L’hépatite C est une infection virale, s’attaquant au foie, qui se transmet essentiellement par le sang.
L’hépatite C n’est malheureusement pas une maladie rare et le problème de cette maladie est que plus de la moitié des personnes infectées ne sont dépistées qu’à un stade avancé de la maladie, empêchant un traitement précoce, et augmentant ainsi les facteurs de résistance!
Qu'est-ce que l'hépatite C? | SelectAfficher> |
---|---|
L’hépatite C est une infection virale, s’attaquant au foie, qui se transmet essentiellement par le sang. On distingue deux types d’hépatites : L’hépatite C n’est pas une maladie rare. On estime que, dans le monde, 170 millions de personnes, soit 3 % de la population mondiale, ont une infection chronique par le virus de l’hépatite C (VHC) et que 3 à 4 millions de personnes sont nouvellement infectées chaque année. Comment se contamine t-on?Schématiquement,
Le virus de l’hépatite C est très résistant et il peut survivre pendant une semaine à l’air libre (sur des surfaces ou des objets). Toutefois, il n’y a pas de transmission de l’hépatite C par l’eau, ni par les aliments, le partage des couverts ou encore l’utilisation de toilettes communes. Les contacts physiques (poignées de main, bises, massages, etc.) ne transmettent pas le virus de l’hépatite C. Comment se manifeste l’hépatite C?Après être entré dans l’organisme par voie sanguine, le virus parvient au foie où il se développe. Progressivement, il détruit le foie avec, au début, une fibrose minime qui évolue en fibrose sévère puis en cirrhose, qui peut devenir un carcinome hépato-cellulaire. Un virus à plusieurs génotypesLe virus de l’hépatite C est un petit virus à ARN ayant 6 génotypes différents. Cette variabilité permettrait au virus d’échapper à la réponse immunitaire en favorisant ainsi le passage à la chronicité. Elle expliquerait aussi la résistance aux traitements. La détermination du génotype sert à évaluer les chances de guérison par le traitement qui est plus efficace sur les génotypes 2 et 3 et à en déterminer la durée (En cas d’infection par le génotype 2 ou 3, environ 4 malades sur 5 guérissent. En cas d’infection par les génotypes 1, 4 ou 5, seuls 1 malade sur 2 guérissent). En France, les génotypes les plus fréquents d’hépatite C sont les types 1,2 et 3. Comment évolue l’hépatite C?Dans 20% des cas, les personnes infectées guérissent spontanément. Au delà de 6 mois, l’infection devient chronique. La gravité est liée à l’étendue d’une fibrose La fibrose est une cicatrice apparaissant après la destruction des cellules infectées par le système immunitaire. Elle entrave le bon fonctionnement du foie Quels sont les facteurs d’aggravation de la maladie?Une fois au stade d’hépatite chronique, certains facteurs aggravent la fibrose :
Quelles sont les complications de l’hépatite C?Le virus de l’hépatite C est à l’origine de:
En France, chaque année, 1 800 à 2 000 personnes décèdent des suites d’une hépatite C
|
Prévention de l'hépatite C | SelectAfficher> |
---|---|
Pour éviter de se contaminer par le virus de l’hépatite C, il faut éviter tout risque de contamination sexuelle et sanguine Transmission sexuelleCette infection est transmissible par voie sexuelle si la femme a ses règles. Utiliser dans ce cas des préservatifs, (norme NF) Eviter la transmission sanguine
|
Que faire en cas d'hépatite C? | SelectAfficher> |
---|---|
Protéger son entourageRéserver à usage personnel tout objet susceptible d’être contaminé par le sang: brosse à dents, rasoir, coupe-ongle… En cas de souillure d’un objet par du sang contaminé, le faire tremper 20 minutes dans de l’eau de Javel Ménager son foie
Observance
Normaliser son poidsUne normalisation du poids favorise la réponse thérapeutique antivirale. Elle contribue aussi à repousser le développement d’une fibrose
|
Hépatite C et grossesse | SelectAfficher> |
---|---|
La grossesse n’est pas contre-indiquée chez les femmes infectées par le VHC, sauf en cas de traitement anti viral (et, le plus souvent, dans les mois qui suivent la fin de ce traitement). En cas de désir de grossesse, parlez-en à votre médecin Médicaments anti viraux contre indiqués pendant la grossesseLa ribavirine est tératogène à très faible dose. Elle doit d’ailleurs être accompagnée de 2 méthodes de contraception différentes en raison du risque de baisse d’efficacité des contraceptifs oraux. Aucune grossesse ne doit être envisagée dans les quatre mois après l’arrêt du traitement pour la femme et sept mois pour l’homme. En raison du manque de données disponibles sur la grossesse concernant les antiprotéases, les antiprotéases de deuxième génération ne doivent être utilisés que si le bénéfice risque le justifie. Risque de transmissionLe risque de transmission à l’enfant est généralement estimé entre 3 et 5 %. Il est proportionnel à la charge virale (quantité de virus dans le sang circulant), au moment de l’accouchement et il est plus élevé chez les femmes co-infectées par le VIH. La transmission à l’enfant, plus fréquente chez les garçons, semble se produire lors de l’accouchement, mais la pratique d’une césarienne ne semble pas réduire ce risque. L’évolution de l’hépatite C chez un nouveau-né contaminé à la naissance est bénigne, mais un suivi médical spécifique sera mis en place pendant la première année.
