Les IST sont des maladies encore trop fréquentes. Leur nombre est en augmentation surtout depuis la banalisation des comportements sexuels à risque.
Qu'est-ce qu'une IST? | SelectAfficher> |
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Une IST est une infection transmissible par les relations sexuelles causées par des bactéries, virus ou parasites. Il en existe plus d’une trentaine. Depuis 1996, on observe une augmentation du nombre des infections sexuellement transmissibles (IST) et une réapparition des maladies que l’on croyait en voie de disparition (Syphilis, gonococcie). Ces maladies peuvent avoir des conséquences graves si elles ne sont pas dépistées à temps: l’herpès génital, par exemple, est une maladie chronique, les infections à gonocoque et chlamydia trachomatis sont des causes d’infertilité féminine, les infections à Papillomavirus favorisent le cancer du col de l’utérus…De plus les IST fragilisent les muqueuses vaginales ou anales et facilitent la contamination par le VIH. Quelles sont les personnes le plus à risque?Aucune frange de la population n’est à l’abri des IST. Cependant, les jeunes sont en première ligne, parfois à cause de comportements à risque (utilisation intermittente de préservatifs, changement de partenaires etc…). De plus, les jeunes ont un risque de complications 6 à 7 fois supérieur à 18 ans (le col de l’utérus est plus fragile chez les jeunes filles, de manière les jeunes se font dépister moins rapidement).
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Comment éviter les IST? | SelectAfficher> |
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Que faire en cas d'IST? | SelectAfficher> |
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Certaines IST passent inaperçues. Or en l’absence de traitement, elles peuvent entrainer des complications. Devant tout symptôme génital ou toute anomalie des organes génitaux, même minime (boutons, démangeaisons, rougeurs, gêne, démangeaisons, brulures…), ne cherchez pas à vous soigner vous-même et consulter vite un médecin, puis, prévenez votre (vos) partenaire(s). Prévenir ses partenaires afin qu’ils se fassent dépister et/ou soigner Pendant le traitement, il est recommandé d’utiliser un préservatif ou de s’abstenir de rapports jusqu’à cicatrisation complète.
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Les différentes IST
Chlamydia | SelectAfficher> |
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L’infection à Chlamydia est due à une bactérie: Chlamydia trachomatis. Très fréquente, elle touche surtout les jeunes femmes de moins de 25 ans. SymptômesLes symptômes sont peu bruyants et passent parfois inaperçus: picotements urinaires, douleurs au bas ventre ou pendant les rapports, pertes vaginales ou écoulement pénien. Certains sérotypes de C. trachomatis peuvent être à l’origine de la lymphogranulomatose vénérienne, encore appelée maladie de Nicolas Favre ComplicationsChez la femme, la bactérie contamine le col de l’utérus, puis les trompes et les ovaires, jusqu’à provoquer une atteinte grave des organes reproducteurs (salpingite, endométrite, etc…). En l’absence de traitement, la stérilité peut survenir en quelques mois. Elle peut être aussi responsable de grossesses extra utérines par rétrécissement des trompes. Chez l’homme les complications sont plus rares (prostatites, épididymites). L’infection à chlamydia est la première cause de stérilité chez la femme.10% des sujets jeunes sont infectés. DiagnosticLe diagnostic repose sur la mise en évidence de la bactérie sur les frottis, dans l’urine ou par sérologie (détection des anticorps dans le sang)
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Gonococcie ou Chaude pisse | SelectAfficher> |
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La gonococcie ou blennoragie est une infection est provoquée par une bactérie appelée Neisseria gonorrhoeae. Son augmentation est spectaculaire + 125% entre 1996 et 2005. Elle touche aujourd’hui de nombreuses femmes alors qu’elle atteignait surtout les hommes entre 30 et 40 ans. Les gonocoques sont de plus en plus résistants aux antibiotiques. Les symptômes: ils sont marqués chez l’homme (urétrite aiguë entrainant des brulures violentes en urinant, écoulement purulent jaunâtre). Ils apparaissent 2 à5 jours après le rapport contaminant. Chez la femme, elle provoque des brulures, des pertes jaunes verdâtres mais elle est asymptomatique chez 30 à 40% des femmes. Les complications: Baisse de la fertilité chez l’homme (atteinte de la prostate, des testicules) et risque de stérilité plus important chez la femme. La principale complication de la gonococcie est la stérilité pour les 2 sexes
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Hépatite B | SelectAfficher> |
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La plupart du temps ce virus est bénin et passe inaperçu. Dans 10% des cas, on retrouve fièvre, fatigue, jaunisse et dans 1% des cas cette infection évolue vers une hépatite chronique.
