La BPCO ou broncho-pneumopathie chronique obstructive est une maladie pulmonaire fréquente, chronique, inflammatoire, lentement progressive, qualifiée de « tueur silencieux ». Largement sous diagnostiquée, cette maladie toucherait plus de 3 millions de personnes en France.
L’exposition à des fumées toxiques est responsable de cette maladie (le tabagisme est responsable de 80 à 85% des cas de BPCO).
Une toux chronique accompagnée d’un essoufflement de plus en plus précoce en dehors de tout effort doit amener à consulter rapidement son médecin, car non traitée, cette maladie expose à des risques évolutifs considérables.
Qu'est-ce que la BPCO? | SelectAfficher> |
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Populations à risqueLa BPCO touche principalement:
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Genèse de la BPCO | SelectAfficher> |
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la BPCO est principalement provoquée par l’inhalation de microparticules et d’agents irritants liés aux fumées de cigarette et à la pollution atmosphérique. Ces particules, une fois dans le poumon, provoquent une inflammation en activant le système immunitaire, comme le ferait n’importe quel corps étranger. Les globules blancs qui arrivent sur site se mettent en position de combat, et plus particulièrement les neutrophiles, les défenses de première ligne, peu spécifiques et chargés d’ingérer et de détruire les particules ou microorganismes toxiques et d’amplifier la réponse immunitaire. Prêts à attaquer, ces derniers sécrètent dans le milieu extracellulaire pulmonaire des protéases à sérine. Ces armes de guerre sont des enzymes capables de couper les protéines en morceaux et de détruire ainsi des microbes envahissants. Mais en l’absence d’adversaires, ces enzymes de dégradation se retournent contre les tissus pulmonaires et finissent par causer une insuffisance respiratoire évolutive et irréversible.
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Diagnostic d'une BPCO | SelectAfficher> | ||
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La BPCO est une maladie insidieuse qui évolue longtemps sans provoquer de symptômes importants. Cependant, pour être bien prise en charge, la BPCO doit être diagnostiquée précocement; un diagnostic précoce, permet d’améliorer la qualité et la durée de vie Signes cliniques d’appelUne dyspnée anormale à l’effort (parfois le simple fait de monter un escalier ou de marcher rapidement sur terrain plat…) et/ou une toux chronique (notamment affectée par la météo), avec ou sans expectoration Spirométrie = mesure du souffleLe dépistage se fait en soufflant dans un spiromètre électronique. la VEMS correspond à la mesure du volume expiré maximum à la première seconde. La VEMS6 à la 6ème seconde. Le rapport VEMS/VEMS6 est calculé. Un rapport <70% est considéré comme anormal, et doit amener le patient à consulter un pneumologue qui réalisera une spirométrie complète permettant d’évaluer le degré de sévérité de la BPCO de I à IV
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Comment éviter la BPCO? | SelectAfficher> |
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Que faire en cas de BPCO? | SelectAfficher> |
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Traitement médicamenteux de la BPCO
Stratégie thérapeutique | SelectAfficher> |
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Le traitement médicamenteux de la BPCO consiste en l’administration de Béta-2 agonistes et d’anticholinergiques sous forme inhalée seuls ou associés entre eux. Dans certains cas, le recours aux méthylxanthines (théophylline et dérivés) est possible sous réserve d’une surveillance adéquate. Les bronchodilatateurs sont recommandés dans le cadre de la prise en charge symptomatique de la BPCO. Ils peuvent être administrés, soit à la demande, ou en traitement de fond pour réduire la dyspnée. Dans ce cas, les molécules à longue durée d’action sont préférées. Dans certains cas très sévères (VEMS <50% de la valeur théorique, avec des exacerbations fréquentes et des symptômes significatifs malgré un traitement continu par un bronchodilatateur…), la corticothérapie inhalée est utilisée en association à un bêta-2 agoniste de longue durée. Tous les stades de la BPCOBéta-2 agonistes et d’anticholinergiques sous forme inhalée seuls ou associés entre eux. Réduction des facteurs de risque :sevrage tabagique impératif, vaccination antigrippale et antipneumococcique. Stades II, III, IVaux mesures précédentes, s’ajoutent l’utilisation d’un bronchodilatateur à longue durée d’action + réhabilitation respiratoire Stade III et IVAux mesures précédentes s’ajoutent un glucocorticoïde inhalé sous forme d’associations fixes Stade IVAux mesures précédentes s’ajoutent l’oxygénothérapie longue durée, ainsi que des traitements chirurgicaux (réduction du volume pulmonaire, transplantation…)
