviter les formes graves de bronchiolites.
Ne pas exposer l’enfant à la fumée du tabac, au risque d’aggraver la pathologie respiratoire.
Désinfecter régulièrement les surfaces mises en contact avec l’enfant et les objets (biberons, jouets, doudous…). Ceux-ci retenant le virus pendant environ 7 heures. Ne pas échanger les tétines, les biberons ou autres objets personnels d’un enfant à un autre.
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Soulager son bébé et l’aider à respirer
Le nettoyage du nez est indispensable chez le nourrisson car l’enfant de moins d’un an ne sait pas respirer par le nez… A faire 6 à 8 fois par jour avant les repas et avant les couchers. Utiliser des solutions de nettoyage adaptées au nourrisson: Physiomer® micro diffusion, Stérimar® bébé, Uriage® bébé sérum physiologique, Physiologica®…
Le mouche bébé est indispensable car l’enfant ne sait pas respirer par la bouche avant l’âge de 2 ans!!
Masser le thorax de votre bébé avec un baume respiratoire pour l’aider à mieux respirer: PranaBebe Respiration, Baume Respir bébé, Respir bébé…
Coucher l’enfant en surélevant son matelas au niveau de la tête pour l’aider à mieux respirer. Surélever d’environ 30° en prenant soin de maintenir le nourrisson pour qu’il ne glisse pas dans le lit (matelas anti reflux ou harnais )
Coucher votre bébé sur le dos
Aérer quotidiennement la chambre et y maintenir une température n’excèdent pas 19°C. Éventuellement, humidifier l’atmosphère de la chambre. Limiter le nombre de jouets en peluche.
Comment nourrir son bébé pendant une bronchiolite?
Assurer un apport hydrique et alimentaire suffisant. Proposez à votre bébé des biberons d’eau en plus de son lait. Le nourrisson doit boire entre 100 et 110 ml/kg/jour avant 6 mois et 80ml/kg/jour après. L’apport en eau permet de fluidifier les sécrétions et de limiter la déshydratation causée par la fièvre.
Fractionner ses repas: diminuer la quantité à chaque repas mais faire des collations. Épaissir éventuellement les biberons.
L’allaitement au sein doit être préféré car il a un rôle dans la prévention des infections respiratoires. Les enfants non allaités au sein ont 3 fois plus de risque d’hospitalisation pour les infections respiratoires basses que ceux nourris exclusivement au sein
Synagis® est du palivizumab, un anticorps monoclonal dirigé contre le VRS.
Il est indiqué pour la prévention des infections respiratoires basses graves, dues au virus respiratoire syncytial (VRS), nécessitant une hospitalisation chez les enfants à risque élevé d’infection à VRS:
• Enfants nés à 35 semaines d’âge gestationnel ou moins et de moins de 6 mois au début de l’épidémie saisonnière à VRS,
• Enfants de moins de 2 ans ayant nécessité un traitement pour dysplasie bronchopulmonaire au cours des 6 derniers mois,
• Enfants de moins de 2 ans atteints d’une cardiopathie congénitale avec retentissement hémodynamique.
Posologie:
La posologie de palivizumab recommandée est de 15 mg/kg, administrée une fois par mois pendant les périodes à risque d’infections communautaires à VRS. Lorsque c’est possible, la première dose doit être administrée avant le début de la saison de l’épidémie à VRS et les doses suivantes, chaque mois pendant toute la durée de cette saison
Précautions d’emploi:
L’administration se fait par voie intramusculaire, de préférence à la face antéro-externe de la cuisse. Le muscle fessier ne doit pas être utilisé systématiquement comme site d’injection en raison du risque de lésion du nerf sciatique. L’injection doit être pratiquée selon les conditions habituelles d’asepsie. La dose doit être fractionnée si le volume à injecter dépasse 1 ml.
Le plus souvent bénigne, la bronchiolite ne se « soigne » pas, et la base du traitement repose essentiellement sur la désobstruction nasale: lavage de nez et mouchage, l’hydratation, le couchage et l’environnement.
Du paracétamol en cas de fièvre associée.
