Entre 400 000 et 500 000 personnes souffrent d’épilepsie en France dont 60% sont atteints par la forme partielle de la maladie. Son incidence varie entre 17 et 136/100 000 habitants/an. L’épilepsie est une maladie qui peut avoir de lourdes conséquences si elle n’est pas bien prise en charge sur le plan médical. C’est aussi un domaine qui laisse peu de place à l’automédication en raison des risques d’interactions avec les traitements antiépileptiques…
Qu'est-ce que l'épilepsie? | SelectAfficher> | ||
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L’épilepsie est la plus répandue des pathologies chroniques du système nerveux central. Entre 400 000 et 500 000 personnes souffrent d’épilepsie en France dont 60% sont atteints par la forme partielle de la maladie. Son incidence, surtout importante chez l’enfant et chez le vieillard, varie entre 17 et 136/100 000 habitants/an. Le pic maximal d’apparition de l’épilepsie se situe dans l’enfance, car environ la moitié se manifeste avant l’âge de 10 ans. Un autre pic est identifié chez les sujets âgés à partir de 75 ans. L’épilepsie non contrôlée augmente d’un facteur 2 à 3 le risque de mortalité et elle constitue la première des causes non traumatiques de handicap sévère acquis chez le sujet jeune. Les crises d’épilepsie sont des manifestations paroxystiques accompagnées ou non d’une perte de connaissance. Elles peuvent se présenter sous forme de crises motrices, sensitives, sensorielles ou psychiques, et sont liées à des décharges électriques neuronales cérébrales sur un ensemble de neurones plus ou moins étendu accompagnées de phénomènes cliniques moteurs (convulsions) ou non (absences). Les crises généralisées intéressent l’ensemble du cerveau, sans point de départ précis, contrairement aux crises partielles qui ne concernent, du moins initialement, que des groupes neuronaux précis, avec des signes cliniques corrélés à la zone cérébrale intéressée. une crise partielle peut se généraliser secondairement.
Une crise d’épilepsie unique est un événement isolé survenant au cours de circonstances exceptionnelles (convulsions fébriles chez le nourrisson, méningite, encéphalite, manque de sommeil, sevrage alcoolique…). Une seule crise de type épileptique ne suffit pas pour dire qu’une personne souffre d’épilepsie. Il n’est pas rare que ce type de crise survienne une seule fois chez une personne et ne se reproduise jamais. Dans ce cas, la personne ne souffre pas d’épilepsie. Seule la répétition des crises permet de définir une épilepsie.
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Quelles sont les causes des crises d'épilepsie? | SelectAfficher> | ||
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Facteurs génétiques:représentent 40% des épilepsies et recouvrent les épilepsies associées à des anomalies chromosomiques, celles liées à une maladie neurologique héréditaire, et les épilepsies idiopathiques vraies (les plus fréquentes). Facteurs acquis:
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Mécanisme d'action | SelectAfficher> |
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L’ortie a une action pouvant empêcher cette cascade inflammatoire dans les maladies auto-immunes par inhibition partielle de la 5-lipoxygénase, de la cyclo-oxygénase, une inhibition de la synthèse du leucotriène B4 et des prostaglandines, inhibition des cytokines des lymphocytes T; médiateurs de la douleur et du processus inflammatoire…
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Physiopathologie | SelectAfficher> |
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A l’état physiologique, chaque neurone possède une activité électrique correspondant à des modifications du potentiel de membrane, déterminé par des mouvements d’ions (calcium, sodium, chlorure, potassium…) à travers des canaux ioniques spécifiques. L’ouverture de ces canaux est modulée par l’action de neurotransmetteurs:
Une désorganisation structurelle des canaux ioniques, par exemple sous l’influence de facteurs génétiques, une modification de la libération ou de la recapture des neuromédiateurs sont des facteurs impliqués à des degrés divers dans le risque de survenue d’une crise. A chaque zone du cerveau est associée une fonction spécifique. Selon la zone affectée par la décharge, les manifestations de la crise diffèrent. Cependant, de nombreux mécanismes restent encore à découvrir…
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Les différentes formes d'épilepsie | SelectAfficher> | ||
