Cette plante des druides regorge de pouvoirs magiques dignes d’un compte de fée. Focus sur cette plante méconnue de nos jours…
Description du gui | SelectAfficher> |
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Le gui (Viscum album), encore appelé Bois de Ste Croix, Verquet, Blondeau, Vert de pommier, Gillon, etc… est un arbuste hémi-parasite, formant des bouquets sur les arbres parasités, pouvant atteindre 3 m de diamètre. Ses tiges arrondies articulées se divisent régulièrement en deux jusqu’au sommet de la plante. |
Histoire du gui | SelectAfficher> |
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Le gui était très utilisé autrefois par les druides chez les Gaulois, qui prisaient surtout le gui de chêne, très rare. Cette touffe de gui était considérée par les druides comme un signe sacré arrivé du ciel. Selon Pline, ils en pratiquaient la coupe le sixième jour de la lune au moyen d’une faucille en or, recueillant les précieux rameaux dans un linge blanc immaculé. Il fallait en effet une faucille qui ne soit pas en fer, car le fer est oxydable. |
Pourquoi le gui a-t-il la réputation d'être une plante magique? | SelectAfficher> |
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Ce végétal fonctionne « à l' »envers », il est à contre courant des lois végétales habituellement observées. En effet, cette plante n’a ni héliotropisme (ne se tourne pas vers le soleil) ni géotropisme (semble ne pas être soumise à l’attraction terrestre). A l’intérieur de la boule de gui, il fait un peu plus chaud (ce petit gradient de température est mesurable par thermographie). Le développement de ses feuilles est bipolaire (développement symétrique), le gui ne possède pas d’écorce, et sa maturité est hivernale. Enfin, fait surprenant pour une plante parasite, certains arbres meurent si on leur coupe toutes les boules de gui… |
Quelles sont les parties utilisées du gui? | SelectAfficher> |
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On utilise sa feuille en phytothérapie, les parties aériennes fructifères (Tige, feuille et fruit) en homéopathie et les jeunes pousses en gemmothérapie On le récolte en août, septembre, avant la maturité des fruits. |
Quelle est la composition du gui? | SelectAfficher> |
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Le gui renferme des hydrates de carbone (méso-inositol), des composés phénoliques, des triterpènes, des acides gras, des acides aminés (acétylcholine, tyramine), de l’acide gamma-aminobutyrique, des flavonoïdes, des alcaloïdes, des saponines, de la résine, des glycoprotéines, des polypeptides (viscotoxines agissant comme agonistes de l’acétylcholine), des lectines induisant la sécrétion de TNF alpha et des interleukines 1 et 6 |
Les indications du gui en phytothérapie | SelectAfficher> |
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Le gui est une plante sympatholytique, parasympathomimétique, hypotenseur et diurétique azoturique. Attention, l’usage interne du gui est limité aux feuilles et aux tiges. Usage interneMacération Faire macérer 2 c. à thé de feuilles séchées et hachées finement dans 500 ml d’eau froide durant 10 à 12 heures. Filtrer Infusion. Faire infuser durant 10 minutes de 1 c. à 2 c. à thé de feuilles séchées dans 250 ml d’eau bouillante. Teinture Extrait fluide Le gui fait baisser la tension artérielle (surtout celle des gros mangeurs) et régularise le rythme cardiaque. Son action hypotensive serait liée à sa teneur en acide gamma-aminobutyrique. Il est aussi préconisé en cas de maladies articulaires inflammatoires dégénératives. Anxiolytique et hypnotique à faible dose, il soulage les angoisses, maux de tête et stimule la concentration. On le prescrit contre l’épilepsie, le bourdonnement d’oreille et l’hyperactivité des enfants. En médecine anthroposophique, l’extrait aqueux de baies de gui fermenté (ISCADOR) est utilisé en injection dans de nombreux pays dont l’Allemagne et la Suisse pour combattre le cancer. La commission E allemande reconnait l’usage du gui en thérapie palliative des tumeurs malignes. Son action anti-tumorale serait rattachée à la présence de ses viscotoxines et à la présence de ses lectines). Selon les doses, le gui peut être à la fois cytotoxique ou stimulant du système immunitaire. Usage externeCataplasme Les feuilles et les fruits pilés peuvent être utilisés en cataplasme pour calmer les douleurs en cas de crise de goutte ou en cas de sciatique Avant de procéder à ce traitement, consulter attentivement notre fiche conseil |
Précautions d'emploi du gui | SelectAfficher> |
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Effets indésirables du guiAu cours du traitement par les extraits de gui fermenté dans l’indication du cancer, il est possible qu’apparaissent des réactions locales ou générales, comme une zone inflammatoire au point d’injection, surtout pour la concentration la plus élevée, quelquefois même une sensation de chaleur générale, voire une poussée de fièvre et en tout cas une variation (gradient) Toxicité du guiAttention, l’usage interne du gui est limité aux feuilles et aux tiges. Ne pas consommer les baies car elles sont très toxiques. Elles provoquent des troubles digestifs et cardiovasculaires pouvant être mortels. Contre indications du guiContre-indication dans les tumeurs cérébrales (du fait de l’action centrifuge et pro-inflammatoire du Viscum) Contre-indication théorique dans les leucémies et les lymphomes |
Quelles est l'utilisation du gui en homéopathie? | SelectAfficher> |
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Viscum album est prescrit en homéopathie pour traiter l’épilepsie, les vertiges, l’hypotension et la bradycardie.
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Quelles sont les utilisations non thérapeutiques du gui? | SelectAfficher> |
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FourrageLes feuilles de gui sont très riches en azote. Il a parfois été utilisé comme fourrage pour compléter l’alimentation des bestiaux à la mauvaise saison. Il était réputé pour favoriser la lactation des vaches et des chèvres. Fabrication de la glueLes fruits du gui, une fois macérés, fermentés et cuits, donnent une colle fine et très adhésive qui servait de glu (glu des oiseleurs servant à capturer les oiseaux). DécorationLes touffes de gui avec leurs fruits se conservent très bien pendant des semaines voire des mois en guise d’ornement par exemple. Il suffit de tremper les extrémités des tiges coupées dans de l’eau. Les anglo-saxons utilisent le gui en décoration de Noël. Il est de tradition de s’embrasser sous le gui |
Voies de recherche sur le gui | SelectAfficher> |
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Action anticancéreuseLes mécanismes d’action permettant d’expliquer l’activité antitumorale sont complexes et non pas été encore tous élucidés. Toutefois, les scientifiques détiennent quelques pistes. L’activité anti-tumorale du gui repose sur La toxicité du gui sur les cellules cancéreuse est liée à la présence de lectines. Le nom de lectine vient du latin “legere” = lire, choisir, “sélectionner” car ces protéines se fixent sur les membranes cellulaires, et permettent de différencier les cellules normales des cellules tumorales : les lectines appartiennent à la famille des protéines inactivant les ribosomes de type II (RIP). Elles sont donc responsables de la mort cellulaire. Le gui renferme aussi de la viscotoxine. Cette viscotoxine exerce différentes activités cytotoxiques, aussi bien envers les champignons, les bactéries, les cellules animales et végétales. Ce pouvoir toxique pourrait jouer un rôle dans la défense de la plante contre les bactéries, champignons ou insectes.
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Anne-Sophie DELEPOULLE (Dr en Pharmacie)
Dernière modification le: Sep 20, 2021 @ 15h17