L’allergie au pollen, encore appelée « Rhume des foins » ou rhinite allergique est une affection de plus en plus fréquente. Elle est de plus en plus fréquente, et touche actuellement 30% de la population mondiale. Son incidence aurait doublé en 10 ans.
Dans les pays occidentaux, 1 personne sur 4 souffre de rhinite allergique. Plus grave encore, 1 patient sur 5 atteint de rhinite allergique est asthmatique.
Qu'est-ce que la rhinite allergique? | SelectAfficher> |
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La rhinite allergique est une inflammation aiguë ou chronique de la muqueuse nasale. Les allergènes les plus fréquemment incriminés sont le pollen (cyprès, bouleau, chêne, charme, platane sans oublier les graminées ou l’ambroisie), les acariens, les pois d’animaux, les moisissures… Les symptômesLa rhinite allergique est rare avant 5 ans et apparaît le plus souvent vers la puberté. On peut dire que vous souffrez de rhume des foins si vous présentez au moins 2 symptômes parmi les symptômes suivants:
Larmoiement, œdèmes des paupières et démangeaisons sont généralement présents dans les 2/3 des cas. On peut aussi retrouver des troubles olfactifs (perte de l’odorat) et des troubles du sommeil. La rhinite allergique, à la différence d’un rhume se caractérise par l’absence de fièvre. On distingue la rhinite allergique intermittente de la rhinite allergique persistante Rhinite allergique intermittente : <4j/semaine ou < 4 semaines consécutives/an Rhinite allergique persistante : Durée > 4j/semaine et plus de 4 semaines consécutives/an On distingue aussi la rhinite allergique légère de la rhinite allergique modérée à sévère, qui modifie le sommeil et les activités. La rhinite allergique augmente le risque d’apparition de l’asthme. PhysiopathologieLa rhinite allergique une manifestation allergique à IGE médiée au même titre que la conjonctivite allergique et l’urticaire. Comme toute réaction inflammatoire allergique est précédée d’une phase de sensibilisation à l’allergène, pendant laquelle les IgE sont produites. Puis, lorsque l’allergène entre en contact avec la surface de la muqueuse, les mastocytes libèrent par dégranulation de l’histamine et des cytokines. D’autres cellules libèrent d’autres médiateurs, chacun étant plus ou moins spécifique d’un symptôme. Par exemple, l’histamine responsable de la contraction des fibres musculaires lisses et d’une augmentation de la perméabilité vasculaire se caractérisant par un œdème ou une hypersécrétion (rhinorrhée ou bronchique). Le déclenchement d’une réaction allergique au contact des allergènes est sous l’influence de facteurs endogènes (susceptibilité génétique, état de la barrière épithéliale et des défenses immunitaires) et exogènes (physiques, chimiques ou biologiques). Les cellules dendritiques de la barrière épithéliale respiratoire jouent un rôle déterminant dans la pénétration de l’allergène et dans l’acquisition et le maintien ou non de la tolérance vis-à-vis de celui-ci. Il existe différents types de cellules dendritiques. Leur nombre et leurs fonctions varient en cas d’inflammation ou d’agression microbienne ou allergénique. Ces cellules ont une plasticité remarquable : une reprogrammation vers le versant Th1 (tolérance) de cellules dendritiques de patients allergiques a ainsi été possible in vitro. Certaines molécules non allergéniques contenues dans le pollen se comportent comme des adjuvants naturels augmentant la réponse allergique. On en trouve par exemple dans le pollen d’ambroisie [NAD(P)H-oxydase et superoxyde dismutase] et de cupressacées. Il existe une interaction entre flore commensale (intérêt des probiotiques) et défenses immunitaires qui pourrait intervenir dans la réponse tolérogène ou non de l’individu. Diagnostic différentielLes rhinites allergiques représentent 50% des rhinites. Les autres rhinites peuvent être inflammatoires ou non; ce sont:
Evolution de la rhinite allergiqueLa rhinite allergique n’est pas dangereuse, même si elle provoque une gêne de sommeil et une fatigue.
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Comment éviter la rhinite allergique? | SelectAfficher> |
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Tout commence au niveau de la muqueuse du nez. Quand l’allergène se fixe sur la paroi nasale, il déclenche la cascade allergique. Pour l’éviter, quelques mesures simples permettent de: Limiter l’allergie aux pollens.