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Morpions | SelectAfficher> |
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C’est une parasitose externe considérée comme une MST car elle se transmet le plus souvent par contact étroit. Pour en savoir plus, consulter notre la conseil
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Papillomavirus | SelectAfficher> |
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La famille des papillomavirus (HPV human papillomavirus) contient plus d’une centaine de types de virus différents. Certains sont oncogènes; ils peuvent provoquer un cancer du col de l’utérus chez la femme, de la bouche ou de l’oropharynx dans les deux sexes. Les virus oncogènes sont les HPV types 6, 11, 16 et 18. Très grande contagion: 70% des femmes seraient infectées par ce virus au cours de leur vie! Symptômes:Petites excroissances ressemblant à des verrues roses ou pigmentées dans les zones génitales ou anales mais aussi cuisse, aine. Elles sont parfois appelée « verrues génitales ». Souvent multiples, elles sont de taille et de formes très variables (condylome plan, « crête de coq », etc…), parfois non visibles à l’œil nu. Ces lésions ou condylome sont souvent indolores et bénignes. Elles peuvent survenir 5 à 10 ans après la contamination. Complications:Développement de cancer du col de l’utérus. Il se développe lentement et de manière totalement silencieuse (en moyenne 15 ans après l’infection). Seuls les frottis réguliers permettent de le dépister à temps. 70% des femmes sexuellement actives sont infectées par le papillomavirus au cours de leur vie
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Syphilis | SelectAfficher> |
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L’infection est provoquée par une bactérie spirochète appelée Treponema pallidum. La syphilis qu’on croyait disparue a fait sa réapparition fin 2000 et est en augmentation depuis, surtout chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (84% des cas). Environ 25% des patients atteints de syphilis sont aussi infectés par le virus du SIDA. La contamination est directe par contact vénérien. La phase contagieuse correspond à l’année qui suit le début de l’infection. L’incubation est silencieuse. Elle dure de 3 semaines à 3 mois. Symptômes:au premier stade de la maladie = syphilis primaire, la syphilis provoque des lésions au niveau des organes génitaux ou des zones extra génitales (anus, lèvres, langue, gorge, etc…) appelées chancres syphilitiques (tache rose ou rouge), ces lésions indolores, surviennent 3 semaines à un mois après le contact contaminant. Très visibles chez l’homme, ces lésions sont souvent invisibles chez la femme (vagin, col de l’utérus). Ils sont accompagnés d’une adénopathie satellite non douloureuse. Les chancres sont riches en tréponèmes, et tant qu’ils ne sont pas cicatrisés, ils sont source de contamination en cas de contact avec une autre muqueuse ou en cas d’effraction cutanée. Les chancres cicatrisent spontanément en 3 à 5 semaines, sans laisser de cicatrice, ce qui peut faire croire à une guérison; or la maladie continue à se propager dans l’organisme. Complications:Après 4 à 10 semaines après l’apparition du chancre, on observe des lésions sur tout le corps ou au niveau des muqueuses en vagues éruptives qui disparaissent en quelques semaines = syphilis secondaire. Ces lésions sont très variables d’un patient à un autre. En l’absence de traitement, la syphilis secondaire régresse spontanément en 3 semaines à 3 mois, sans laisser de cicatrice. En l’absence de traitement, la syphilis tertiaire ou tardive apparaît plusieurs dizaines d’années après le comptage (jusque 30 ans après), et se traduit par une atteinte cutanée (gommes), méningée ou cérébrale, troubles cardiaques, atteintes