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Béta 2-agonistes | SelectAfficher> |
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Salbutamol: Ventoline®, Terbutaline: Bricanyl® Tubuhaler, Samétérol: Serevent®, Formotérol: Formoair®, Indacatérol: Ombrez® Breezhaler, Indacatérol + Glycopyrronium : Ultibro®Breezhaler, Bambutérol: Oxéol®, Olodatérol: Striverdi® Respimat®… Mécanisme d’actionLes béta-2 mimétiques agissent en stimulant les mécanismes de relaxation de la fibre musculaire lisse. Il augmentent aussi les sécrétions bronchiques et la clairance mucociliaire. Ils pourraient diminuer l’œdème bronchique en agissant sur les veinules postcapillaires Ils s’administrent à l’aide de différents dispositifs d’inhalation : aérosol doseur, système d’inhalation de poudre sèche, système auto déclenchant Effets indésirables:Si les doses sont correctement respectées, les effets indésirables sont rares. Des récepteurs bêta-2 sont présents au niveau cardiaque et ces traitements peuvent induire aux doses élevées des effets indésirables comme la tachycardie et les palpitations, tremblements des extrémités, arythmie, crampes musculaires, céphalées. Ils peuvent à forte dose stimuler les récepteurs Béta-1 et induire une hypokaliémie et une hyperglycémie. Ces molécules doivent être administrées avec prudence en cas d’affection cardiaque, d’hypokaliémie, d’hypertension artérielle sévère non contrôlée ou d’hyperthyroïdie. En cas de pathologie cardiovasculaire associée nécessitant la mise en place par un traitement par bétabloquant, il est préférable dans ce cas d’utiliser des bétabloquants cardiosélectifs (acébutolol, aténolol, bétaxolol, bisoprolol, céliprolol, métoprolol, nébivolol, esmotol) afin de ne pas interagir avec les béta-2 stimulants pulmonaires.
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Anticholinergiques | SelectAfficher> |
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Tiotropium: Spiriva®, Indacatérol: Ombrez Breezhaler®, Indacatérol + glycopyrronium: Ultibro® Breezhaler, Umeclidinium: Incruse®… Mécanisme d’actionLe système cholinergique est présent au niveau des bronches par l’intermédiaire du nerf vague (X). Les récepteurs sont les récepteurs muscariniques (M1, M2, M3). Les anticholinergiques exercent un blocage compétitif des récepteurs cholinergiques muscariniques au niveau du muscle lisse bronchique. L’effet bronchodilatateur obtenu est moins rapide (3 minutes) et moins puissant que les bêta-2 stimulants de courte durée d’action mais leur effet est plus prolongé (4 à 6 heures). Les dernières molécules ont une action plus prolongée que les anciennes. Ils sont surtout intéressants en association avec les béta-2 agonistes. Effets indésirables:Les anticholinergiques inhalés ont très peu d’effets indésirables: sécheresse buccale, irritation pharyngée, toux, bronchospasme paradoxal. Rares cas de céphalées, nausées et diarrhées. Troubles oculaires en cas de projection dans les yeux (mydriase et risque de glaucome). Risque de rétention urinaire chez les hommes présentant des antécédents d’adénome prostatique ou d’obstruction urétrale. Risques de constipation Précaution d’emploi:A utiliser avec précaution en cas d’hypertrophie de la prostate (risque de rétention urinaire), d’antécédent d’infarctus du myocarde récent ou de risque de glaucome par fermeture de l’angle
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Méthylxanthines | SelectAfficher> | ||||
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Théophylline: Dilatrane®, Euphylline: Théostat®, Xanthium®, Bamifylline (Trentadil®) La théophylline agit au niveau des mouvements intracellulaires du calcium. Elle a une action bronchodilatatrice, elle renforce les muscles respiratoires et possède une action cardiaque inotrope positive. Elle se comporte comme un bronchodilatateur moins puissant que les béta-2 agonistes, mais elle augmente la clairance mucociliaire et améliore la contraction du diaphragme, permettant ainsi une meilleure respiration. C’est un médicament à faible marge thérapeutique et ayant une vitesse de métabolisation par le foie très variable d’une personne à l’autre. L’ajustement posologique se fait sur l’appréciation de l’amélioration ou des effets indésirables.
