Dans 90% des cas, l’hypertension artérielle est dite « essentielle », c’est à dire qu’aucune étiologie n’est retrouvée. Toutefois, le clinicien doit rechercher une étiologie car le traitement est parfois plus simple si une étiologie est retrouvée.
Pathologies
Pathologies rénales: L’insuffisance rénale chronique se manifeste par une altération de la capacité du rein à excréter l’eau et les ions sodiums. La rétention hydrosodée qui s’ensuit conduit à une augmentation de la volémie, et donc de la pression artérielle. De plus, la diminution de la perfusion glomérulaire engendre une augmentation de la sécrétion de rénine expliquant également l’hypertension artérielle
Syndrome d’apnée/hypopnées obstructives du sommeil
Les patients souffrant d’un SAHOS présentent un état inflammatoire modéré pouvant être à l’origine de la dysfonction endothéliale, point de départ de l’athérosclérose et sont en effet plus souvent hypertendus que la population générale.
Coarctation de l’aorte
Mise en évidence chez l’enfant ou chez l’adulte, ce rétrécissement de l’aorte se manifeste par une hypertension dans les artères se ramifiant en amont de la sténose; une hypotension dans les artères se ramifiant en aval.
La pression artérielle est élevée au bras mais faible au mollet; car les reins souffrent d’ischémie, laquelle est à l’origine d’une hypersécrétion de rénine qui accroît encore la pression artérielle.
Pathologies endocriniennes
Les hypercorticismes (hypersécrétion d’aldostérone isolée et/ou de cortisol)
Le phéochromocytome (pathologie tumorale touchant les cellules de la médullosurrénale sécrétant l’adrénaline).
Plus rarement: hypo ou hyperthyroïdie, acromégalie
Toxiques
- La consommation excessive d’alcool est un facteur important de la pression artérielle. Une consommation excessive d’alcool explique parfois une résistance au traitement antihypertenseur.
- La cocaïne est un puissant inhibiteur de la recapture de la noradrénaline et de la dopamine par les neurones présynaptiques. Au niveau du système nerveux autonome, la cocaïne se conduit comme un sympathomimétique, induisant une vasoconstriction et une augmentation de la pression artérielle
- Consommation excessive de réglisse: En cas d’ingestion massive de réglisse, il se produit un hypercorticisme avec rétention hydrosodée (œdèmes et HTA). Il est recommandé de ne pas consommer plus de 8g de réglisse par jour sous forme d’infusion, 5g de poudre de réglisse. (maxi 3mg/kg de glycyrrhizine par jour)
- Pollution: plusieurs études ont montré que l’exposition aux polluants atmosphériques des grandes villes est liée à un risque accru de maladies cardio-respiratoires, de visites à l’hôpital et de décès.
Médicaments pouvant causer une hypertension artérielle = Cause iatrogène

Attention à l’automédication: les gouttes pour le rhume, tout comme les anti-inflammatoires, même par voie locale sont hypertensives!
IMAO
Les IMAO-A sont des antidépresseurs. Les IMAO-B sont indiqués dans la maladie de Parkinson. La prise d’IMAO peut induire une hypertension artérielle. Cependant la fréquence de cet effet indésirable est très augmentée lorsque l’IMAO est associé à d’autres médicaments interférant avec la transmission noradrénergique ou à des aliments riches en tyramine (« effet fromage »)
Sympathomimétiques
Les sympathomimétiques sont des molécules qui augmentent la transmission noradrénergique, ce qui se traduit par une augmentation des résistances périphériques, et donc de la pression artérielle.
Adrénaline, épinéphrine, naphazoline, oxymétazoline, éphédrine et pseudoéphédrine (même dans les gouttes nasales pour le rhume)…
Dérivés amphétaminiques
Dexamphétamine, Méthylphénydrate, Sibutramine, Bupropion, l’atomoxétine
Alcaloïdes de l’ergot de seigle et les triptans
Ces 2 classes médicamenteuses sont utilisées dans le traitement de la migraine. Ils entrainent une vasoconstriction pouvant entrainer des poussées hypertensives.
Œstrogènes et progestatifs
Les contraceptifs oestroprogestatifs peuvent entrainer la survenue d’une hypertension artérielle. Le risque est proportionnel à la durée du traitement hormonal.
Immunosuppresseurs chez les transplantés
La ciclosporine, l’évérolimus et le tacrolimus sont souvent impliqués dans la survenue ou l’aggravation de l’hypertension artérielle.
AINS
Le mode d’action des anti-inflammatoires non stéroïdiens, à l’origine de leurs effets thérapeutiques, est l’inhibition des cyclooxygénases, enzyme permettant la synthèse des prostaglandines à partir de l’acide arachidonique. Les prostaglandines synthétisées au niveau rénal ont un effet vasodilatateur important. La prise d’AINS, même par voie locale (gel, pommade, patch…), facilite la survenue d’une ischémie rénale dont la conséquence est une augmentation de rénine à l’origine d’une HTA.
Corticoïdes
Les glucocorticoïdes et les minéralocorticoïdes entraînent une rétention hydrosodée responsable du débit cardiaque (même pour les voies cutanées et nasales)
Erythropoïétines
Les érythropoïétines recombinantes et leurs dérivés à action prolongée utilisées dans le traitement de certaines anémies, augmentent la viscosité sanguine par augmentation des globules rouges. Plus d’un patient sous EPO sur 4 est hypertendu.