La phlébite ou thrombophlébite correspond à la formation d’un caillot sanguin, ou thrombus, dans une veine; dans l’immense majorité des cas dans les membres inférieurs, bloquant partiellement ou complètement la circulation et entrainant une inflammation des parois du vaisseau atteint.
Exceptionnelle chez l’enfant, son incidence augmente avec l’âge, après 40 ans, et dépasse 1% au delà de 60 ans.
Les signes cliniques sont peu spécifiques, parfois discrets, voire même inexistants.
Toutefois, les signes pathognomoniques d’une phlébite sont l’association de 3 symptômes:
DOULEURS + LOURDEURS + GONFLEMENTS de la jambe
Se méfier de tout symptôme unilatéral:
Douleur spontanée (plante des pieds, talon, mollet, cuisse), parfois transitoire, sensation de chaleur accompagnée d’une rougeur de la peau, œdème douloureux et inflammatoire du membre inférieur.
Se méfier aussi d’une fièvre inexpliquée chez une personne ayant la jambe plâtrée.
L’examen clé est l’écho-Doppler veineux bi-latéral des membres inférieurs dans les 24 heures qui suivent l’apparition des symptômes. Seul un examen positif permet d’affirmer une thrombose veineuse profonde; un examen négatif n’est pas significatif.
Le dosage des D Dimères dans le sang (N:<500µg/l). Un taux faible permet d’éliminer le diagnostic de phlébite.
Le diagnostic de l’embolie pulmonaire repose sur la radiographie du thorax, le dosage des gaz du sang artériel, la scintigraphie pulmonaire, et l’angioscanner spiralé des artères pulmonaires.
Il est essentiel de déterminer l’origine de la phlébite afin d’essayer d’éviter les récidives.
En cas de phlébite inexpliquée, il faut rechercher un déficit en antithrombine III, protéine C, protéine S, ainsi qu’une résistance à la protéine C activée.
La complication la plus grave est le risque d’embolie pulmonaire. Urgence absolue, l’embolie pulmonaire doit être systématiquement évoquée devant une douleur thoracique souvent intense, augmentée à l’inspiration, difficulté à respirer d’apparition souvent brutale, expectorations striées de sang (hémoptysie), une toux et une fièvre souvent modérées, un malaise, voire une syncope.
Ces symptômes peuvent être transitoires, au moment de la migration du caillot, disparaitre puis réapparaitre quelques heures ou quelques jours plus tard.
Le saviez-vous?
4 Millions de Français présentent un risque de thrombose veineuse profonde
150 000 nouveaux cas de thrombose profonde chaque année
20 000 décès par an par embolie pulmonaire
L’embolie pulmonaire est la 3ème cause de mortalité par maladie cardiovasculaire, après l’infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux
Maladie postphlébitique
Maladie apparaissant parfois des mois ou des années (2 ou 3 ans) après un épisode de thrombose veineuse profonde. Les veines superficielles se dilatent, deviennent incontinentes et des varices apparaissent. Le risque de récidive de phlébite est alors très augmenté.
Indispensable en cas d’antécédents thrombotiques, en complément des mesures hygiéno-diététiques, le traitement préventif consiste en le port d’une compression veineuse et/ou d’un traitement anti thrombotique.
Traitement préventif du « syndrome de la classe économique »
L’aspirine et les anti-agrégants plaquettaires ne sont pas conseillés car leur efficacité n’est que de l’ordre de 30% vis à vis des accidents thrombotiques veineux, alors que celle des anticoagulants type héparine est d’environ 90%.
Une injection d’héparine de bas poids moléculaire juste avant le départ
peut être prescrite par votre médecin s’il le juge utile.
Traitement curatif
Le traitement classique comprend l’administration initiale d’une héparine pendant quelques jours, suivie d’un relais par une anti vitamine K
La mise en place de l’AVK peut être commencée vers la 24ème heure avec un chevauchement minimal de 5 jours. La posologie de l’anti vitamine K doit être adaptée à l’objectif d’un INR entre 2 et 3.
L’arrêt de l’héparinothérapie se fait lorsque l’INR est compris entre 2 et 3. Ce traitement doit être pris pendant plusieurs mois (de l’ordre de 6 mois).
Le port d’une compression veineuse est essentielle et doit être mise en œuvre durant plusieurs mois.
L’embolie pulmonaire nécessite une hospitalisation. Le traitement consiste au traitement classique décrit plus haut, sous surveillance des paramètres vitaux, associés à une oxygénothérapie et éventuellement des antalgiques.
Dans les cas les plus graves (état de choc), l’administration d’un fibrinolytique peut être nécessaire
Devant toute douleur thoracique souvent intense, augmentée à l’inspiration, difficulté à respirer d’apparition souvent brutale, expectorations striées de sang (hémoptysie), une toux et une fièvre souvent modérées, un malaise, voire une syncope; une consultation en urgence est nécessaire afin de faire le diagnostic d’une embolie pulmonaire.
Chez l’homme de plus de 50 ans, la survenue d’une phlébite doit faire rechercher un cancer de la prostate.
Un contrôle par écho-Doppler plusieurs mois après une thrombose veineuse profonde est hautement souhaitable.