Le zona est une infection virale aiguë, causé par le virus VZV (Varicella Zoster Virus) = virus de la varicelle et du zona (famille des herpesviridae), qui peut toucher toutes les personnes ayant eu la varicelle, c’est à dire 90% de la population. Le zona est dû à la réactivation du virus de la varicelle, jusque là dormant dans les ganglions nerveux situés le long de la colonne vertébrale.
C’est une maladie très fréquente, surtout après 50 ans. Le zona atteint 10 à 20% de la population. Son incidence est maximale après 75 ans et la plupart du temps sans gravité.
Qui !
Après plusieurs années, le virus VZV peut redevenir actif et se multiplier le long d’un nerf, provoquant des vésicules sur la zone de peau innervée par le nerf infecté. Les symptômes varient selon le nerf touché par la réactivation du virus. En général, cette réactivation se produit dans une seule racine nerveuse, ce qui explique que les lésions de zona ne s’observent que sur une zone de peau limitée, d’un seul côté du corps.
La partie du corps affectée est d’abord rose vif puis se couvre de vésicules groupées en bouquets, semblables à celles de la varicelle. Les formes mineures se manifestent par deux ou trois bouquets ; pour les formes majeures, toute la bande sera touchée. Ces vésicules sèchent et forment des croûtes en 5 à 7 jours. Ces dernières tombent au bout de dix jours environ et laissent place à d’éventuelles cicatrices. Une légère fièvre à 38°C- 38,5°C est parfois présente.
Le thorax est le territoire le plus souvent touché (environ 50% des cas)
Un zona évolue par poussées successives. Les lésions sont précédées pendant quelques heures de douleurs allant de la simple gêne à des douleurs intolérables (démyélinisation du nerf sensitif entraînant paresthésies, sensations de brûlures, picotements…). Ces douleurs sont proportionnelles à la surface cutanée atteinte.
L’éruption survient rarement au dessous des coudes et des genoux. Le zona intercostal est de loin le plus fréquent.
De nouvelles lésions peuvent apparaitre sur le même territoire nerveux pendant 5 à 7 jours en moyenne. Les vésicules évoluent ensuite vers des croutes. La peau retrouve son aspect normal en 3 à 4 semaines.
Des cicatrices sont possibles et peuvent subsister plusieurs semaines. Une adénopathie peut apparaître dans le territoire de l’éruption.
Chez l’enfant, le zona peut être précédé de fièvre et de sensation de malaise.
Les zonas ophtalmiques et faciaux sont beaucoup plus rares mais potentiellement graves.
La pathologie est plus fréquente et plus grave (atteintes ophtalmiques, systémiques et complications viscérales) chez les sujets immunodéprimés (VIH, Greffe…) que dans le reste de la population.
Même si le risque de récidive existe, il reste faible chez le sujet immunocompétent (1%)
Facteurs déclenchants d’un zona
Le virus VZV ne disparaît jamais de notre organisme, il reste toujours latent, mais notre système immunitaire le maintient en dormance. Ce virus peut se réactiver dans certaines circonstances comme:
L’âge
Période de forte fatigue, stress, traumatisme physique ou émotionnel
Diminution du système immunitaire.
Infection par le VIH: l’incidence du zona serait de 3 à 7 fois plus élevé que chez la personne âgée et de 15 à 25 fois plus élevée que dans la population générale
Contagiosité du zona
Le zona est transmissible par contact cutané direct avec des vésicules non desséchées chez les personnes n’ayant jamais fait de varicelle. Le risque est <25% pendant 48 heures à partir du début de l’éruption.
Complications du zona
Les principales complications du zona sont les douleurs postzostériennes et des névralgies périphériques touchant plus fréquemment les patients de plus de 60 ans . Ces douleurs neurologiques peuvent durer de 2 à 4 semaines, et même se prolonger plusieurs années pour certains cas après disparition des lésions cutanées.
Le Zona ophtalmique est responsable de complications oculaires dans plus de 50% des cas (perte de la sensibilité cornéenne, kératite, ulcération, neuropathie optique, cicatrice, uvéite…) avec parfois la conséquence d’une malvoyance définitive.
Le zona facial peut par éruption au niveau du conduit auditif externe, se compliquer en paralysie faciale et de troubles cochléovestibulaires.