|
Hépatite C et allaitement | SelectAfficher> |
---|---|
L’allaitement n’est pas contre indiqué en cas d’hépatite C car le risque de transmission à l’enfant n’est pas prouvé. Toutefois, certains médecins ne le conseillent pas en raison du risque de plaie minime ou d’érosion mammaire De plus, la plupart des antirétroviraux contre indiquent l’allaitement
|
Bilan biologique de l'hépatite C | SelectAfficher> |
---|---|
Le bilan biologique tient une place importante dans le dépistage, la décision de traiter et le suivi du traitement de l’hépatite C Paramètres biologiquesLes paramètres biologiques permettent de déterminer de degré de l’atteinte hépatique
Sérologie VHCLa détection d’anticorps anti VHC (test Elisa de 3ème génération confirmée sur une 2ème prise de sang). Lors d’une infection aiguë par le VHC, les anticorps apparaissent 30 à 90 jours après le contage. Le délai d’apparition des anticorps est compris entre 4 et 17 semaines (délai moyen : 10 semaines) après le contage. De plus, des anticorps anti-VHC peuvent être retrouvés chez 7 personnes sur 10 qui manifestent les premiers symptômes et chez environ 9 personnes sur 10, moins de 3 mois après l’apparition des symptômes. ARN viralLa mesure de l’ARN Viral C par PCR qualitative permet de confirmer le diagnostic après mise en évidence d’une sérologie positive. La PCR peut détecter du virus moins d’une semaine ou deux après l’infection par le VHC car le pic de charge virale est extrêmement précoce, entre 2 et 5 jours après la contamination.
|
Traitement de l’hépatite C
Selon la chronicité | SelectAfficher> |
---|---|
Hépatite C aiguëSuite à l’ictère, le traitement n’est jamais immédiat, compte tenu des guérisons spontanées dans environ 50% des cas. Le traitement sera alors instauré 12 semaines après le début de l’ictère si le virus est toujours détecté dans le sang. Il consiste à une monothérapie par interféron standard ou pégylé. Hépatite C chroniqueSeul un médecin expérimenté dans le traitement des patients atteints d’hépatite C peut initier et assurer le suivi du traitement. Actuellement, avec les nouvelles molécules, le traitement de l’hépatite C chronique dure en moyenne de 3 à 6 mois. Les indications du traitement doivent aussi tenir compte de l’âge, d’éventuelles pathologies associées et du risque d’effets secondaires.
|
Les interférons | SelectAfficher> |
---|---|
Les interférons confèrent aux cellules une résistance aux infections virales. Ils freinent ou stoppent la multiplication virale en induisant la synthèse de diverses protéines inhibant la réplication virale. Les interférons agissent rapidement avec une normalisation des transaminases dès le premier mois du traitement. Cependant l’absence de détection du virus circulant dans le sang n’est retrouvée que dans 35% des cas d’hépatite C Les interférons auraient aussi un rôle antifibrosant. Administration: les interférons sont administrés par voie parentérale, essentiellement en sous-cutané (face externe du bras ou antérolatérale de la cuisse, abdomen), en changeant de site à chaque injection. Conservation: ils se conservent au frais entre +2 et +8°C, à sortir du réfrigérateur 30 minutes avant l’injection Interférons standards
Interféron pégylél’interféron-aga pégylé (Pégasys®) et l’interféron-a2b pégylé (Viraféronpeg®). La pégylation (conjugaison à du polyéthylène glycol) permet de diminuer l’élimination rénale de l’interféron, procurant ainsi une concentration plasmatique d’interféron plus stable et plus prolongée; ce qui permet une seule injection par semaine au lieu de 3 injections avec les interférons standards. Ces deux produits ont une structure et des propriétés pharmacocinétiques différentes. Utilisé en monothérapie chez des malades naïfs, l‘interféron pégylé est deux fois plus efficace que l’interféron standard avec une tolérance qui semble voisine Injection une fois par semaine seulement pendant 6 à 12 mois Effets indésirablesLes interférons ont pour effets indésirables des effets:
Des effets indésirables plus rares: pneumopathie, troubles oculaires et dermatologiques (prurit, sécheresse cutanée, aggravation d’un psoriasis) Interactions médicamenteuses
Que faire en cas d’oubli d’interféron pegylé?