osseuses, cécité, paralysie et mort. A la phase tardive, le malade n’est en général plus contagieux En cas de grossesse, dans 25% des cas, le bébé contaminé meurt avant terme. Dans 25% des cas, il nait avec une sévère hypotrophie. DiagnosticL’analyse des sérosité des chancres met en évidence le tréponème. Une prise de sang faite à partir du 10ème jour suivant l’apparition du chancre met en évidence des anticorps (sérologie VDRL). Depuis 2007, le dépistage de la syphilis est systématique au cours du premier trimestre de la grossesse. ImmunitéAttention, cette maladie ne confère pas une immunité durable. Même en cas de guérison après traitement, des ré-infections sont possibles
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Trichomonose | SelectAfficher> |
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L’infection est provoquée par un protozoaire Trichomonas vaginalis. Elle est bénigne et sans conséquence fâcheuse. Manifestation clinique
DiagnosticLe diagnostic se fonde sur la mise en évidence du parasite à l’examen microscopique des leucorrhées ou des échantillons urétraux.
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Comment traiter les IST? | SelectAfficher> | ||||
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En cas de découverte d’IST, il est impératif de traiter systématiquement tous les partenaires. Les rapports protégés ou l’abstinence sexuelle sont préconisés pendant le traitement afin de diminuer les risques de contamination, même en cas de rapports oro-génitaux ou oro-anaux.Le traitement n’entraîne la guérison que si le dépistage a été précoce, précédent l’arrivée des complications.
ChlamydiaL’infection est traitée par l’azithromycine 1g en prise unique (Zithromax® monodose). On peut utiliser aussi la doxycycline (100mg 2/j pendant 7j), l’erythromycine (500 mg 4/j pendant 7j) ou l’ofloxacine (400mg/j pendant 7j). Traitement de la lymphogranulomatose vénérienne: doxycycline (100mg 2/j pendant 21j) GonococcieIl existe une résistance du gonocoque aux antibiotiques (pénicillines, cyclines, fluoroquinolones). Le traitement de premier choix est la ceftriaxone (Rocéphine® injectable) en dose unique intramusculaire de 500 mg = traitement minute. La cefixime (400mg) est une alternative à la ceftriaxone en cas d’allergie ou de résistance bactérienne Le traitement de la gonococcie est systématiquement associé au traitement anti chlamydia Hépatite BInterféron, antiviraux spécifiques, permettant de bloquer la réplication du virus et de réduire le risque de complications PapillomavirusCondylomesLe traitement des condylomes est local:
Altérations du col causées par PapillomavirusDes dispositifs médicaux, sous forme de gel vaginal produisent un « effet barrière ». Ces gels réépithélisants de la zone de transformation cervico-vaginale sont indiqués chez les patientes présentant une altération de l’épithélisation du col pour empêcher l’intégration du HPV et ainsi prévenir l’infection. Papilocare®, … VaccinationLe traitement le plus important restant le traitement préventif qui repose sur la vaccination. Gardasil®, Cervarix®
La vaccination est recommandée à toutes les jeunes filles à partir de 9 ans (ou avant chez les jeunes filles devant bénéficier d’une greffe), afin de les protéger avant qu’elles ne soient exposées au risque d’infection à HPV. Une mesure de rattrapage est prévue et le vaccin est également proposé aux jeunes filles et jeunes femmes de 15 à 23 ans qui n’ont pas eu de rapports sexuels ou au cours de l’année qui suit le début de leur vie sexuelle. Schéma vaccinal en 2 injections entre 11 et 13 ans révolus espacées de 6 mois quel que soit le vaccin retenu. Entre 14 et 19 ans révolus : trois doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 mois Gardasil® et 0, 1 et 6 mois pour