Le zona peut laisser des cicatrices et provoquer de la cellulite en cas de surinfection bactérienne des lésions. Elles sont favorisées par une corticothérapie de longue durée.
Mise à part, la vaccination contre le zona, décrite plus bas, la prévention du zona repose également sur des mesures simples pour lutter contre le stress et la fatigue comme:
Attention à la contagion: Le Zona et la varicelle sont dus au même virus. Le liquide clair présent dans les vésicules du zona contient du virus de la varicelle-zona. Après avoir nettoyé ces vésicules, mieux vaut se laver les mains pour éviter de contaminer une personne qui n’aurait jamais eu la varicelle. Éviter tout contact avec les personnes à faible immunité (atteints de cancer, du VIH, sous corticoïdes au long cours…), les femmes enceintes n’ayant pas encore eu la varicelle chez qui cette maladie peut avoir de graves conséquences.
Faites une cure de vitamine C afin d’augmenter vos défenses immunitaires naturelles
Ces soins doivent être poursuivis jusqu’à cicatrisation complète des lésions
Éviter les bains qui favorisent la macération des lésions et le ramollissement des croûtes; prendre une douche tiède (jamais chaude) 1 à 2 fois par jour, en choisissant un savon surgras ou un pain sans savon, sans antiseptique, non agressif. Sécher en tamponnant sans frotter. Si besoin utiliser un sèche cheveux pour finir le séchage.
Ne pas partager le linge de toilette.
Désinfection des lésions cutanées après la toilette. On peut aussi utiliser ADERMA Cytelium Lotion ou spray asséchant. Éviter toute lotion alcoolique.
L’utilisation de gel, pommade, crème ou talc est déconseillée car elle augmente le risque de surinfection par macération.
Limiter le risque de surinfection et l’apparition de cicatrices
Le zona est très contagieux car le liquide clair contenu dans les vésicules sont riches en virus de la varicelle. Il existe donc un risque élevé de transmission de la varicelle à une personne non immunisée ou qui ne l’est plus (enfant, personne âgée ou immunodéprimée).
Ne pas percer les vésicules
Coupez les ongles à ras.
Choisir des vêtements amples. Porter des sous vêtements légers en coton. Si le contact des vêtements est douloureux, appliquer une compresse de préférence non tissée et maintenez la avec une bande extensible. Pas d’adhésif à proximité des lésions.
Ne pas se frotter les yeux au risque d’infecter l’œil.
Ne pas gratter les lésions ou arracher les croûtes mais attendre qu’elles tombent d’elle-même.
Agir sur les démangeaisons (mettre des gants en coton la nuit si l’enfant se gratte beaucoup). L’application sur les lésions de glaçons placés dans un sac en plastique peut calmer momentanément l’envie de se gratter.
Ne pas exposer les traces récentes au soleil
En cas de cicatrices
Attention, ces soins sont à appliquer après la disparition des croutes!
Appliquer localement une pommade cicatrisante afin de réduire les cicatrices 2/jour à l’aide d’un massage léger. Renouveler l’application après une douche, un bain ou une séance de sport (sudation). Plus d’infos sur la fiche conseil:
Des examens biologiques sont nécessaires devant un tableau clinique atypique, dans les formes graves ou en cas de résistance au traitement.
La mise en culture virale du liquide vésiculaire est la méthode de référence, mais cette technique est longue et les résultats ne sont positifs que dans 30 à 60% des échantillons
Immunofluorescence directe: La recherche de l’antigène viral par IF permet en 3 à 6 heures de mettre en évidence les particules virales
La PCR , méthode consistant à amplifier le génome du virus présent dans un échantillon biologique est une méthode sensible pour la détection du VZV
Sérologie VIH: Chez l’adulte jeune de moins de 50 ans, la recherche d’un immunodépression doit être systématique, avec une sérologie VIH.
La désinfection locale est indispensable afin d’éviter tout risque de surinfection. Elle est réalisée à l’aide d’un antiseptique liquide.
Chlorhexidine aqueuse: Biseptine® Bien se laver les mains avant et après l’application des soins. Bien laisser sécher avant de s’habiller. Attention, la présence de chlorure de benzalkonium dans Biseptine® contre-indique son usage sur les parties génitales (risque de balanite ou de vaginite érosive).