Limiter l’exposition aux acariens
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Se renseigner sur le calendrier pollinique | SelectAfficher> |
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Pour mieux connaitre les périodes de pollinisation et reconnaître les arbres concernés: www.pollens.fr . 3 grandes saisons polliniques sont distinguées:
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Quand faut-il consulter un médecin? | SelectAfficher> |
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Dans ces cas, une consultation médicale s’impose
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Traitement de la rhinite allergique
Antihistaminiques | SelectAfficher> |
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Les antihistaminiques oraux antagonisent les effets vasculaires et bronchiques de l’histamine et sont tous efficaces sur la rhinorrhée, le prurit nasal et les éternuements. Ils sont moins efficaces sur la congestion nasale. L’association Antihistaminiques et alcool est déconseillée car il y a risque de potentialiser l’effet sédatif Antihistaminiques H1 anticholinergiquesAlimémazine (Théralène®), Dexchlophényramine (Polaramine®), Prométazine (Phénergan®), Cyproheptadine (Périactine®), Triprolidine (Actifed® jour et nuit), Isothipendyl (Apaisyl®), Oxatomide (Tinset®), Méquitazine (Primalan®, Quitadrill®)… Ces molécules ont des effets sédatifs et atropiniques. Elles agissent sur les rhinorrhées, les éternuements, le prurit mais très peu sur l’obstruction nasale. Contre indiquées si vous prenez des antidépresseurs, en cas de glaucome ou en cas d’hypertrophie de la prostate. Effets indésirables: sécheresse des muqueuses, constipation, troubles de l’accommodation, mydriase, palpitations cardiaques, rétention urinaire, sédation ou somnolence (plus marquée en début de traitement), vertiges, tremblements, baisse de la mémoire ou de la concentration et plus rarement chez le nourrisson (agitation, insomnie). Antihistaminiques H1 non anticholinergiques, non sédatifsCétirizine (Zyrtec, Zyrtecset, Actifed® Allergies, Humex® Allergie cétirizine, Réactine®,Alairgix®), Loratadine (Clarityne®), Desloratadine (Aérius®, Humex® Allergie Loratadine), Mizolastine (Mizollen®), Féxofénadine (Telfast®),Ebastine (Kestin®, Kestinlyo®),Kétotifène (Zaditen®), Rupatadine (Wystamm®), Bilastine (Bilaska®, Inorial®). La bilastine est la dernière molécule apparue sur le marché. Cet antihistaminique de deuxième génération est doté d’une efficacité tant sur la rhinoconjonctivite allergique (saisonnière et perannuelle) que sur l’urticaire. Il agit spécifiquement sur les récepteurs H1 de l’histamine et le fait de ne pas avoir besoin d’être métabolisé pour être actif, lui confère une action directe et puissante. Cette molécule a une efficacité sur 24 heures et ne présente pas d’interactions médicamenteuses. La loratadine semble être la molécule qui donne le moins de somnolence, suivie de la cétirizine. Ces molécules ont une très bonne tolérance, elles ne possèdent pas d’effets anticholinergiques et n’exercent que très peu d’effets indésirables sur le système nerveux central. Par contre, certains d’entre eux (Fexofénadine, Ebastine, Mizolastine) peuvent allonger l’espace QT et entraîner des torsades de pointes. Ce risque est augmenté en cas de troubles de la kaliémie et/ou d’association à d’autres médicaments hypokaliémiants ou allongeant l’espace QT. Posologie: une seule prise par jour. En cas de diminution de l’efficacité, la posologie peut être doublée.