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Il existe de multiples formes de crise d’épilepsie en fonction de la topographie et du nombre de neurones participants à la décharge épileptique. Elles sont en général caractérisées par un tracé d’électroencéphalogramme (EEG) particulier, et parfois par des anomalies visibles lors d’une IRM. Les absences:Suspensions isolées de la conscience pendant 5 à 15 secondes, accompagnée éventuellement de signes toniques, cloniques ou atoniques (secousse des paupières, des épaules, chute de la tête…). Ce type de crise, fréquent chez les enfants, était autrefois appelée « petit mal ». L’EEG est caractéristique pendant les crises, mais normal en dehors des crises. L’IRM est normale (et inutile). Les myoclonies:Secousses musculaires brèves et violentes des membres, sans altération de la conscience, survenant à certaines périodes de la journée (matin le plus souvent). L’EEG est caractéristique et l’IRM normale. les crises généralisées:Les décharges épileptiques touchent en même temps les 2 hémisphères cérébraux. L’EEG entre les crises est variable selon les étiologies. L’IRM est anormale si l’épilepsie est symptomatologique d’une autre pathologie. Les crises sont dites:
Les crises partielles complexes temporales:sensation épigastrique ascendante, rupture progressive du contact, des mouvements de mâchonnements et d’émiettement, une confusion post critique. L’EEG présente entre les crises un tracé caractéristique sur une des deux régions temporales. L’IRM est normale ou peut révéler une atrophie hippocampique. L’état de mal épileptiqueC’est une urgence médicale. Il correspond à la répétition de crises, quel que soit leur type, de manière très fréquente (chaque minute, chaque heure…). Pour les crises avec troubles de la conscience, il y a persistance d’une altération de la conscience entre les crises et un coma risque de d’installer. Pour les crises convulsives, il y a un état de mal lorsque la crise se prolonge plus d’une demi-heure.
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Peut-on prévenir les crises d'épilepsies? | SelectAfficher> |
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Prévenir l’apparition de l’épilepsie est impossible, mais il est possible de diminuer le nombre de crises, ou même de les faire disparaître, grâce aux médicaments anti-épileptiques
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Comment l'épilepsie évolue-t-elle? | SelectAfficher> |
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Les patients développant une épilepsie nouvellement diagnostiquée peuvent être divisés en quatre groupes assez rapidement identifiables. Les épilepsies spontanément bénignesElles entrent toujours, avec ou sans traitement en rémission spontanée et sont d’un excellent pronostic. Les épilepsies partielles de l’enfant entrent souvent dans cette catégorie et guérissent spontanément à l’adolescence. Les épilepsies pharmaco-sensiblesElles sont également de bon pronostic. La rémission, une fois obtenue sous traitement, est permanente et autorise après un certain laps de temps l’arrêt définitif des médicaments Les épilepsies pharmaco-dépendantesElles sont de pronostic plus réservé car la maladie ne guérit pas spontanément. Les divers ajustements thérapeutiques vont finalement contrôler les crises mais ne hâtent pas la rémission spontanée, qui est aléatoire. Les médicament doivent être pris pendant plusieurs décennies, et souvent à vie. Les épilepsies pharmaco-résistantesElles concernent environ 20% des patients. L’épilepsie est sévère en raison de sa chronicité et de sa résistance au traitement. Le pronostic est habituellement défavorable en raison des difficultés d’insertion sociale, professionnelle et affective, parfois aggravées par des troubles de la personnalité ou par une détérioration intellectuelle.
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Comment faire le diagnostic? | SelectAfficher> |
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Le diagnostic repose avant tout sur l’interrogatoire. Décrire précisément le déroulement des crises. Les antécédents personnels ou familiaux peuvent orienter le diagnostic (convulsions fébriles dans l’enfance, traumatisme crânien, méningite, souffrance néonatale, existence de cas d’épilepsie dans la famille. Un électroencéphalogramme (ECG) est systématiquement réalisé. Un scanner et surtout une IRM peuvent être proposés pour rechercher une lésion intracrânienne si elle est suspectée.