En cas de signes de surinfection: votre médecin vous prescrira un antibiotique par voie orale.
Attention, aucun autre topique de type talc, pommade, colorant aqueux, antibiotique ou antiviral ne doit être appliqué car il pourrait, en provoquant une macération, majorer un risque infectieux.
Jamais d’éosine
L’éosine est proscrite car elle est allergisante, photo sensibilisante et empêche le bon examen des lésions
Paracétamol (palier I), Tramadol (palier II) ou morphiniques (palier III) selon l’intensité de la douleur
Corticoïdes. Le recours à la corticothérapie est aussi possible
Prégabaline (Lyrica® ) : traitement des douleurs neuropathiques périphériques de l’adulte.
Versatis® 5%: compresses adhésives de lidocaïne indiquées dans les douleurs neuropathiques Post-Zostériennes; 1 à 3 compresses par jour, à appliquer une fois par jour, pendant une période maximale de 12 heures par 24 heures (laisser une fenêtre thérapeutique de 12 heures).
Attention aux AINS
L’ANSM recommande de ne pas utiliser des AINS (Ibuprofène, Kétoprofène, acide méfénamique, acide niflumique, acide tiaprofénique) dans le traitement de la fièvre et/ou de la douleur chez l’enfant atteint de varicelle en raison du risque de complications infectieuses graves des lésions cutanées (abcès, nécroses, pyodermite gangréneuse…)
Jamais d’aspirine
L’aspirine est contre-indiquée car elle expose au risque de survenue de syndrome de Reye. Cette complication est très grave. Elle atteint préférentiellement les enfants et est favorisée par la prise d’aspirine ou d’anti-inflammatoires lors de la maladie. Il se caractérise par l’association d’une encéphalopathie (troubles de la conscience, convulsions) et d’une hépatite aiguë.
Traitement antihistaminique : Hydroxyzine (Atarax®), Dexchlorphéniramine (Polaramine®), Méquitazine (Primalan®), Desloratadine (Aerius®). Ce traitement limite les lésions de grattage à l’origine des surinfections bactériennes et contribue à restaurer un sommeil de qualité.
Chez les plus de 50 ans, le traitement doit être le plus rapide possible, idéalement dans les 72 heures, même s’il est seulement suspecté. Un traitement antiviral instauré dans les 72 heures limite la multiplication du virus, réduit l’étendue des lésions et limite la survenue et la durée des douleurs postzoostériennes. La durée du traitement est de 7 jours. Son indication diffère selon le statut immunologique, son âge, et/ou la localisation de l’atteinte.
Ces traitements sont contre-indiqués en cas de grossesse. Les posologies doivent être adaptées en cas d’insuffisance rénale.
Voie orale: Aciclovir 800 (Zovirax®), Faciclovir (Oravir®), Valaciclovir ( Zelitrex®) 2 cp 3 fois par jour chez tout patient de plus de 50 ans et chez tout patient de moins de 50 ans présentant des facteurs prédictifs d’évolution vers des algies post zostériennes, dans les 72 heures suivant le début de l’éruption. Le valaciclovir a la meilleure biodisponibilité. Le traitement est poursuivi pendant 7 jours.
Voie intraveineuse: Aciclovir (Zovirax®) réservé aux patients immunodéprimés (VIH, Greffe…), chez le nouveau-né, dans les formes graves de l’enfant de moins de 1 an et les varicelles compliquées. Ce traitement est fait à l’hôpital. Posologie: une infection intraveineuse, toutes les 8 heures pendant 7 à 10 jours.
Certains ophtalmologistes préconisent hors AMM l’application d’une pommade ophtalmique à base d’aciclovir (Zovirax® pommade ophtalmique) pendant 5 jours.
Un traitement local à base de corticoïdes (Tobradex®, Maxidrol® collyre…) est possible en cas de kératite ou d’uvéite antérieure.
Des larmes artificielles peuvent augmenter le confort du malade
Le vaccin contre la varicelle ne protège pas du zona, car il n’est pas assez concentré en particules virales.