« Aujourd’hui, les techniques de kinésithérapie respiratoire par drainage postural, vibration et clapping sont contre-indiquées dans la bronchiolite aiguë. La kinésithérapie respiratoire par augmentation de flux expiratoire (AFE) n’est pas recommandée chez le nourrisson hospitalisé. On ne propose la kinésithérapie respiratoire qu’aux enfants qui souffrent par exemple d’une pathologie respiratoire chronique ou d’une maladie neuromusculaire » (source: dernières recommandations HAS)
Ne jamais donner de sirop antitussif de vous même. Vous risquez de faire pire que mieux car la toux est utile pour évacuer les mucosités. Les mucolytiques modifient la viscosité du mucus et peuvent gêner les manœuvres de drainage bronchique. De plus, ils sont contre indiqués avant 2 ans!
Les bronchodilatateurs (béta2 sympathomimétiques), et les corticoïdes inhalés n’ont pas démontré d’intérêt lors d’un premier épisode de la maladie.
Traitement antibiotique
Le traitement antibiotique n’est pas nécessaire dans la majorité des bronchiolites (tant que les sécrétions nasales sont translucides).
Il sera proposé uniquement en cas de signes de surinfection bactériennes, notamment en cas d’otite associée.
L’amoxicilline seule est alors l’antibiotique de premier choix*
Au delà du 3ème épisode obstructif, survenant avant l’âge de 3 ans, il est d’usage de considérer que l’enfant présente un terrain particulier d’hyperactivité et de parler d’asthme du nourrisson.
Dans ce contexte, le médecin prescrit :
un bronchodilatateur : Salbutamol = Ventoline® En général 1 à 2 bouffées suffisent pour traiter une gêne respiratoire. En cas de persistance des symptômes, cette dose peut être renouvelée quelques minutes plus tard. Ne pas dépasser 15 bouffées par 24 heures.
un traitement de fond par un corticoïde inhalé : Flixotide® Passer un gant de toilette humide sur la bouche (prévention de la dermite péri orale) et lui faire boire de l’eau juste après (prévention de la raucité de la voix et d’une candidose). Il convient de rechercher la dose minimale efficace et d’envisager une décroissance de la dose lorsque le patient est stabilisé.
Ces médicaments s’administrent au nourrisson à l’aide d’une chambre d’inhalation. Commencer d’abord Ventoline®(assurant une broncho dilatation), puis ensuite le corticoïde. En cas d’administration par aérosolthérapie, il faut diluer les ampoules de salbutamol = Ventoline® dans du sérum physiologique. Les aérosols avec du sérum salé hypertonique à 5 % sont probablement supérieurs en efficacité au sérum physiologique pour le traitement des bronchiolites (Al-Ansari K et coll. Nebulized 5% or 3% hypertonic or 0.9% saline for treating acute bronchiolitis in infants. J Pediatr 2010;157: 630-4)
Comment utiliser le Babyhaler® ou la chambre d'inhalation?
Avant d’utiliser la chambre d’inhalation, procéder à un lavage de nez minutieux avec aspiration à l’aide d’un mouche bébé pour permettre une bonne respiration de votre enfant.
Utilisation du Babyhaler
Décapuchonner l’embout de l’aérosol
Secouer énergiquement l’aérosol avant utilisation
Placer l’embout de l’aérosol dans l’orifice de la chambre d’inhalation en positionnant le corps de l’aérosol vers le haut et l’embout en bas
Placer la chambre d’inhalation à la fois sur le nez et la bouche de l’enfant, appuyer sur l’aérosol pour le déclencher, laisser le masque en place environ 15 secondes soit 5 à 10 respirations de l’enfant.
Nettoyer à l’eau tiède le Babyhaler et le stériliser à froid.
Ne pas essuyer la chambre d’inhalation, la laisser sécher à l’air afin d’éviter de créer de l’électricité statique sur les parois (piégeage des médicaments par retenue des particules sur la paroi de la chambre)
Les traitements naturels sont un plus à apporter au confort de votre bébé mais ils ne remplacent pas les recommandations de base et le traitement prescrit par votre médecin
Viburnum lantana (Viorne lantane): Sédatif du système nerveux végétatif pulmonaire et inhibe le spasme bronchiolaire. Elle est principalement indiqué en cas d’asthme, de bronchites asthmatiformes et de bronchiolites.
En cas de bronchites asthmatiformes plus chroniques et obstructives, on peut l’associer avec Rubus fruticosus (Ronce).
La posologie usuelle est de 1 goutte par kg de poids corporel par jour de Bg MG 1DH (bourgeon, macérât glycériné 1DH)
L’homéopathie a une place prépondérante dans la prise en charge des bronchiolites du nourrisson, en complément des recommandations de base et du traitement prescrit par votre médecin. Elle permet de soulager rapidement votre bébé, mais surtout d’éviter les complications et d’aider votre enfant à éliminer ce virus plus rapidement. Pour une prise en charge optimale, il est fortement recommandé de consulter un médecin homéopathe.
