Parmi les effets indésirables des médicaments, les réactions d’hypersensibilité ou les réactions allergiques sont les plus redoutées, car leur apparition est souvent brutale. Ces effets secondaires peuvent se manifester de façons très variables et toucher tous les organes, notamment la peau.
Selon des données récentes, un Français sur dix présenterait ou aurait présenté au cours de sa vie une hypersensibilité à un médicament.
Différence entre l'allergie aux médicaments et hypersensibilité
Il existe plus de manifestations d’hypersensibilité aux médicaments que de véritables phénomènes allergiques. Seuls 10% des patients hypersensibles aux médicaments sont allergiques
Face à une réaction d’hypersensibilité suite à la prise d’un médicament, l’orientation vers un allergologue pourra déterminer le degré exact de réaction
Les réactions allergiques aux médicaments les plus courantes sont des réactions de type immédiate (quelques minutes à moins de 1 heure après la prise du médicament) comme : l’urticaire, l’asthme ou dans le pire des cas un choc anaphylactique.
Il peut également se produire avec certains médicaments des allergies de type retardée ( quelques heures à plusieurs semaines après la prise de médicaments), cette dernière est plus dangereuse et peut mener à une destruction de cellules sanguines (agranulocytose) et osseuses.
Manifestations cliniques
La réaction allergique aux médicaments peut se manifester par :
Une réaction cutanée (urticaire, exanthème, rash, eczéma, décollement cutané);
Des signes digestifs tels que des vomissements ; De coliques ou de diarrhées;
En fait, plutôt que d’allergies à proprement parler, il s’agit le plus souvent de réactions d’hypersensibilité.
Ces affections impliquent une intervention du système immunitaire face à la substance à l’origine de l’allergie, appelée l’allergène. L’allergène médicamenteux entraine une réponse spécifique de la part du système immunitaire (phase de sensibilisation), puis apparaissent des manifestations cliniques après une sensibilisation de plusieurs jours, ou lors d’une exposition ultérieure. L’organisme se met à lutter alors contre une substance qui lui étrangère ou contre une structure de l’organisme sur laquelle s’est fixé le médicament. Les mécanismes mis en jeu dans ces allergies aux médicaments impliquent souvent une production excessive d’anticorps de classe E, lesquels vont libérer des médiateurs de l’allergie comme l’histamine, à l’origine des troubles cliniques.
Comment déterminer le risque d'allergie aux médicaments?
Ces réactions immunitaires relèvent de mécanismes intimes variés, dont on ne pas en prévoir l’existence par l’expérimentation animale, ni prévoir chez quels sujets (hormis ceux qui l’ont déjà présenté une fois) ils se développeront, certaines personnes se sensibilisant, d’autres non.
Les allergies médicamenteuses ne sont pas liées à la dose de médicament reçue, sont souvent imprévisibles et peuvent entrainer la mort en cas de choc anaphylactique
Quels sont les médicaments responsables d'allergie?
Médicaments responsables par mécanisme immuno-allergique
Antalgiques: noramidopyrine, amidopyrine, phénylbutazone. Il existe plusieurs classes chimiques d’AINS (ouvrir les pages jaunes du Vidal), certaines étant plus immunogènes que d’autres. Les réactions immuno-allergiques sont plus fréquentes et graves pour les « pyrazolés » (utilisation très limitée). Le premier de la classe des « oxicams » a été supprimé en raison de ce type de risques. Parmi les plus récents, les inhibiteurs dits spécifiques de la Cox 2, peuvent présenter d’autres risques : à titre d’exemple, le celecoxib (Celebrex®) contient un radical sulfamidé (voir anti-infectieux) et comme tel, pourrait introduire un risque potentiel chez les sujets présentant un antécédent allergique aux sulfamides.
Anti-inflammatoire: sels d’or, ibuprofène, indométacine
Par ailleurs, les produits iodés de contraste (utilisés pour certains examens radiologiques), les curares (utilisés en anesthésie), les extraits allergéniques (utilisés dans le cadre de désensibilisations) peuvent également être source d’allergies, parfois sévères.
Que faire en cas d'allergie avérée à un médicament?
Pensez à porter une carte répertoriant les médicaments à l’origine d’allergie
Ne plus prendre les médicaments responsables à vie. On pourra aussi vous proposer de prendre un produit antihistaminique ou des corticoïdes avant d’administrer le médicament lorsque celui-ci est totalement indispensable, ce pour éviter tout risque de réaction allergique grave.
Le traitement dépend du grade de la réaction allergique. Il peut aller du simple Arrêt du médicament avec prescription d’antihistaminiques per os ou intraveineux dans les cas les moins graves à un:
Traitement en urgence médicale qui se fait en milieu hospitalier pour les cas les plus graves.
En premier lieu, on supprime tous les médicaments, on effectue une surveillance biologique et clinique.
Une enquête de pharmacovigilance sera mise en place par un médecin allergologue afin de déterminer à quel médicament ou à quelle classe de médicaments vous êtes allergique (tests cutanés, test de provocation…)
Si vous suspectez l’existence d’une allergie à un médicament, il est indispensable d’en parler le plus rapidement possible à votre médecin.
Comme dans toute allergie, la multiplication des contacts avec la substance allergisante augmente le risque de développer une réaction grave. Le médicament n’est peut-être pas indispensable ou peut être remplacé par un autre sans danger.