Le vaccin anti-zona Zostavax® est indiqué chez l’adulte de plus de 50 ans en prévention du zona et des douleurs post-zostériennes. Il s’agit d’un vaccin vivant atténué préparé avec la même souche que le vaccin dirigé contre la varicelle, mais à une concentration bien plus élevée, condition sine qua non pour surmonter la baisse d’immunité au virus varicelle-zona lié à l’âge.
L’oligothérapie peut venir en complément du traitement classique afin de modifier le terrain des personnes faisant des infections à répétition et d’éviter les rechutes
Association cuivre or argent et Oligoélément magnésium. 1 dose de chaque le matin à jeun en sublingual
Un traitement homéopathique d’accompagnement du traitement classique, et démarré le plus précocement possible permet la guérison du Zona sans séquelles
Dès que possible
Vaccinotoxinum 9 CH 1 dose dès que possible
Hypericum 15 CH 1 dose 30 mn plus tard
Staphylococcinum 9 CH 1 dose 24 heures après
Poursuivre avec:
Hypericum 15 CH 3 à 5 gr matin et soir
Ranunculus bulbosus 7 CH et Rhus toxicodendron 7CH 3 à 5 gr de chaque en alternance 3/jour.
Selon les signes cliniques, ajouter
Arsenicum album 7CH 3 à 5gr 3/j si les brûlures sont nettement améliorées par la chaleur.
Mezereum 7CH + Silicea 9CH 3 à 5gr 3/j si les vésicules se recouvrent de croûtes épaisses (surinfection)
Belladonna 5CH en cas de fièvre ou si malade abattu
Dans tous les cas, espacer les prises selon l’amélioration
Traitement local
Appliquer des compresses imbibées de Calendula TM diluée à 20%. La teinture mère de calendula présente des vertus apaisantes, antiseptiques et anti-inflammatoires (par les saponosides, les caroténoïdes contenus dans la fleur de Calendula). Elle peut être utilisée pour soulager les irritations et démangeaisons. Les substances mucilagineuses (pectine et caoutchouc) ont des vertus hydratantes et adoucissantes
En raison du risque de syndrome de Raye, les plantes contenant des salicylates (saule, reine des prés…) sont contre indiquées en cas de varicelle et de zona et jusque 6 semaines après guérison
Plantes immunostimulantes
Afin de renforcer votre système immunitaire, une cure de plantes immunostimulantes peut être intéressante
Avant d’utiliser pour la première fois une ou plusieurs huiles essentielles, il faut dépister une intolérance ou une allergie. Avant d’appliquer une HE sur la peau, et principalement quand il s’agit d’un enfant, faire un test: sur la face interne de l’avant bras, appliquer quelques gouttes du mélange avant de l’utiliser. En cas d’allergie ou d’intolérance, apparaîtront rapidement rougeur et démangeaisons. Dans ce cas, ne pas faire le traitement.
Eviter toute exposition solaire dans les 3 heures qui suivent l’application d’une ou de plusieurs huiles essentielles sur la peau.
Attention, sauf mention contraire la plupart de ces huiles essentielles ne doivent pas être appliquées pures, il faut les diluer dans une huile végétale ou dans un shampoing avant de les appliquer localement.
Mélange à appliquer sur les lésions
HE Ravintsara 2 gouttes
HE Niaouli 2 gouttes
HE Menthe 2 gouttes
Mélanger ces huiles essentielles dans un flacon doseur pour mélange d’huiles essentielles, et à diluer dans une huile végétale. Appliquer le mélange dilué sur les lésions 6 fois par jour.
Attention ne pas s’exposer au soleil pendant la durée du traitement
Produit prêt à l’emploi
Solvarome® concentré calme les douleurs intolérables provoquées par le zona. Il est composé d’un complexe à 20 % d’huiles essentielles BIO de lavande de Provence, de géranium odorant, de thym, de romarin, de cyprès, de sauge et de sarriette, réputé pour son efficacité dans le traitement et l’hygiène de la peau.
La présence d’un zona doit inciter à consulter dans tous les cas, car:.
un zona mal traité peut provoquer des douleurs Post-Zostériennes très invalidantes
un zona peut-être le signal d’alarme d’un dérèglement immunitaire lié à une autre maladie infectieuse comme le SIDA ou d’un cancer, et des examens complémentaires sont souvent nécessaires
Consultez à nouveau si les douleurs persistent après la guérison des vésicules