Dès le début
Ethyl sulfur dichloratum: 5 CH très efficace surtout au début de la bronchiolite
Pertussinum 5 CH dans les formes coqueluchoïdes, pour éviter l’évolution vers l’asthme surtout si vaccination récente (3 semaines auparavant) contre la coqueluche
Oscillococcinum® : 1 dose, à répéter toutes les 12 heures
Aconit 5 CH surtout par temps froid et sec
En fonction des symptômes
Mercurius solubilis 5 CH si la trachéobronchite est consécutive à une angine. Langue chargée, salive épaisse et abondante, mauvaise haleine, rougeur du pharynx, transpiration nocturne avec aggravation.
Hepar sulfuris calcareum : Toux aboyante douloureuse. Fièvre oscillante, mucosités purulentes, grande sensibilité au froid, aux courant d’air.
Ipeca et Blatta orientalis 5 CH en alternance si « wheezing » net lié à l’hypersécrétion. Toux spasmodique émétisante (avec des traces de sang), aggravée par le mouvement et après avoir bu. Spasmes digestifs avec vomissements entraînant un abattement
Antimonium tartaricum 5 CH en cas de mucosités bronchiques abondantes avec expectoration difficile, gros râles humides à l’auscultation, dyspnée aggravée en étant allongé la nuit vers 4 heures
Cuprum metallicum 5 CH en cas de toux spasmodique quinteuse coqueluchoïde, avec wheezing, cyanose et expectoration rare. Les quintes sont améliorées en buvant une gorgée d’eau froide.
Pour éviter les récidives et le passage à la chronicité
Carbo vegetabilis 5 CH surtout après des infections infantiles par des micro-organismes épuisant le système immunitaire (toxi-infections alimentaires, salmonellose, paludisme, fièvres infectieuses prolongées, infections par le VRS, CMV, EBV et VPH1 et 2
Psorinum dans les suites de maladies traînantes dont on ne se remet jamais (souvent infection à VRS)
Avant d’utiliser pour la première fois une ou plusieurs huiles essentielles, il faut dépister une intolérance ou une allergie. Avant d’appliquer une HE sur la peau, et principalement quand il s’agit d’un enfant, faire un test: sur la face interne de l’avant bras, appliquer quelques gouttes du mélange avant de l’utiliser. En cas d’allergie ou d’intolérance, apparaîtront rapidement rougeur et démangeaisons. Dans ce cas, ne pas faire le traitement.
Eviter toute exposition solaire dans les 3 heures qui suivent l’application d’une ou de plusieurs huiles essentielles sur la peau.
Attention, sauf mention contraire la plupart de ces huiles essentielles ne doivent pas être appliquées pures, il faut les diluer dans une huile végétale ou dans un shampooing avant de les appliquer localement.
Ce traitement est un plus à apporter au confort de votre bébé mais ne remplace pas les recommandations de base et le traitement prescrit par votre médecin
Les huiles essentielles
HE d’Eucalyptus radié est utilisée en cas de bronchiolite en diffusion. Mettre 2 gouttes dans un diffuseur humide à diffuser dans la chambre de bébé 15 minutes avant de coucher bébé dans son lit.
Attention ne pas diffuser en présence de bébé.
Les prêts à l’emploi
Les baumes respiration pour bébé sont composés d’huiles essentielles biologiques de Ravintsara et de Thym doux à linalol reconnues pour leurs vertus anti-infectieuses, antivirales, décongestionnantes, expectorantes et apaisantes. Il peuvent également être enrichis d’extraits biologiques de propolis, de guimauve et de plantain aux propriétés antiseptiques, purifiantes, adoucissantes et régénérantes.
A partir de 3 mois. Masser le dos, le thorax et les voutes plantaires de bébé
Il est conseillé de se rendre directement aux urgences si:
bébé présente des signes de déshydratation: yeux cernés, fatigue, pli cutané persistant, si bébé ne s’alimente pas bien: prise de moins de la moitié de ses biberons sur 3 prises consécutives, s’il ne mouille pas ses couches depuis 12 heures, s’il a vomi plus de quatre fois.
Le comportement de bébé a changé, s’il a besoin d’être stimulé longuement pour se réveiller
son état respiratoire se détériore (lèvres et doigts bleus, pâleur, respiration très rapide, rythme cardiaque accéléré…)