« L’obésité est inutile aux hommes et aux femmes car elle les rend malades » Claudius Galien (129-199) L’OMS définit l’obésité comme un excès de masse grasse pouvant nuire à la santé avec cependant de grandes variations entre les individus.
Il s’agit d’une maladie chronique à part entière, dont les complications sont nombreuses.
Calcul d'IMC = indice de masse corporelle | SelectAfficher> |
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Pour calculer votre IMC: http://www.calculersonimc.fr/faites-le-test.html Le surpoids et l’obésité augmentent le risque de développer des problèmes de santé (diabète, maladies cardiovasculaires). Ce risque est variable et continu à partir d’un IMC> 25. Si votre IMC est supérieur à 30, consultez votre médecin pour faire un bilan de votre santé Attention : L’interprétation de l’IMC est applicable chez l’adulte de 18 à 65 ans. Elle n’est pas valable chez l’enfant, la femme enceinte ou certaines personnes très musclées. Il n’existe pas de définition consensuelle de l’obésité chez la personne âgée. IMC <18,5 = Maigreur 18,5< IMC <24,9 = Normal 25< IMC <29 = Surpoids = état pré obèse. 30< IMC <35 = Obésité modérée (alias classe I) 35< IMC <40 = Obésité sévère (alias classe II) IMC >40 = Obésité massive (alias morbide ou classe III)
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Le syndrome métabolique | SelectAfficher> |
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Le syndrome métabolique est une entité pathologique regroupant plusieurs critères dont le caractère anormal est en relation avec une insulinorésistance. Il est question de syndrome métabolique lorsque 3 critères parmi les 5 énumérés ci-dessous sont retrouvés chez un patient.
Contrairement aux idées reçues, l’obésité morbide (IMC>40kg/m2) n’est pas la seule à entrainer des complications. Un simple surpoids suffit à augmenter de façon significative le risque cardiovasculaire, surtout si l’excès graisseux est localisé au niveau de l’abdomen (obésité androïde) car en pratique c’est surtout le tour de taille qui a valeur d’indicateur. En effet, le tissu adipeux viscéral a une action endocrine qui contribue directement à l’insulinorésistance et à l’athérosclérose
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Épidémiologie de l'obésité | SelectAfficher> |
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L’obésité est devenue la première maladie non infectieuse de l’Histoire. C’est une véritable épidémie qui frappe aussi bien les pays industrialisés que les pays en voie de développement. L’Organisation Mondiale de la Santé place actuellement sa prévention et sa prise en charge comme une priorité dans le domaine de la pathologie nutritionnelle. Sur 6 milliards d’individus, 3 milliards sont sous-alimentés et les autres sont en train de devenir obèses.
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Les causes de l'obésité = Facteurs de risque d'obésité | SelectAfficher> |
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les facteurs génétiquesIls ont un rôle indéniable mais ne sont pas les seuls responsables les facteurs endocrinologiquesDérèglements hormonaux ou glandulaires (hypothyroïdie, hypercorticisme, tumeur hypophysaire…) Autres facteurs médicauxPrise de certains médicaments (corticoïdes, neuroleptiques, antiépileptiques, antidépresseurs, corticothérapie prolongée…) les facteurs environnementaux et les modifications comportementales
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Obésité chez l'enfant et l'adolescent | SelectAfficher> |
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Pour l’enfant et l’adolescent, le surpoids et l’obésité sont identifiés par le calcul de l’IMC et son report sur la courbe de l’IMC (différente selon le sexe). La courbe d’IMC doit être associée à la réalisation de la courbe de croissance staturale afin de déterminer si celle-ci est normale, insuffisante ou excessive. Lorsqu’un enfant est obèse, la probabilité qu’il le reste à l’âge adulte varie de 20 à 50% avant la puberté, et entre 50 et 70% après la puberté. Plus on agit rapidement en cas d’obésité constituée, plus le risque d’évolution vers l’obésité à l’âge adulte est moindre. Quelles sont les causes de l’obésité de l’enfant?Dans la grande majorité des cas, le surpoids et l’obésité résultent de l’interaction de gènes de susceptibilité avec un environnement à risque : mauvaises habitudes alimentaires, excès de sédentarité, manque d’activité physique. Environnement à risque Certains (la plupart) enfants grossissent exagérément tout simplement parce qu’ils mangent plus que leur faim ne l’exige; cela pour des raisons familiales, environnementales et/ou psychologique : « Gavage » par les parents ou d’autres personnes de l’entourage : attention à l’habitude de dépasser le stade du rassasiement que l’enfant ne reconnait alors plus Incitations sociales à trop manger : grignotage, boissons sucrées, phénomènes de groupe (écoles, imitations des camarades…) Recours à la nourriture comme substitut à divers types de souffrances (stress, réponse aux émotions) … Le manque d’activité physique et sportive aggrave naturellement les choses. Il semble que la pratique idéale d’activité physique pour les enfants soit de 1 heure par jour. Facteurs de risquesLes principaux facteurs de risque du surpoids/obésité commun :