Cervarix®. Dans cette tranche d’âge, ne pas rater la date de la 2ème injection sinon reprendre la vaccination à zéro. Efficacité vaccinale: Quelque soit le vaccin employé, cette vaccination ne prévient que l’apparition d’environ 70% des cas de cancer du col de l’utérus, et ce en raison du nombre limité de valences. Effets indésirables possibles: fièvre, réactions au site d’injection (érythème, douleur , gonflement, saignement, prurit), troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements) et les vertiges. Pour Cervarix®, la survenue de céphalées, de myalgies ou d’arthralgies est à ajouter. Ce vaccin n’est pas recommandé pendant la grossesse
SyphilisLe traitement de la syphilis non neurologique se fait par injection de pénicilline retard: benzathine benzylpenicilline
En cas d’allergie aux pénicillines, la doxycycline par voie orale durant 14 jours est prescrite, mais elle est contre indiquée chez les femmes enceintes. Dans ce cas, un traitement par la ceftriaxone peut-être proposé, mais à éviter à l’approche de l’accouchement. La neurosyphilis se traite par la pénicilline G (3-4 M UI/6 heures pendant 10 à 14 jours) ou par la ceftriaxone (1-2g/j en IV pendant 10 à 14 jours) On mesure l’efficacité du traitement par la décroissance du titre de la sérologie VDRL. Réaction de Jarisch-herxheimerChez 30% des patients traités pour syphilis précoce, la lyse des tréponème peut provoquer dans les 24h suivant l’injection, un épisode fébrile aigu, des douleurs musculaires, des frissons et des céphalées. En général, ce syndrome est spontanément résolutif. Chez les femmes enceintes, cette réaction peut s’accompagner de contractions utérines, voire de souffrance fœtale ou d’un accouchement prématuré. Comment mesure-t-on l’efficacité du traitement?Un tests sérologique VDRL est prescrit juste avant le début du traitement, puis à 3, 6 et 12 mois. Le traitement a été efficace si le titre en anticorps mesuré par le VDRL a été divisé par 4, six à 12 mois après le traitement. En cas de co-infection par le VIH, les tests tréponémiques restent souvent positifs, même si la syphilis est guérie Eviter tout rapport sexuel pendant le traitement.Pour éviter tout risque de transmission, tout rapport sexuel, même protégé par des préservatifs doit être évité pendant toute la durée du traitement et jusque 15 jours après la fin du traitement, jusqu’à ce que les lésions cutanéomuqueuses soient guéries TrichomonasTraitement aux nitro-imidazolés par voie orale secnidazole (Secnol® sachet en prise unique) VIHAntirétroviraux pour diminuer la multiplication du virus et de ralentir la progression de l’infection.
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IST à répétition et homéopathie | SelectAfficher> |
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Traitement symptomatique
Traitement diathésique
DrainageAletris farinosa: leucorrhée de glaires épaisses et abondantes, avec pesanteur de l’hypogastre sur sentiment dépressif. Il constitue un très bon draineur de la région pelvienne
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Quand faut-il consulter un médecin? | SelectAfficher> |
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En cas de conduite à risque, l’indiquer au médecin pour faire un bilan complet. Devant tout symptôme génital ou toute anomalie des organes génitaux, même minime (boutons, démangeaisons, rougeurs, gêne, démangeaisons, brulures…), ne cherchez pas à vous soigner vous-même et consulter vite un médecin, puis, prévenez votre (vos) partenaire(s).
Puisque qu’une IST peut en cacher une autre, votre médecin vous prescrira une prise de sang afin de faire les sérologies des autres IST.
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Anne-Sophie DELEPOULLE (Dr en Pharmacie)
Dernière modification le: Sep 20, 2021 @ 15h17