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Que faire en cas de crise d'épilepsie? | SelectAfficher> | ||
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La plupart du temps, les crises surviennent de façon inattendue, sont de courte durée et s’arrêtent spontanément. Il est impossible de stopper une crise d’épilepsie généralisée. La crise est souvent impressionnante mais, dans la majorité des cas, elle s’arrête spontanément en moins de 5 mn.
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Conseils pour les épileptiques | SelectAfficher> | ||
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Sauf dans les cas graves d’épilepsie, le respect de quelques règles de base, ainsi qu’un traitement équilibré et suivi scrupuleusement, suffisent pour mener une vie normale.
Facteurs susceptibles de diminuer le nombre des crisesPour diminuer la fréquence des crises d’épilepsie, respectez ces quelques règles d’hygiène de vie :
Régime antiépileptiqueUn régime dit cétogène, composé de très peu de glucides et d’une quantité importante de lipides comme source principale d’énergie permettrait de diminuer les crises… L’utilisation des corps cétoniques à la place du glucose par le cerveau apporte des effets positifs sur l’épilepsie, en permettant une réduction de 50% ou plus des crises. Ce régime doit être mis en place avec l’aide d’une diététicienne. Les principaux risques de ce régime sont digestifs: diarrhée, constipation, vomissements. A long terme; risques cardiovasculaires. PsychothérapieL’épilepsie peut avoir des répercussions psychologiques importantes. Chez les plus jeunes notamment, une prise en charge psychologique est nécessaire pour l’enfant et son entourage. il faut favoriser l’intégration scolaire et éviter toute surprotection. Examens biologiquesRespecter le calendrier des examens biologiques prescrits Conseils spécifiques aux enfants épileptiquesLe risque d’accidents chez l’enfant est plus grand en raison du risque de chutes. Aménager l’environnement de l’enfant (meubles, sans arrêtes, literie basse, moquette épaisse, éloigner les liquides chauds pour éviter tout risque de brûlure). Préférer les douches aux bains, même en eau peu profonde Choisir une contraception adaptéeLes contraceptifs oraux (pilule) ont leur activité diminuée par l’effet inducteur enzymatique de certains antiépileptiques (surtout le phénobarbital). Choisir de préférence une contraception mécanique ou un dispositif intra-utérin.
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Traitement de l’épilepsie
Épilepsie et grossesse | SelectAfficher> | ||
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L’influence de la grossesse sur l’épilepsie est difficile à prévoir.Elle peut, chez environ 35% des femmes augmenter la fréquence des crises du fait des modifications hormonales et métaboliques, des troubles du sommeil, une mauvaise observance du traitement, de modifications de la cinétique des antiépileptiques (diminution des taux sériques par les vomissements, la prise d’autres médicaments comme les antiacides, les folates…), la modification du volume intracellulaire Chez 55% des patientes, la fréquence des crises demeure inchangée Chez 10% d’entre elles, elle est diminuée. * * American Academy of Neurology et American Epilepsy Society Risque de malformation sous traitement classiqueLe traitement « classique » antiépileptique (antiépileptiques anciens) expose à un risque élevé de malformations congénitales ou risque d’asphyxie chez le fœtus (multiplié par 2 ou 3 par rapport à la population générale) surtout lors de la prise d’antiépileptiques au cours du premier trimestre de la grossesse mais le risque reste globalement faible. 4 antiépileptiques sont à éviter lors de la grossesse:Valproate, carbamazépine, phénytoïne et phénobarbital. Ces molécules franchissent la barrière placentaire et entrainent clairement une augmentation du risque de malformation. Si l’acide valproïque est néanmoins maintenu, il est souhaitable de définir et de privilégier la dose journalière minimale efficace et d’instaurer une supplémentation en acide folique (5mg/jour) un mois avant la conception et au cours des deux mois suivants pour limiter la survenue de malformations fœtales du type spina bifida.
