La sécheresse vaginale

Les variations hormonales (grossesse, ménopause, allaitement) en sont les principales causes, mais d’autres causes sont possibles: facteurs psychologiques, les infections vaginales, le stress, certains médicaments, mais aussi le tabac, l’alcool ou une hygiène intime inadaptée ( toilette insuffisante ou excessive, vêtements trop serrés) qui peuvent influer sur la l’humidification.

Ne pas confondre humidification et lubrification!

• L’humidification est hormonodépendante, constante, et se développe tout au long de la cavité vaginale dont elle assure la trophicité en imbibant normalement le tissu vaginal, vulvaire et urétral.
• La lubrification est liée au désir et à l’acte sexuel dont elle assure la réalisation harmonieuse. La sécheresse n’est pas due à une baisse de la libido.

Médicaments responsables d’une sécheresse vaginale

Certains médicaments peuvent assécher les muqueuses:

• certains antihypertenseurs
• antihistaminiques
• certaines pilules contraceptives
• Chimiothérapie (hormonothérapie…)

Si on la laisse persister, la sécheresse vaginale gagnera l’ensemble du vagin et provoquera à la longue son atrophie

Classiquement durant les dix dernières années, la sécheresse vaginale liée à la ménopause était prise en charge par le traitement hormonal de la ménopause, mais, aujourd’hui, il existe d’autres solutions non hormonales pour résoudre ce problème.

Les conseils suivants sont valables autant pour les problèmes de sécheresse vaginale liés à la ménopause, mais aussi pour toutes les femmes (y compris les femmes jeunes). Quel que soit le stade d’évolution de la sécheresse, on peut toujours revenir en arrière et retrouver la possibilité de rapports sexuels non douloureux et agréables

La toilette intime est un geste santé à appliquer pour limiter les désordres gynécologiques. Elle se réalise une à deux fois par jour, et doit se limiter à la zone génitale externe uniquement, directement avec les mains ou avec des gants de toilettes jetables. En cas de déplacement, les lingettes intimes sont aussi très pratiques, pendant les règles à chaque changement de protection ou en prévention d’un examen gynécologique…

Toilette intime

Utiliser des produits de toilette intime adaptés « spécial sécheresse ».

Saugella® hydra serum, Hydralin® sécheresse,  Saforelle® Soin lavant ultra hydratant, SUVEAL® Intime gel au Cranberry et à l’acide hyaluronique…

Les produits hydratants  de la muqueuse vaginale sont à base d’eau, de substances hydrophiles (acide hyaluronique, carbomères…) ou de glycérine.

Certains associent à ces produits hydratant de l’acide lactique/lactate de sodium qui permet de restaurer le pH vaginal à sa valeur naturelle (3,8 à 4,5) et assurent ainsi une diminution du risque d’infection.

Ces produits sont à appliquer le soir au coucher de façon quotidienne ou pluri-hebdomadaire:

Mucogyne®, Replens®, Monolub®, Ménophytéa® Hydratation intime Crème de Soin, Hyalofemme® ou en ovules Premeno® ,Cicatridine®, Saforelle® Crème apaisante…

Certains gels ont une durée d’action prolongée sur 3 jours: Hyalofemme®, Replens®, Serelys® …

Prudence, toutefois car certains produits peuvent provoquer des irritations locales ou des allergies.

Les produits adoucissants de la muqueuse vaginale sont à appliquer le soir au coucher. Ils contiennent:

• Le calendula présente des vertus apaisantes, antiseptiques et anti-inflammatoires (par les saponosides, les caroténoïdes contenus dans la fleur de Calendula) . Elle peut être utilisée pour soulager les irritations et démangeaisons.
• Aloe Vera: action anti-inflammatoire et adjuvant de la cicatrisation des plaies
• Centella Asiatica: adjuvant de la cicatrisation des plaies
• Melaleuca: propriété anti-infectieuse
• Extrait de réglisse (acide glycyrrhitic)
• Substances mucilagineuses (pectine et caoutchouc) : vertus hydratantes et adoucissantes

Cicatridine® ovules, Saforelle® Crème apaisante, Saugella® hydra serum, Saugella® crème douce intime…

Les produits lubrifiants sont à appliquer avant chaque rapport en gel. Les produits lubrifiants  de la muqueuse vaginale sont à base d’eau, de substances hydrophiles (acide hyaluronique, carbomères…) ou de glycérine.

Ces produits sont hydrosolubles, non gras, compatibles avec les préservatifs (féminins ou masculins).

