Les inhibiteurs de la pompe à protons ou IPP sont des molécules assez récentes (découvertes fin des années 1990)qui ont plusieurs indications en gastroentérologie car elles contribuent à réduire l’acidité gastrique. Ils ont un effet anti sécrétoire puissant, dose-dépendant et prolongé (plus qu’avec les autres classes de médicaments). Ils représentent une nette supériorité aux anti-H2.
Les IPP bloquent la pompe H+/K+ATPase de manière irréversible, mais il semblerait que pour certaines molécules, cette liaison ne soit pas irréversible à 100%*. De plus l’organisme sécrète en continu de nouvelles cellules pariétales, d’où la nécessité de prendre régulièrement ce traitement.
La posologie varie en fonction de l’indication. Ils s’administrent en une prise avant le premier repas de la journée pour avoir un effet antisécrétoire maximal.
Aucun IPP n’a d’AMM chez les enfants de moins d’un an. Ils sont facilement prescrits en cas de RGO du nourrisson quasi physiologiques, et pourtant le rapport bénéfice risques penche du mauvais côté.
Non seulement les IPP ne réduisent pas les symptômes, mais ils entraînent une perturbation du microbiote et facilitent les infections communautaires!
Le contenu des gélules d’oméprazole peut être mélangé à un aliment légèrement acide (yaourt, jus d’orange, compote de pomme…) Les comprimés d’ésoméprazole peuvent être dispersés dans un verre d’eau plate pour les patients ayant des difficultés à avaler
Ne pas écraser, mâcher ni croquer les formes orales (perte de la gastrorésistance).
Ogastoro® est à laisser fondre sur la langue ou à dissoudre dans un peu d’eau.
Points faibles des IPP en sus des effets indésirables
Leur activité n’est est maximale qu’au bout de 3 à 5 jours de traitement. les IPP n’ayant pas un délai d’action immédiat, il est recommandé d’associer en début de traitement un topique pour soulager rapidement les symptômes en attendant que le traitement prescrit fasse effet au bout de quelques jours.
Les IPP contrôlent mal l’acidité nocturne.
On constate un effet rebond d’hyperacidité à l’arrêt du traitement, pendant moins d’une semaine rendant l’arrêt de ces molécules parfois difficile! Une diminution graduelle de l’IPP sur quelques semaines est conseillée avec éventuellement introduction d’anti H2 ou d’un anti-acide.
Les IPP modifient l’absorption de substances dépendant du pH gastrique tels que les antifongiques azolés (kétoconazole et de l’itraconazole), des antirétroviraux (atazanavir, indinavir, nelfinavir), de certaines chimiothérapies ( dasatinib, erlotinib, pazopanib), des benzodiazépines (midazolam).
Le pantoprazole augmente la digoxinémie
Ne pas associer les IPP avec le clopidogrel car les IPP peuvent diminuer l’activité de cet antiagrégant plaquettaire. En cas de nécessité absolue, préférer le pantoprazole et respecter un délai de 12 heures entre chaque molécule (IPP le matin et clopidogrel le soir)
Leur tolérance est excellente mais on peut retrouver en début de traitement : nausées, flatulences, céphalées, vertiges. Ces effets secondaires sont transitoires.
Risque de carences
Exceptionnellement l’oméprazole et l’esoméprazole peuvent induire des troubles natrémiques à l’origine d’une confusion mentale.
Hypomagnésémie: effet indésirable nécessicant un contrôle biologique en cas de traitement hypomagnésémiant (digoxine, diurétiques…)
On retrouve aussi des déficits en vitamine B12 et en fer
Malabsorption du calcium pouvant augmenter le risque de fractures.
Infections
Risque d’infections digestives et pulmonaires.
Colites à Clostridium difficile, infections à Salmonella, Shigella, Campylobacter…
Pneumonies fréquentes chez le senior mais aussi chez le jeune enfant
Atteinte des reins
La néphrite interstitielle aiguë est un effet indésirable rare retrouvé principalement chez le sujet âgé. Elle se manifeste pet une asthénie, de la fièvre, des nausées, un rash…)
Cette atteinte rénale n’est pas liée à la durée d’exposition ni au dosage des IPP; elle est réversible dans la majorité des cas à l’arrêt du médicament.
Tous les IPP sont suspectés entraîner cet effet indésirable.
Des études montrent un risque accru de cancer gastrique chez les malades infectés par Helicobacter pylori. En effet, cette infection produit une hypochlorhydrie entraînant une atrophie glandulaire; ce phénomène étant aggravé chez les patients sous IPP au long cours
Si vous souffrez de douleurs à l’estomac et que vous avez besoin de plus de 2 à 3 boîtes d’IPP, vous devez impérativement consulter un gastro-entérologue afin de ne pas passer à côté d’un diagnostic de cancer de l’estomac.
En cas de signes de carences, pour une supplémentation et /ou une adaptation du traitement , ou vous accompagner dans l’arrêt des IPP