Causes secondairesOn peut souvent suspecter une cause secondaire à partir d’une analyse de la courbe staturo-pondérale en cas de ralentissement ou d’absence d’accélération de la croissance contemporaine de l’apparition de l’obésité. Les principales causes sont représentées par :
Quels sont les risques d’une obésité chez l’enfant?Complications à court terme Retentissement psychosocial : baisse de l’estime de soi (souvent sous-estimée), dépression, déscolarisation Complications respiratoires : dyspnée d’effort ou permanente, syndrome d’apnées du sommeil (somnolence et endormissement diurnes) Complications orthopédiques : lombalgies, genu valgum, augmentation de l’incidence des fractures, trouble de la marche, pieds plats, arthrose de la hanche précoce chez l’adulte Troubles de métabolisme glucidique : diabète de type 2 infantile (surtout à redouter semble-t-il chez la fille au moment de la puberté), à rechercher systématiquement vers 10 ans chez un enfant obèse ayant des antécédents familiaux de diabète et/ou un ou plusieurs signes évoquant une insulino-résistance (tour de taille élevée, hypertension artérielle, hyperlipidémie, syndrome des ovaires polykystiques), et d’autant plus qu’il s’agit d’un enfant appartenant à une population à risque (Afrique du Nord, Antilles, Polynésie, Hispano-Américains) Complications cardiovasculaires : l’hypertension artérielle est 3 fois plus élevée chez les enfants et adolescents obèses Anomalies pubertaires : puberté plus précoce chez la fille et parfois retardée chez le garçon Persistance de l’obésité à l’âge adulte : la probabilité est estimée à 20 – 50 % chez l’enfant et entre 50 et 70 % quand l’obésité survient après la puberté Conséquences psychosociales : altération de l’insertion sociale (taux de mariage abaissé…) et professionnelle (niveau d’étude inférieur, discrimination négative à l’embauche, revenus plus faibles Augmentation de la morbidité et de la mortalité : liée à l’augmentation des pathologies cardiovasculaires (certaines études suggèrent que le risque serait augmenté même si l’obésité infantile ne persiste pas à l’âge adulte, d’où l’importance de la prévention de l’obésité infantile). Une étude* confirme que les enfants obèses ont tout à gagner d’une perte de poids avant l’adolescence. Et surtout les filles, puisque celles qui étaient obèses ou en surpoids à l’âge de 9-12 ans et normalisent leur poids à 15-16 ans obtiennent le même profil cardiovasculaire à cet âge que celles qui ont toujours été de poids normal. *Lawlor D A et coll.: Association between general and central adiposity in childhood, and change in these, with cardiovascular risk factors in adolescence: prospective cohort study. Conseils spécifiques pour éviter l’obésité de l’enfantEn plus du régime hypocalorique, et des conseils minceur, veuillez respecter les 10 recommandations suivantes:
Des recommandations prouvées par des essais randomisés Une étude réalisée à Sydney*, incluant plus de 650 mères et leurs enfants, a permis d’évaluer l’efficacité d’interventions de prévention de l’obésité. Les recommandations tournaient autour de 5 messages essentiels : – « L’allaitement est ce qu’il y a de mieux » ;
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Obésité et grossesse | SelectAfficher> |
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Une obésité massive (>40kg/m2) chez les femmes enceintes a été associé à un triplement du risque de décès périnatal de l’enfant, à un risque accru de naissance prématurée ou de césarienne, ainsi que d‘anomalies ou d’ accidents à l’accouchement. Des chercheurs anglais* ont évalué le risque de mort fœtale à 20 semaines de grossesse et au-delà, et celui de décès du nourrisson de moins de 1 an d’âge, en relation à l’IMC, et notamment à l’obésité (IMC ≥ 30). La relation entre IMC et ces risques de décès est apparue suivre une courbe en V, avec un risque minimal pour un IMC de 23. Le risque de mort fœtale et de mort du nourrisson augmentait significativement au-delà de 23 ; les odds ratios pour l’accroissement d’une unité d’IMC étant respectivement de 1,07 (IC95 de 1,05 à 1,10 ; p < 0,001) et de 1,06 (IC95 de 1,02-1,10 ; p = 0,007). *Tennant PWG et coll. : Maternel body mass index and the risk of fetal and infant death : A cohort study from the North England. Hum Reprod, Publication avancée en ligne, 5 avril 2011 (doi/ 1093/humrep/der052). Complications pour la mamanDébuter une grossesse en étant obèse expose la mère à nombre de complications :
Complications pour le bébéUne femme obèse augmente les risques de malformations pour son bébé en cas de grossesse:
Que faire en cas d’obésité et de grossesse?La supplémentation en acide folique doit être supérieure de 350mg/jour à celui des femmes ayant un poids normal pour obtenir un taux sérique comparable. Les apports énergétiques doivent permettre une prise de poids régulière (jamais en dessous de 5kg), et ce quel que soit le niveau initial de l’obésité Des échographies spécialisées doivent être réalisées en raison du risque plus important de malformations. Quel sont les risques de l’obésité pour la santé?L’obésité est un facteur de risque majeur associé aux maladies suivantes:
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Comment retrouver son poids idéal? Conseils « spécial minceur »
Connaitre son poids idéal | SelectAfficher> |
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Connaitre son poids idéal en calculant votre IMC. Connaitre son poids et son IMC ne suffisent pas.