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Traitements locaux | SelectAfficher> |
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Solution nasale antihistaminiqueAcide N-acétylaspartylglutamique(Rhinaaxia®), Cromoglycate de sodium (Alairgix® Rhinite allergique, Cromorhino®), Phényltoloxamine citrate (Biocidan®nasal), Azélastine (Allergodil®, Prorhinite®) Les antihistaminiques locaux agissent de façon rapide sur les récepteurs H1 pour limiter la rhinorrhée et les éternuements. Une pulvérisation dans chaque narine 2 à 4 fois par jour. A utiliser après lavage de nez (élimination des allergènes , mais aussi des médiateurs de l’inflammation en contact avec la muqueuse). Solution nasale corticoïdePulmicort®, Flixonase®, Rhinoclénil®, Avamys®, Humex® rhume des foins, Rhinomaxil® Les corticoïdes locaux sont efficaces sur la rhinorrhée, les éternuements, l’obstruction. Leur action est rapide mais ils présentent un maximum d’efficacité au bout de quelques jours. Ces traitements sont à administrer régulièrement et de façon continue (de un à quatre mois) pour obtenir un effet thérapeutique optimal. Contre indication: Ne pas administrer en cas d’herpès oro-bucco-nasal ou ophtalmique. Précautions d’emploi: En cas de traitement au long cours, la muqueuse nasale doit être examinée, à la recherche d’une éventuelle atrophie, nécessitant un ajustement de posologie et le bon déroulement de la croissance doit être surveillée chez les enfants. En cas de saignement de nez, arrêter son utilisation et consulter un médecin. A utiliser après lavage de nez (élimination des allergènes , mais aussi des médiateurs de l’inflammation en contact avec la muqueuse). Le lavage de nez permet aussi l’hydratation de la muqueuse nasale car les corticoïdes sont asséchants pour les muqueuses. Effets indésirables: irritations et/ou saignements de nez, infection nasale et rarement maux de tête, troubles visuels… Autres molécules:
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Vasoconstricteurs | SelectAfficher> |
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Les vasoconstricteurs locaux (Atrovent®…) ou par voie orale diminuent l’arrivée de sang dans la muqueuse nasale, ce qui « débouche » temporairement le nez; mais attention car ils exposent à des effets indésirables graves. Mieux vaut les éviter dans cette indication
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Désensibilisation | SelectAfficher> |
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Désensibilisation par compriméGrazax® est un lyophilisat oral d’extrait allergénique standardisé de pollen de graminée de phléole des près (Phleum pratense). Oralair® est composé d’extraits de pollens de cinq graminées majoritairement sources d’allergie et présentes partout en Europe. Acarizax®, Orylmyte® extraits standardisés d’acariens de la poussière de maison Indications: Il sont indiqués chez les adultes et les enfants de plus de 5 ans souffrant de rhinite et/ou de conjonctivite allergiques déclenchées exclusivement par les pollens de graminées (après un diagnostic allergologique précis fondé sur l’histoire clinique et confirmé par test cutané et/ou dosage d’IgE spécifiques aux pollens de graminées) et ayant une réponse insuffisante aux traitements symptomatiques quelle que soit leur forme d’administration Posologie: L’instauration doit être réalisée chez le médecin spécialiste avec une surveillance clinique durant 20 à 30 minutes. A démarrer au moins 4 moins avant la saison et à poursuivre durant toute la saison pollinique. La durée du traitement préconisée est de 3 ans. Contre-indications:
Effets indésirables: réactions allergiques locales Désensibilisation ou immunothérapie spécifique ITSSon but est de rendre moins sensible à l’allergène en pratiquant des administrations répétées (voie injectable: ITS-SC ou sublinguale ITS-SL) de la substance incriminée. Elle est plus efficace qu’auparavant, surtout pour les pollens car les produits utilisés sont d’avantage purifiés et donc plus réactifs. Elle permet de diminuer, voire d’arrêter, le traitement quotidien en cours s’il existe. Indications: Elle est indiquée chez l’enfant (à partir de 5 ans) et chez l’adulte mono sensibilisé ou pauci-sensibilisé après échec des de tous les autres traitements et peut limiter l’émergence d’autres résistances et l’émergence d’asthme. Son efficacité est prouvée pour les acariens et les pollens. Effets indésirables: risque de réaction allergique grave, parfois mortelle. Contre-indication: asthme sévère
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Les solutions naturelles
Oligothérapie | SelectAfficher> |
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L’oligothérapie est un modificateur de terrain, elle permet d’améliorer des patients qui ont un terrain allergique
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Homéopathie | SelectAfficher> |
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Traitement préventif de l’allergie aux pollensA commencer dès le mois de mars et à poursuivre jusqu’à la fin de la saison pollinique: 1 dose de Pollen 15CH les lundi et une dose de Poumon histamine 15CH les jeudi.