|
Les antiviraux | SelectAfficher> |
---|---|
RibavirineLa ribavirine (Copegus® et Rebetol®) est un analogue nucléosidique de la guanosine, a large spectre antiviral, bloquant la synthèse de l’ARN viral. Elle présente une activité antivirale in vitro contre de nombreux virus à ADN ou à ARN. La ribavirine aurait surtout une action immunomodulatrice (stimulation du système immunitaire). Cependant son utilisation thérapeutique se limite essentiellement au traitement de l’hépatite C chronique et plus rarement du virus syncitial respiratoire (RSV, responsable de bronchiolites). Les limites de son utilisation sont davantage dues à des problèmes pharmacologiques de biodisponibilité et de toxicité qu’à une activité antivirale insuffisante. Effets indésirables: Toxicité hématologique principalement (induction rapide et fréquente d’une anémie hémolytique), contrôlable par la diminution de la posologie. Syndrome pseudo grippal, symptômes digestifs: anorexie, dyspepsie, nausées, vomissements, diarrhées, symptômes psychiatriques : anxiété, difficultés de concentration, dépression, instabilité émotionnelle, insomnie, irritabilité, symptômes respiratoires : toux, dyspnée, pharyngite, sinusite, symptômes cutanés :alopécie, prurit, rash, sécheresse cutanée. Association à surveiller: didanosine, zidovudine et stavudine (surveillance nécessaire des taux plasmatiques du VIH) Antiprotéases
Ces molécules sont des inhibiteurs d’une protéase du virus de l’hépatite C de génotype 1. Le Sofosbuvir est un analogue nucléosidique inhibant spécifiquement l’ARN Polymérase ARN dépendante NS5B du VHC. Il a une activité importante sur tous les génotypes du VHC = efficacité pan-génotypique Le daclastavir inhibe la protéine NS5A et le siméprévir la sérine protéase NS3/4A En association à la classique bithérapie peginterferon + ribavirine, ces médicaments permettent d’avoir une réponse virale prolongée dans les 2/3 des cas contre 1/3 seulement avec la bithérapie seule. Posologie: 4 gélules de bocéprévir (800 mg) ou 2 comprimés de télaprévir 3 fois par jour, à prendre au cours d’un repas (même léger), en association à peginterferon + ribavirine. Précautions d’emploi: contre indiqué en cas de grossesse. Les patients traités et leurs partenaires doivent utiliser deux méthodes contraceptives efficaces (pilule + préservatif par exemple).
|
Transplantation hépatique ou greffe du foie | SelectAfficher> |
---|---|
En France, les hépatites virales représentaient 20% des indications de transplantation hépatique La greffe du foie est indiquée:
Elle est possible en cas de co-infection avec le VIH Interactions médicamenteuses : les antiprotéases ont leur efficacité considérablement diminuée en cas d’association à des inducteurs enzymatiques (Rifampicine, millepertuis, carbamazépine, phénytoïne…)
|
Homéopathie
Mise en garde | SelectAfficher> |
---|---|
Attention, le traitement homéopathique ne doit se prendre qu’en complément du traitement allopathique. Il ne doit en aucun cas se substituer au traitement classique, ni aux examens médicaux
|
Traitement des hépatites par homéopathie | SelectAfficher> |
---|---|
Hépatite: Carduus marianus Hépatite aiguë: Cadmium sulfuricum Hépatite avec atrophie ou hypertrophie: Mercurius solubilis , Aloe socrotina Hépatite chronique: Arsenicum album Hépatite du lobe droit: Chelidonium majus Hépatite du lobe gauche: Carduus marianus Hépatite grave: Sérum d’anguille Hépatite parenchymateuse: Crotalus horridus Hépato-splénite: Ceanothus americanus Hépatomégalie: Berberis vulgaris OrganothérapieFoie 4CH permet de faire baisser les transaminases, sans toutefois guérir une cirrhose en voie de décompensation, mais peut retarder et inhiber la destruction du parenchyme hépatique.
|
Soulager les vomissements | SelectAfficher> |
---|---|
|
Soulager les diarrhées | SelectAfficher> |
---|---|
|
Quand faut-il consulter? | SelectAfficher> |
---|---|
Personnes devant être dépistées pour l’hépatite C:
Dans ces cas, une consultation médicale s’impose
|
Anne-Sophie DELEPOULLE (Dr en Pharmacie)
Dernière modification le: Sep 20, 2021 @ 15h18