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Connaitre sa masse graisseuse et sa masse musculaire | SelectAfficher> |
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Il est aussi intéressant de connaitre sa masse graisseuse et sa masse musculaire. L’impédance mètre permet de calculer son poids, mais aussi sa masse graisseuse et musculaire. En effet, si vous prenez deux personnes présentant le même poids et la même taille (une personne obèse et un sprinteur) ils auront le même IMC ( calcul théorique sur le poids et la taille) mais pas le même pourcentage de masse graisseuse. Certains impédance mètres permettent même de calculer le niveau de graisse viscérale qui est directement corrélé au risque cardiovasculaire
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Alimentation | SelectAfficher> |
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Le saviez-vous? Ce n’est pas un régime qu’il faut faire, c’est apprendre ou réapprendre à mieux manger.
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Pratiquer du sport | SelectAfficher> |
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Choisissez une activité physique d’intensité moyenne, mais régulière (marche, course, vélo…). La mobilisation des acides gras de l’organisme ne survient qu’après 45 minutes d’exercice. Faites-vous offrir un podomètre afin de mieux calculer le nombre de calories dépensées. Privilégier l’exercice: laisser la voiture, préférer la marche, le vélo. Ne pas prendre l’ascenseur, préférer les escaliers…
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Bien dormir | SelectAfficher> |
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Plusieurs études prospectives ont montré une association entre sommeil de courte durée et prise de poids. En effet le manque de sommeil semble altérer la sécrétion d’hormones majeures impliquées dans la régulation de la prise alimentaire tel que la ghréline, la leptine ou encore le cortisol. Une étude scientifique* démontre pour la première fois que l’allongement du temps de sommeil vers une durée optimale de 7 à 8h/j freinerait la prise de poids et de masse grasse.
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Cure de dépuratif | SelectAfficher> |
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Faites au moins 2 fois par an une cure de dépuratif afin de booster les fonction d’élimination de votre organisme.
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Soutien psychologique | SelectAfficher> |
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Un soutien psychologique est parfois nécessaire pour aider à identifier les causes de l’obésité, à déculpabiliser le patient, à améliorer la gestion des conflits et l’anxiété.
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Comment traiter l’obésité?
Liens utiles | SelectAfficher> |
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Pour calculer votre IMC: http://www.calculersonimc.fr/faites-le-test.html Surpoids et obésité chez les enfants de 7 à 9 ans www.invs.sante.fr Pour plus de conseils diététiques www.mangerbouger.fr
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Quand faut-il consulter un médecin? | SelectAfficher> |
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Voies de recherche sur l'obésité | SelectAfficher> |
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Agoniste du GLP-1L’ agoniste des récepteurs du GLP-1 (glucagon-like peptide-1) a été testé par une équipe danoise* sur des individus dont l’IMC était supérieur à 25. LiraglutideLe liraglutide (Victoza®) est un incrétinomimétique utilisé actuellement dans le traitement du diabète de type II, en alternative à l’insulinothérapie. Ce médicament administré par voie injectable semble favoriser la perte de poids en exerçant un effet anorexigène. Il est actuellement évalué, en complément d’un régime hypocalorique et combiné à une activité physique régulière par le professeur Arne Astup* ResvératrolLe resvératrol diminue la prise de poids chez des lémuriens*. Le resvératrol est un composé polyphénolique présent dans la peau du raisin, des mûres et des cacahuètes. Ce composé est déjà connu pour augmenter la longévité de la souris soumise à un régime hyperlipidique. Affaire à suivre… * Dal-Pan A., Blac S. Aujard F. BCM Physiology, 2010
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Anne-Sophie DELEPOULLE (Dr en Pharmacie)
Dernière modification le: Sep 20, 2021 @ 15h17