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Phytothérapie | SelectAfficher> |
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Les plantes anti-inflammatoires, non antipyrétiques sont utiles si la congestion nasale est importante HarpagophytumLa racine d’harpagophytum est encore appelée « griffe du diable ». Elle est riche en harpagoside procumbide, puissant anti-inflammatoire et analgésique et en hargide. Elle est traditionnellement utilisée dans le traitement symptomatique des manifestations allergiques Mécanisme d’action: La racine d’harpagophytum doit son une activité anti-inflammatoire par inhibition de la 5-lipoxygénase, impliquée dans la cascade de synthèse des médiateurs inflammatoires. Posologie recommandée: 2 à 5g de plante sèche ou 400mg à 1g d’extrait aqueux ou hydro alcoolique. Pour un soulagement des douleurs musculosquelettiques et les arthralgies, les cures doivent se prolonger 3 semaines en moyenne au minimum. Une prise sur plusieurs mois est possible. Précaution d’emploi: Elle est contre indiquée en cas de grossesse, d’allaitement et d’ulcère gastoduodénal, elle peut provoquer des troubles gastro-intestinaux. Ne pas associer aux médicaments anti-inflammatoires. Cassis (feuilles)En augmentant la sécrétion endogène de cortisol, le cassis (Ribes nigrum) reproduit les effets bénéfiques des corticoïdes (anti-inflammatoire, antiallergique), sans les effets secondaires.
PlantainLe plantain (Plantago lanceolata) est une plante paradoxale car, alors que son pollen peut entraîner parfois des rhinites allergiques, la feuille est antihistaminique, anti-infectieuse et anti-inflammatoire des muqueuses de la voie respiratoire.
Vergerette du Canadales parties aériennes de la vergerette du Canada s’utilisent en infusion pendant 10mn de 20g/l ; boire 250 à 500 ml/j ou extrait sec 200 à 400mg/jour.
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Gemmothérapie | SelectAfficher> |
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Bourgeons de cassisLes bourgeons de cassis (Ribes nigrum) Le macérât glycériné de bourgeons de cassis est intéressant contre la phase primaire de l’inflammation. Bourgeons de romarinLes bourgeons de romarin (Rosmarinus officinalis) macérât glycériné 1DH sont indiqués dans les allergies et les défenses immunitaires. Ils sont aussi actifs dans la protection hépatique. Jeunes pousses d’églantierLes jeunes pousses d’églantier: Rosa canina Rosa canina MG 1DH est un remède des infections et inflammations ORL. Posologie: 50 à 100 gouttes par jour pour un adulte à diluer dans de l’eau. Faire une cure de 3 semaines avec une pause de 15 jours entre 2 cures.
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Nutrithérapie | SelectAfficher> |
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Certains nutriments permettent d’améliorer les symptômes liés à la rhinite allergique ou à la conjonctivite allergique.
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Aromathérapie | SelectAfficher> |
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Les huiles essentielles peuvent traiter la rhinite allergique. Dans cette indication, elles ont un double intérêt:
Précautions préalables avant d’utiliser les huiles essentiellesAvant d’utiliser pour la première fois une ou plusieurs huiles essentielles, il faut dépister une intolérance ou une allergie. Avant d’appliquer une HE sur la peau, et principalement quand il s’agit d’un enfant, faire un test: sur la face interne de l’avant bras, appliquer quelques gouttes du mélange avant de l’utiliser. En cas d’allergie ou d’intolérance, apparaitront rapidement rougeur et démangeaisons. Dans ce cas, ne pas faire le traitement. Eviter toute exposition solaire dans les 3 heures qui suivent l’application d’une ou de plusieurs huiles essentielles sur la peau. Contre indiqué chez les enfants de moins de 12 ans, déconseillé pendant la grossesse et l’allaitement Les huiles essentielles
Mélange décongestionnant à masser sur les ailes du nez et les tempes
Masser les ailes du nez et le bord des narines avec ce mélange 3 à 4/jour. Si vous êtes fort allergique, massez aussi l’intérieur des poignets en effectuant des petits mouvements circulaires et respirez les profondément. En cas d’usage prolongé, n’utilisez le mélange que 5 jours sur 7 et 3 semaines d’affilées maximum. Pour les enfants de 8 à 15 ans, divisez les posologies par 2. Attention ne pas s’exposer au soleil dans les 2 h qui suivent l’application du produit. Ce mélange est contre indiqué chez les femmes enceintes, allaitantes, les enfants de moins de 8 ans, les épileptiques. Gouttes nasales calmantesHE de Camomille romaine bio : 2 gouttes Mélange anti-acariens
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Voies de recherche sur la rhinite allergique | SelectAfficher> |
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BotoxLe botox, communément utilisé comme antirides a été testé sous forme de gel à appliquer sur le nez afin d’agir sur les nerfs responsables de la réaction allergique par une équipe de chercheurs Australien, et les premiers essais semblent concluants… source AFP
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Anne-Sophie DELEPOULLE (Dr en pharmacie)
Dernière modification le: Jan 18, 2023 @ 15h27