Les nouvelles molécules semblent exposer à un risque nettement plus faible.En monothérapie, la lamotrigine ne parait pas induire plus de malformations que l’incidence observée dans la population générale, mais on manque encore de recul pour recommander une molécule plutôt qu’une autre. Quelle que soit la molécule retenue, la monothérapie reste préférable. Toutefois, il est préférable de planifier votre grossesse afin de changer de traitement et d’être stabilisé avant la conception car les crises épileptiques sont aussi néfastes pour la grossesse. Une monothérapie doit être préférée car le risque de malformations est majoré en cas de poly thérapie anti-épileptique. Utiliser la dose minimale qui protège contre les crises généralisées. Le contrôle régulier au long de la grossesse du taux sanguin d’antiépileptique est préconisé car il baisse pendant cette période. La supplémentation en acide folique dans le but de réduire le risque de tératogénicité est aussi validé par les experts.
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Épilepsie et allaitement | SelectAfficher> |
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Même si la Lamotrigine est recommandée pendant la grossesse, elle est contre indiquée en cas d’allaitement. La prise des anticonvulsivants est déconseillée pendant l’allaitement. En cas d’épilepsie, il est préférable d’avoir recours aux laits artificiels.
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Épilepsie et phytothérapie | SelectAfficher> |
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Même si les plantes sont assimilées à la médecine douce, si vous êtes épileptique, la phytothérapie peut s’avérer être dangereuse pour vous dans certaines situations. Demandez toujours l’avis de votre médecin ou de votre pharmacien avant de vous traiter par phytothérapie Plantes déconseillées en cas d’épilepsie ou de traitement antiépileptiquePlantes à dérivés terpéniquesRomarin, thym, pin, cyprès, lavande… Ces plantes abaissent le seuil épileptogène et sont contre indiquées en cas d’antécédent d’épilepsie. MillepertuisInteractions médicamenteuses: liées à l’effet inducteur enzymatique de cette plante sur le cytochrome P450. Association contre indiquées avec les anticonvulsivants
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Épilepsie et homéopathie | SelectAfficher> |
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Eviter de prendre le médicament Hypericum perforatum à des dilutions inférieures à 4 CH), puissant inducteur enzymatique qui réduira l’efficacité de votre traitement antiépileptique
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Épilepsie et nutrithérapie | SelectAfficher> |
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Tous les produits du pamplemousse (extrait de pépins, jus, confiture, fruit….) sont contre indiqués en cas de traitement anti-épileptique, car il y a un risque d’ interactions médicamenteuses car le pamplemousse contient de la bergamottine et de la 6,7-dihydrobergamottine, inhibitrices du CYP3A4 qui ralentissent le métabolisme de certains médicaments. Les conséquences sont une majoration des effets indésirables des médicaments métabolisés par cet enzyme, équivalent à un surdosage
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Épilepsie et aromathérapie | SelectAfficher> |
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Certaines huiles essentielles sont capables d’induire des crises d’épilepsies chez les sujets sensibles ou les sujets à risque ( épileptique ou antécédents d’épilepsie, enfant de moins de 7 ans, en cas de grossesse ou d’allaitement). Huiles essentielles à cétones (exemple thuyone, verbénone, HE eucalyptus, HE menthe poivrée, camphre, etc…) ou à ascaridol (Chenopodium ambrosioides) HE à lactones (risque théorique): Laurier noble, myrthe commune à cinéole Conseils pour les épileptiques
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Quand faut-il consulter un médecin? | SelectAfficher> |
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En cas d’apparition d’effets indésirables sous traitement.
En cas d’hyponatrémie: hypotension artérielle, céphalées, nausées et parfois vomissements, confusion mentale, somnolence amenant dans les cas sévères à des convulsions, coma parfois collapsus respiratoire.
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Anne-Sophie DELEPOULLE (Dr en Pharmacie)
Dernière modification le: Sep 20, 2021 @ 15h17