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Corticoïdes | SelectAfficher> |
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Aucun corticoïde inhalé seul n’a obtenu d’AMM dans le traitement de la BPCO, car la corticothérapie inhalée comme par voir orale est beaucoup moins efficace dans le traitement de la BCPO que dans le traitement de l’asthme. Seules les associations fixes avec un bronchodilatateur sont indiquées dans la BPCO: Fluctasone + Salmétérol: Sérétide®, Sérétide® diskus, Budésonide + formotérol: Symbicort®, Béclométasone + formotérol: Innovair®…
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Vitamine D | SelectAfficher> |
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La dernière étude, menée à Queen Mary University* a montré que l’utilisation de suppléments de vitamine D entraînait une réduction de 45% des attaques pulmonaires chez les patients atteints de BPCO chez les patients présentant de faibles taux de vitamine D (moins de 25 nmol par litre de sang ou 10 nanogrammes par millilitre). *Treat vitamin D deficiency to prevent deadly lung attacks
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Traitement non médicamenteux
Oxygénothérapie | SelectAfficher> |
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L’oxygénothérapie est réservée aux cas graves, quand la respiration habituelle ne permet pas de recevoir suffisamment d’oxygène. Il s’agit d’une oxygénothérapie de longue durée, avec une administration d’oxygène au moins 15 heures par jour.
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Réhabilitation respiratoire | SelectAfficher> |
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La réhabilitation respiratoire permet, avec l’aide d’un kinésithérapeute de récupérer du souffle en effectuant un ensemble d’entraînements musculaires |
Valve Zephyr | SelectAfficher> |
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Zephyr est un système de valves endobronchiques. Ce traitement est proposé pour les patients atteints de formes sévères, en raison des effets indésirables graves comme le pneumothorax Plus d’infos sur le rapport de l’HAS
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BPCO et médecines naturelles
Recommandations générales | SelectAfficher> |
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La BPCO est une maladie respiratoire invalidante qui nécessite une prise en charge médicale et un traitement de fond au long cours. Les médecines naturelles ne permettent pas et ne doivent pas remplacer le traitement classique prescrit par le pneumologue. Elles permettent toutefois, d’améliorer le confort du patient, de soulager les symptômes, et de prévenir les aggravations. Elles permettent aussi une prise en charge plus globale de la maladie et, si le traitement est bien mené, peut retarder l’évolution de la BPCO vers L’insuffisance respiratoire chronique. Pour bénéficier d’un accompagnement de la BPCO par des médecines naturelles, il est indispensable de consulter un médecin homéopathe qui est formé à toutes ces thérapies.
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Phytothérapie | SelectAfficher> |
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Les plantes anti-inflammatoires
Plantes antispasmodiquesThym, gingembre, aubépine, mélisse, lavande, eschscholtzia, hypericum, tilleul, Laurier cerise….
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Homéopathie | SelectAfficher> |
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Médicaments d’action localeMédicaments aidant à l’expectoration
Médicaments principalement actifs sur la dyspnée
Traitement de terrainLes principaux traitements sont ceux de la lignée psorique: Sulfur, Nux vomica, Kalium carbonicum, Arsenicum album, Psorinum, et ceux de la lignée sycotique : Thuya, Natrum sulfuricum, Medorrhinum, Dulcamara, Causticum. Drainage homéopathiquePulmine D8: médicament homéopathique d’origine animale (Poumon), traditionnellement utilisé comme traitement adjuvant des troubles pulmonaires Plus d’infos: BPCO Homéopathie EM Consult
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Lithothérapie | SelectAfficher> |
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Dans tous les casAzurite D8, par son cuivre agit sur le spasme bronchique au long cours. Prendre une ampoule tous les soirs En cas de surinfection bronchiqueLes roches sont aussi très utiles en cas de surinfection bronchique
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Gemmothérapie | SelectAfficher> |
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Les bourgeons de certaines plantes peuvent améliorer la fonction respiratoire en cas de BPCO.
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Quand faut-il consulter un médecin?
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Liens utiles | SelectAfficher> |
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Voies de recherche sur la BPCO
Inhibiteurs de cathepsine C | SelectAfficher> |
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Chez les patients atteints de BPCO, les mécanismes de contrôle inflammatoire sont dépassés, et les enzymes de dégradation débridées. L’inflammation prend alors le dessus. Chez l’animal, des médicaments capables d’inactiver la cathepsine C et d’imiter le SPL protègent également contre les inflammations neutrophiliques. Une première dans la littérature scientifique* qui rend possible l’élimination presque complète des protéases neutrophiliques en utilisant un inhibiteur chimique. La cathepsine C joue en effet un rôle important dans un bon nombre de pathologies qui impliquent les protéases neutrophiliques. C’est le cas de la mucoviscidose ou des maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, la granulomatose avec polyangéite (anciennement « maladie de Wegener« ), la maladie de Crohn, ou le psoriasis et même de d’exacerbation de la COVID
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Anne-Sophie DELEPOULLE (Dr en Pharmacie)
Dernière modification le: Sep 20, 2021 @ 15h18