Hydralin® gel lubrifiant, Monasens®, Saforelle® lubrifiant, Saugella® gel hydratant et lubrifiant , Taïdo®…

Attention, ne pas utiliser de vaseline, d’huile ou de graisses végétales qui fragilisent les muqueuses, augmentent le risque de vaginose et altèrent les préservatifs en latex!

Les probiotiques et prébiotiques permettent de reconstituer la flore de Döderlein. Ils peuvent se prendre par voie orale ou en soin local.

Des soins locaux à base d’acide lactique, de lactosérum riche en lactoferrine et d’hydroxyde de sodium aident à maintenir un pH vaginal optimum et une flore vaginale équilibrée pour une protection naturelle

Ergyphylus® Nutergia, Lactibiane® Candisis…

Saforelle Florgynal Tampon vaginal, Hydralin Flora Capsules vaginales, MEDIGYNE® Saforelle, Sérélys® Soin vaginal, Saugella® gel Intilac…

Certains nutriments permettent de maintenir l’hydratation des muqueuses et réduire la sécheresse vaginale:

• des vitamines B2, B3, B8 qui contribuent au maintien normal des muqueuses et de la peau,
• du zinc qui aide à maintenir la santé de la peau,
• de l’huile de bourrache qui apporte de l’acide gamma linoléique,
• de la vitamine D qui aide au maintien du bon fonctionnement du système immunitaire,
• de la vitamine E qui contribue à protéger les cellules contre le stress oxydatif,
• de l’EPA et du DHA qui sont des acides gras polyinstaurés à longue chaîne de la famille des oméga 3 qui contribuent à une bonne hydratation des muqueuses.

Prudence toutefois car certains compléments alimentaires anti sécheresse vaginale contiennent de la vitamine A qui est contre indiquée pendant la grossesse

Les principales plantes à phytoestrogènes sont: Houblon, trèfle rouge, soja, graines de lin, fenouil…

Toutes ces plantes sont contre-indiquées en cas d’antécédent de cancer gynécologique hormonodépendant (sein, ovaire, utérus) et de troubles majeurs de la coagulation(thrombose, embolie pulmonaire).
Prudence aussi si vous prenez déjà un traitement pour la thyroïde car les phytohormones, de par leur action oestrogène like peuvent diminuer l’absorption intestinale des hormones thyroïdiennes. Une réévaluation du dosage de lévothyroxine peut être nécessaire, en particulier en début ou à la fin d’une cure par des compléments à base de phytohormones. A prendre que sur prescription médicale

Consultez le bulletin de l’agence du médicament concernant les phytoestrogènes: http://www.grio.org/documents/rcd-5-1263309895.pdf

L’homéopathie peut constituer un bon traitement de fond pour traiter les problèmes de sécheresse vaginale mais aussi d’autres troubles associés. Consultez votre médecin homéopathe afin d’avoir une prescription spécifiquement adaptée à votre cas. Voici quelques exemples de traitements (liste non exhaustive):

• Femme mince avec la peau déshydratée, désir de sel. Désintérêt pour la sexualité avec pourtant une recherche de contact et un sentimentalité exacerbée, sécheresse vaginale persistant pendant les rapports: Natrum mur. Sucer 3 granules en 9 CH ou en 15 CH par jour, ou une à deux doses par semaine
• Sepia : découragement, désintérêt et repli de soi. Absence de libido. La sécheresse vaginale rend les rapports douloureux. Sucer 3 granules en 9 CH ou en 15 CH par jour, ou une à deux doses par semaine
• En cas de frilosité ou de légère anémie, avec aversion pour les rapports sexuels et sécheresse vaginale. Prise de poids facile: Graphites 9CH ou 15 CH. Sucer 3 granules en 9 CH ou en 15 CH par jour, ou une à deux doses par semaine
• Si problèmes digestifs associés (ballonnements, constipation):  Lycopodium
• Si sécheresse totale des muqueuses, de la bouche, vagin, peau très sèche: Alumina

Localement: ovules au calendula 2 ou 3 fois par semaine

Homéopathie

Lorsque les gels hydratants ou lubrifiants sont insuffisants, votre médecin vous prescrira éventuellement des oestrogènes par voie vaginale comme l’oestriol ou le promestriène, à la dose minimale, en évitant une prise sur une logue durée.

Attention, n’utilisez jamais ces gels sans prescription médicale (risque de passage systémique, risque d’accidents thromboemboliques artériels ou veineux, cancers de l’endomètre et du sein, contre-indications des œstrogènes à prendre en compte…)